Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/303

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Cécile, en se jetant aux pieds de son père.

Mon père, ne condamnez pas votre fille sans l’entendre. Malgré les apparences, Cécile n’est point coupable ; elle n’a pu ni délibérer, ni vous consulter…

Le Père de famille, d’un air un peu sévère, mais touché.

Ma fille, vous êtes tombée dans une grande imprudence.

Cécile.

Mon père !

Le Père de famille, avec tendresse.

Levez-vous.

Saint-Albin.

Mon père, vous pleurez.

Le Père de famille.

C’est sur vous, c’est sur votre sœur. Mes enfants, pourquoi m’avez-vous négligé ? Voyez, vous n’avez pu vous éloigner de moi sans vous égarer.

Saint-Albin et Cécile, en lui baisant les mains.

Ah, mon père ! (Cependant le Commandeur paraît confondu.)

Le Père de famille, après avoir essuyé ses larmes, prend un air d’autorité, et dit au Commandeur :

Monsieur le Commandeur, vous avez oublié que vous étiez chez moi.

L’Exempt.

Est-ce que monsieur n’est pas le maître de la maison ?

Le Père de famille, à l’Exempt.

C’est ce que vous auriez dû savoir avant que d’y entrer. Allez, monsieur, je réponds de tout. (L’Exempt sort.)

Saint-Albin.

Mon père !

Le Père de famille, avec tendresse.

Je t’entends.

Saint-Albin, en présentant Sophie au Commandeur.

Mon oncle !

Sophie, au Commandeur qui se détourne d’elle.

Ne repoussez pas l’enfant de votre frère[1].

  1. Tout ce qui suit jusqu’à : Voyez-la. Où sont les parents qui n’en fussent vains, était coupé à la représentation.