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TROISIÈME COURS D’ÉTUDES,

Parallèle aux deux autres, et commun à tous les élèves pendant toute la durée de leur éducation.
(SUITE DE LA FACULTÉ DES ARTS.)
UNE CLASSE DE PERSPECTIVE ET DE DESSIN.

Le dessin est d’une utilité si générale, il provoque si naturellement la naissance de la peinture et de la sculpture, et il est si nécessaire pour juger avec goût des productions de ces deux arts, que je ne suis point étonné que le gouvernement en ait fait une partie de l’éducation publique ; mais point de dessin sans perspective.

Il me vient une idée que peut-être Sa Majesté Impériale ne dédaignera pas : la plupart de ceux qui entrent dans les écoles publiques écrivent si mal, ceux dont le caractère d’écriture était passable, l’ont si bien perdu quand ils en sortent, et il y a si peu d’hommes, même parmi les plus éclairés, qui sachent bien lire, talent toujours si agréable, souvent si nécessaire, que j’estime qu’un maître de lecture et d’écriture ne s’associeraient pas inutilement au professeur de dessin.

La prononciation vicieuse et la mauvaise écriture sont deux défauts très-analogues, c’est bégayer pour les yeux et pour les oreilles.

Nous avons d’excellents principes de dessin gravés, mais il faut donner la préférence aux morceaux de gravure au crayon, de Demarteau ; ils imitent le dessin à la main, à tromper les connaisseurs.

On dessine d’après l’exemple, d’après la bosse et d’après la nature ou le modèle.

Le modèle ne me paraît nécessaire qu’à ceux des élèves qui se feront peintres ou sculpteurs par état ; mais, je le répète, point de dessin sans perspective. Il y a la Grande perspective et l’Abrégé de perspective de Brook Taylor, deux excellents ouvrages.

Mais qui est-ce qui n’habite pas une maison ? qui est-ce qui n’est pas exposé à bâtir et à être volé par un maçon ou par un architecte ? Il n’y a donc pas un citoyen à qui les éléments, je