Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/296

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Le Commandeur.

Vous ne savez ?… Sachez donc qu’elle est chez vous.

Le Père de famille.

Chez moi !

Le Commandeur.

Chez vous. Oui, chez vous… Et qui croyez-vous qui l’y ait introduite ?

Le Père de famille.

Germeuil ?

Le Commandeur.

Et celle qui l’a reçue ?

Le Père de famille.

Mon frère, arrêtez… Cécile… ma fille…

Le Commandeur.

Oui, Cécile ; oui, votre fille a reçu chez elle la maîtresse de son frère. Cela est honnête, qu’en pensez-vous ?

Le Père de famille.

Ah !

Le Commandeur.

Ce Germeuil reconnaît d’une étrange manière les obligations qu’il vous a.

Le Père de famille.

Ah ! Cécile, Cécile ! où sont les principes que vous a inspirés votre mère ?

Le Commandeur.

La maîtresse de votre fils, chez vous, dans l’appartement de votre fille ! Jugez, jugez.

Le Père de famille.

Ah, Germeuil !… ah, mon fils ! que je suis malheureux[1] !

Le Commandeur.

Si vous l’êtes, c’est par votre faute. Rendez-vous justice.

Le Père de famille.

Je perds tout en un moment ; mon fils, ma fille, un ami.

Le Commandeur.

C’est votre faute.

  1. La suite jusqu’à : Quel sera le reste de ma vie ? était coupé à la représentation.