Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, I.djvu/86

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du christianisme, elles auraient été d’abord livrées à un oubli éternel. »

IV. Enfin, tout ce que nous dirons à l’avantage de la connaissance du Dieu des nations, s’appliquera avec un nouveau degré de force à la connaissance du Dieu des chrétiens. C’est une réflexion que chaque page de cet ouvrage offrira à l’esprit. Voilà donc le lecteur conduit à la porte de nos temples. Le missionnaire n’a qu’à l’attirer maintenant au pied de nos autels : c’est sa tâche. Le philosophe a rempli la sienne.

Il ne me reste qu’un mot à dire sur la manière dont j’ai traité M… S… Je l’ai lu et relu : je me suis rempli de son esprit ; et j’ai, pour ainsi dire, fermé son livre, lorsque j’ai pris la plume. On n’a jamais usé du bien d’autrui avec tant de liberté. J’ai resserré ce qui m’a paru trop diffus, étendu ce qui m’a paru trop serré, rectifié ce qui n’était pensé qu’avec hardiesse ; et les réflexions qui accompagnent cette espèce de texte sont si fréquentes, que l’Essai de M… S… qui n’était proprement qu’une démonstration métaphysique, s’est converti en éléments de morale assez considérables. La seule chose que j’aie scrupuleusement respectée, c’est l’ordre, qu’il était impossible de simplifier : aussi cet ouvrage demande-t-il encore de la contention d’esprit. Quiconque n’a pas la force ou le courage de suivre un raisonnement étendu, peut se dispenser d’en commencer la lecture ; c’est pour d’autres que j’ai travaillé.