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Scène II.


MONSIEUR HARDOUIN, UN LAQUAIS qui entre au milieu de la scène précédente.
Le laquais.

Monsieur, c’est un homme qui a le dos voûté, les deux bras et les deux jambes en forme de croissant ; cela ressemble à un tailleur comme deux gouttes d’eau.

Monsieur Hardouin.

Au diable !

Le laquais.

C’en est un autre qui a de l’humeur et qui grommelle entre ses dents ; il m’a tout l’air d’un créancier qui n’est pas encore fait à revenir.

Monsieur Hardouin.

Au diable !

Le laquais.

C’en est un troisième, maigre et sec, qui tourne ses yeux autour de l’appartement, comme s’il le démeublait.

Monsieur Hardouin.

Au diable ! au diable !

Le laquais.

C’est…

Monsieur Hardouin.

C’est le diable qui t’emporte… Que fais-tu là planté comme un piquet ? Et toi aussi, as-tu comploté avec les autres de me faire devenir fou ?

Le laquais.

C’est de la part de madame Servin qui vous prie de ne pas oublier son affaire.

Monsieur Hardouin.

J’y ai pensé.

Le laquais.

C’est une femme…

Monsieur Hardouin, prenant un visage gai.

Une femme !