Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XVIII.djvu/258

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Chardin nous a fait un très-beau tableau. Vernet est piqué d’honneur et nous a promis son chef-d’œuvre.

Nous touchons au moment du Salon. Qui est-ce qui vous suppléera auprès de moi ? qui est-ce qui me marquera du doigt les beaux endroits, les endroits faibles ? Baudouin m’envoya, il y a quelque temps, son Enfant trouvé. Je n’osai pas en dire ma pensée ; mais je vous dis à vous que ce n’est qu’une jolie enseigne de sage-femme.

Demain je galope pour le fondeur et pour le bloc de marbre. Une bonne fois pour toutes, sachez que je suis paresseux à écrire, mais que je sers promptement. Dites-vous donc dans l’occasion : « Je n’entends point parler de lui ; mais mon affaire se fait. »

Mademoiselle, que mon buste soit, s’il vous plaît, bien coulé, bien réparé, bien beau. Songez qu’il attirera chez moi le milieu et les quatre coins de la ville.

J’attends aussi avec une impatience digne du présent deux médailles qui me sont annoncées par le général Betzky, avec un beau diplôme d’associé libre.

N’oubliez pas, mon ami, de présenter mon hommage avec le vôtre, la première fois que vous écrirez à Moscou. Joignez-y mon respect pour M. le général Betzky, que vous vous garderez bien d’appeler Excellence ; il ne me le pardonnerait de sa vie. Si vous revoyez M. Girard, le médecin, mettez-lui sur la tête une petite calotte de plomb. Serrez la main de ma part à M. le bibliothécaire du grand-duc, s’il est toujours homme de bien. Si vous vouliez faire tressaillir son cœur, vous lui prononceriez le nom de Nicolaï. Adieu, encore une fois, bon ami, bonne amie.

En voilà—t-il assez tout d’une traite ? Retenez bien ce que je vous ai dit de celui qui vous remettra cette lettre. Lisez son ouvrage, et convenez ensuite qu’il n’y a pas un iota à rabattre de mon éloge.

Je ne vous parle pas de votre Saint Ambroise. Il est toujours offusqué d’échafauds qui attendent votre Le Moyne qui ne se presse pas, comme vous savez.

J’ai eu quelques occasions de voir M. Collin. J’aime les hommes qui ont la physionomie de leur âme.

Autre chose. Le Bas est un fripon, un faux balourd, à ce