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mais je ne saurais en écrire. Pour Dieu, homme de bien, envoyez-moi une copie de l’Oiseau plumé ; je n’oserais vous demander le Muphti. Si cependant je l’avais, je l’enverrais à mon impératrice. Après vous avoir dit que si cette dernière pièce paraissait, on ne manquerait pas de vous accuser d’ingratitude, vous pourriez compter sur ma discrétion. Faites pourtant comme il vous plaira. Vous adresseriez l’une et l’autre à M. Gaudet, directeur général du vingtième, et sur la seconde enveloppe, à M. Diderot. Vous comptez sur ma tendre amitié et vous faites bien[1].


V


Langres, le 6 août 1770.

Voilà, monsieur et cher abbé, vos Adelphes expédiés ; je les ai lus deux fois ; peut-être l’épreuve, plus nette que votre manuscrit, me montrerait-elle des choses qui me sont échappées, mais j’ai fait de mon mieux. Je suis arrivé ici en trente-cinq heures. Je ne suis point fatigué. Je me porte à merveille. Je jouis du plaisir d’être à côté d’une sœur qui m’aime et que je chéris. J’arrange mes affaires, j’ai plus de temps à donner au travail ici qu’à Paris et j’en use bien. Lorsque le moment de mon retour sera venu, je vous en préviendrai, afin que nous puissions descendre à Isle tous les deux en même temps. Je vous salue et vous embrasse de tout mon cœur ; je vous adresse votre manuscrit à M. Bouret ; n’oubliez pas d’aller le retirer.

  1. La suscription porte : Au château de Couterne, près Alençon.