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PRÉCIS HISTORIQUE,

mands. Ce traité de Strasbourg est curieux, en ce qu’il est écrit en deux langues, la romane, mélange de franc et de latin corrompu, qui est devenu la langue française ; et la tudesque, celle que parlaient et avaient apportée les Francs, laquelle on employa pour l’intelligence des Allemands, dont le pays se trouvait dans le partage de Louis-le-Germanique, l’un des contractans.

C’est de cette langue romane, qu’ont pris le nom de romans, des poèmes historiques écrits à cette époque, et qui sont des chroniques extrêmement curieuses, sous le rapport des faits, du langage et des mœurs de cet âge, où l’on ne trouve point d’autres historiens dignes de foi. Ce qu’on nomme romans aujourd’hui, n’a aucun espèce de rapport avec ceux dont nous parlons.

Pendant son séjour au Mans, Charles-le-Chauve y assembla un concile, qui tint dans le village de Coulaines, situé peu au-delà de ses faubourgs. Nous en parlons avec quelques détails dans la chronologie des évéques, à l’article de S. Aldric. Seulement, nous faisons ici la remarque que ce concile ne fut point une simple assemblée du clergé, qu’il fut composé, comme ceux dont nous avons parlé plus haut, des grands de l’état, des principaux bénéficiers, leudes, évêques et abbés.

844. — Charles ayant quitté le Mans, laissa le gouvernement de la province au comte Gausbert, avec des forces suffisantes pour s’opposer aux entreprises des Bretons et à celles des Normands, qui ne cessaient de l’insulter. Ce comte se signala d’abord par une victoire qu’il remporta sur le comte de Nantes, Lambert ; mais ensuite Néomené, duc de Bretagne, ayant pris parti pour Lambert, s’avança contre Charles qui, étant revenu au Mans, fut lui-même à la rencontre du rebelle : battu près de Vallon, Charles fut obligé de fuir jusqu’à Chartres et d’abandonner le Mans, dont Néomené et Lambert s’emparèrent, après en avoir fait le siège : cependant,