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IV

À FORMEY[1]


Paris, 5 mars 1751
Monsieur,

On ne peut être plus sensible que je le suis à l’honneur que vous m’annoncez[2].

Pour savoir à quel titre je dois l’accepter, je n’ai qu’à me juger en parcourant les noms célèbres auxquels l’Académie n’a pas dédaigné de joindre le mien. Il est heureux que pour la seule fois qu’elle eut à se relâcher de ses maximes, ce fut en ma faveur ; et qu’elle ait accordé à l’espérance d’encourager en moi quelque talent ce qu’on n’avait obtenu d’elle, jusqu’à ce jour, que sur des preuves d’un mérite supérieur.

Tels sont, monsieur, les sentiments avec lesquels j’ai reçu son diplôme et que je vous supplie de lui rendre dans les expressions les plus fortes. Moins j’avais lieu de m’attendre à une grâce de sa part, plus j’en dois être pénétré.

Nous nous sommes promis, mon illustre collègue M. d’Alembert et moi, de lui présenter les volumes de l’Encyclopédie à mesure qu’ils seront publiés. L’avantage que j’ai d’appartenir à un corps aussi illustre m’est une forte raison pour souhaiter qu’entre les articles que j’ai faits dans cet ouvrage il s’en rencontre quelques-uns qui ne soient pas indignes de paraître à côté des vôtres.

Je suis avec dévouement et respect, monsieur, etc.

  1. Bibl. impériale de Berlin. Autog., vol. 4. Extrait des Lettres et pièces rares ou inédites, publiées par M. Matter. Paris, Amyot, 1846, in-8.
  2. Sa nomination de membre de l’Académie de Berlin.