Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, IV.djvu/93

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encore, doivent avec le temps remplir les places de la magistrature et du ministère, on fera peut-être un peu moins de sottises, ou on les fera moins intrépidement. Prions Dieu pour que cette école se soutienne, tout ignorante et toute bavarde que notre abbé napolitain la suppose. Ces hommes sont bons, têtus, enthousiastes et vains ; et quand ils se tromperaient en tout, ils ne peuvent être blâmés que par ceux qui ignorent que nous sommes presque toujours condamnés à passer par l’erreur pour arriver à la vérité. Nous devons beaucoup sans doute à ceux qui nous éclairent ; nous devons aussi quelque chose à ceux qui cherchent à nous éclairer. Malebranche et Leibnitz ont donné naissance à Locke et Newton ; Platon, Bodin et d’autres illustres fous au sage Montesquieu. En vérité, plus j’examine le cours des choses de ce monde, plus je suis convaincu que la Sagesse, fille de Jupiter dans la fable et au ciel, est ici-bas fille de Momus et de la Folie.


TOME VII.


Première pièce. Réclamation d’un propriétaire de vignes en Bourgogne, contre une requête des marchands de vin de Paris, pour qu’il soit défendu d’enarrher le vin sur le cep et dans les caves. Un État est bien mal administré partout où un corps a le front de former une pareille demande.

Seconde pièce. Suite des Dialogues de l’Enfant et de son Gouverneur. Sujet charmant, mais traité avec une raideur, une pesanteur et une pédanterie insupportables. Monsieur l’auteur, pour qui vos dialogues sont-ils destinés ? Pour un enfant. Mettez-y donc une clarté, une grâce, un intérêt propres à l’attacher. Qui diable voulez-vous qui lise cela ?

Troisième pièce. Suite de l’Histoire des finances d’Angleterre. Comme je n’ai pas la capacité nécessaire pour apprécier ce morceau, je me dispenserai de le lire.

Quatrième pièce. Avis au Roi sur la libre circulation des grains et la réduction naturelle des prix dans les années de cherté. On dit que cela est très-beau ; mais quand les dialogues de notre abbé Galiani auront paru, j’espère que nous n’aurons plus rien à apprendre là-dessus.

Cinquième pièce. Usage nuisible à l’agriculture, ou Mémoire