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NOTICE PRÉLIMINAIRE


Le Rêve de d’Alembert (tome II) est l’exposé synthétique des idées que s’était formées Diderot sur la nature des êtres et sur l’essence même de la vie, par la lecture des œuvres des médecins de son temps, par ses conversations avec eux, par l’assiduité avec laquelle il avait suivi la plupart des cours scientifiques qui se faisaient alors. Il connaissait le mot de Descartes : « Si l’espèce humaine peut être perfectionnée, c’est dans la médecine qu’il faut en chercher les moyens. » On verra dans la Question d’anatomie et de physiologie, que nous publions à la suite de cette notice, combien il fut toujours préoccupé par ces sujets d’une si grande importance et à quels hommes il s’adressait pour obtenir des réponses catégoriques. Bordeu, Petit, n’étaient pas les premiers venus. Il avait parmi les collaborateurs de l’Encyclopédie d’autres savants d’une égale valeur. De plus il lisait la plume à la main tous les livres qui lui parvenaient, et il en tirait ce qui pouvait l’éclairer dans ses recherches. Ce sont ces notes, intitulées Éléments de physiologie, qui forment un volume in-4o de la collection des manuscrits de la bibliothèque de l’Ermitage, que nous publions aujourd’hui pour la première fois.

Elles sont certainement de dates et de provenances fort diverses. Nous croyons cependant qu’elles ont été réunies pendant le séjour de Diderot en Hollande et qu’elles ont subi seulement quelques additions pendant les dernières années de la vie du philosophe. Il y parle souvent en effet de la Hollande en disant : Ici ; cependant nous trouvons un passage où, après avoir parlé des ennuis de la vieillesse, et pour le vieillard lui-même et pour ses entours, il ajoute : « J’avais soixante-six ans quand j’écrivais cela. » Il y est en outre parlé de l’Histoire de la chirurgie de Peyrilhe, qui ne fut achevée qu’en 1780 ; on ne s’étonnera