Scène III.
Monsieur Poultier, monsieur Poultier, c’est Hardouin, c’est moi qui vous appelle ; un mot, s’il vous plaît.
Vous êtes un indigne ; je ne devrais pas vous apercevoir. Y a-t-il deux ans que vous me promettez de venir dîner avec nous ? Il est vrai qu’on m’a dit que c’était par cette raison qu’il n’y fallait point compter ; mais, rancune tenante, que me voulez-vous ?
Auriez-vous un quart d’heure à m’accorder ?
Oui, un quart d’heure, mais pas davantage, c’est jour de dépêches.
Qui que ce soit qui vienne, je n’y suis pas ; qui que ce soit, entendez-vous ?
Cela semble annoncer une affaire grave.
Très-grave. Avez-vous toujours de l’amitié pour moi ?
Oui, traître ; malgré tous vos travers, est-ce qu’on peut s’en empêcher ?
Si je me jetais à vos genoux, et que j’implorasse votre secours dans la circonstance de ma vie la plus importante, me l’accorderiez-vous ?
Auriez-vous besoin de ma bourse ?