Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VIII.djvu/224

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Le Marquis de Tourvelle.

Les temps sont bien changés. Mon cher, j’ai été jeune comme vous, mais je m’en suis tiré ; j’ai connu la vanité de tous ces amusements ; vous la connaîtrez, et vous vous en tirerez comme moi. Madame de Malves y est-elle ?

Monsieur Hardouin.

Je le crois.

Le Marquis de Tourvelle.

Je la vois, je lui fais mon compliment et je m’enfuis. C’est aujourd’hui le père Élisée[1].

Monsieur Hardouin.

J’aurais pourtant quelque chose à vous dire.

Le Marquis de Tourvelle.

Pourvu que cela ne soit pas long. Le père Élisée ! mon ami, le père Élisée !



Scène XVII.


MONSIEUR HARDOUIN, seul.

Ils vont se trouver tous les trois ensemble. Je les vois : d’abord ils garderont un profond silence, mais cette femme violente ne se contiendra pas longtemps ; non, il n’y faut pas compter. D’abord, ils n’entendront rien à ces lettres ni à ce dédit ; ensuite ils s’expliqueront… Quelle sera la surprise de la fille ! quelles seront les fureurs de la mère ! De Crancey, lui, rira ; et vous, monsieur Hardouin, que direz-vous ?… Nous verrons, il faut attendre l’orage.



Scène XVIII.


MONSIEUR HARDOUIN, LE MARQUIS DE TOURVELLE.
Le Marquis de Tourvelle.

Vous rêviez là bien profondément.

  1. Carme, dont la vogue dura de 1763 à 1770 environ ; mort en 1783.