Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, I.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXXVIII.

S’il faut entendre à la lettre, pater major me est, Jésus-Christ n’est pas Dieu. S’il faut entendre à la lettre, hoc est corpus meum, il se donnait à ses apôtres de ses propres mains ; ce qui est aussi absurde que de dire que saint Denis baisa sa tête après qu’on la lui eut coupée.

XXXIX.

Il est dit qu’il se retira sur le mont des Oliviers, et qu’il pria. Et qui pria-t-il ? Il se pria lui-même.

XL.

Ce Dieu, qui fait mourir Dieu pour apaiser Dieu, est un mot excellent du baron de la Hontan[1]. Il résulte moins d’évidence de cent volumes in-folio, écrits pour ou contre le christianisme, que du ridicule de ces deux lignes.

XLI.

Dire que l’homme est un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir.

XLII.

L’homme est comme Dieu ou la nature l’a fait ; et Dieu ou la nature ne fait rien de mal.

XLIII.

Ce que nous appelons le péché originel, Ninon De l’Enclos l’appelait le péché original.

XLIV.

C’est une impudence sans exemple que de citer la conformité des Évangélistes, tandis qu’il y a dans les uns des faits très-importants dont il n’est pas dit un mot dans les autres.

  1. Gentilhomme gascon, voyageur, qui vivait dans le xviie siècle. (Br.)