Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/293

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Cécile, tristement.

Fort mal.

Le Commandeur.

Comment Germeuil et ton frère sont-ils maintenant ? Assez bien, ce me semble ?… Cela s’est apparemment éclairci… Tout s’éclaircit à la fin… et puis on est si honteux de s’être mal conduit !… Tu ne sais pas cela, toi, qui as toujours été si réservée, si circonspecte.

Cécile, à part.

Je n’y tiens plus. (Elle se lève.) J’entends, je crois, mon père.

Le Commandeur.

Non, tu n’entends rien… C’est un étrange homme, que ton père ; toujours occupé, sans savoir de quoi. Personne, comme lui, n’a le talent de regarder et de ne rien voir… Mais, revenons à l’ami Germeuil… Quand tu n’es pas avec lui, tu n’es pas trop fâchée qu’on t’en parle… Je n’ai pas changé d’avis sur son compte, au moins.

Cécile.

Mon oncle…

Le Commandeur.

Ni toi non plus, n’est-ce pas ?… Je lui découvre tous les jours quelque qualité ; et je ne l’ai jamais si bien connu… C’est un garçon surprenant… (Cécile se lève encore.) Mais tu es bien pressée ?

Cécile.

Il est vrai.

Le Commandeur.

Qu’as-tu qui t’appelle ?

Cécile.

J’attendais mon père. Il tarde à venir, et j’en suis inquiète.



Scène VII


LE COMMANDEUR, seul.

Inquiète ; je te conseille de l’être. Tu ne sais pas ce qui t’attend… Tu auras beau pleurer, gémir, soupirer ; il faudra se séparer de l’ami Germeuil… Un ou deux ans de couvent seule-