Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/289

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Cécile.

Deschamps aurait-il parlé ?

Mademoiselle Clairet.

C’est autre chose. Il est parti comme un éclair.

Cécile.

Et mon oncle ?

Mademoiselle Clairet.

Je l’ai vu. Il gesticulait ; il se parlait à lui-même ; il avait tous les signes de cette gaieté méchante, que vous lui connaissez.

Cécile.

Où est-il ?

Mademoiselle Clairet.

Il est sorti seul, et à pied.

Cécile.

Allez… courez… attendez le retour de mon oncle… ne le perdez pas de vue… Il faut trouver Deschamps… Il faut savoir ce qu’il il a dit. (Mademoiselle Clairet sort ; Cécile la rappelle, et lui dit :) Sitôt que Germeuil sera rentré, dites-lui que je suis ici.



Scène II


CÉCILE, SAINT-ALBIN.
Cécile.

Où en suis-je réduite !… Ah ! Germeuil !… Le trouble me suit… Tout semble me menacer… Tout m’effraye… (Saint-Albin entre, et Cécile allant à lui :) Mon frère, Deschamps a disparu. On ne sait ni ce qu’il a dit, ni ce qu’il est devenu. Le Commandeur est sorti en secret, et seul… Il se forme un orage. Je le vois ; je le sens ; je ne veux pas l’attendre.

Saint-Albin.

Après ce que vous avez fait pour moi, m’abandonnerez-vous ?

Cécile.

J’ai mal fait… j’ai mal fait… Cette enfant ne veut plus rester ; il faut la laisser aller. Mon père a vu mes alarmes. Plongé