Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, XVIII.djvu/267

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finesse de l’ébauchoir a disparu, et il n’en est pas et n’en sera pas moins digne de toute ma vénération. Il est placé sur un piédestal, au centre de ma bibliothèque, et c’est là que le père, la mère et l’enfant vont de temps en temps faire leur prière du matin. C’est là que, cédant aux sentiments tendres dont leur âme est remplie, ils disent conjointement : « Être immortel, tout-puissant, éternel qui fais les grandes destinées et qui veilles sur elles, conserve à l’univers, conserve à la Russie cette souveraine. C’est elle qui, maîtresse de dire à ses sujets : Je le veux, obéissez ; leur a dit : « Les lois sont faites pour vous rendre heureux ; personne ne sait mieux que vous à quelles conditions vous pouvez être heureux : venez me l’apprendre. » C’est elle à qui ses sujets, transportés de la même admiration, du même amour que nous, parleraient comme nous faisons, et qui répondit à ces peuples qui lui offraient les titres de grande, de sage, de mère commune, en renvoyant le premier au jugement de la postérité, le second à Dieu, le seul à qui il appartienne, et le troisième dont il était en sa puissance et sa volonté de remplir les devoirs. Lire immortel, tout-puissant, éternel, accorde-lui de longues années, et à sa nation une splendeur et une félicité durables. Ainsi soit-il. »

Si Mlle Collot fait un second buste, j’en retiens une copie avec la permission de Sa Majesté Impériale et de son ministre. J’ai reçu les médailles qui constatent les premiers actes mémorables de son règne. Je les ai suspendues sous mes yeux.

Mademoiselle Victoire, j’ai reçu la lettre de change destinée à secourir monsieur votre père. Mais, quelles que soient les recherches que nous ayons faites pour le découvrir, moi, son fils et ses parents, nous n’y avons pu réussir. Il y a toute apparence qu’il n’est plus. Mme Diderot et mademoiselle vous embrassent de tout leur cœur. J’en fais bien autant. Si vous avez quelque commission à leur donner, vous n’avez qu’à parler. Surtout ne différez pas, vous connaissez l’avantage des deuils pour les emplettes, et de jour en jour nous sommes menacés d’un événement qui nous vêtira de noir pour longtemps. M on ami, j’ai reçu votre factum contre M. de la Rivière, et j’en ai été on ne peut plus scandalisé. Je connais M. de la Rivière ; c’est un homme bon, sage et simple. C’est un homme d’un mérite très-peu commun ; c’est ainsi que vous le jugeâtes