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Delos, Hiera, & Rhodes. C’est du culte particulier qu’on y rendoit à Apollon, qu’il fut appellé Anapheen.

* ANAPHONESE, s. f. l’exercice par le chant. Antylle, Plutarque, Paul, Aétius, & Avicene, disent qu’une des propriétés de cet exercice, c’est de fortifier les organes qui servent à la production de la voix, d’augmenter la chaleur, & d’atténuer les fluides ; les mêmes Auteurs le conseillent aux personnes sujettes à la cardialgie, aux vomissemens, à l’indigestion, au dégoût, & en général, à toutes celles qui sont surchargées d’humeurs. Hippocrate veut qu’on chante après le repas : mais ce n’est pas l’avis d’Aretée.

Quoi qu’il en soit, il est constant que l’action fréquente de l’inspiration & de l’expiration dans le chant, peut nuire ou servir à la santé dans plusieurs circonstances, sur lesquelles les acteurs de l’Opéra nous donneroient de meilleures mémoires que la Faculté de Medecine.

ANAPHORE, s. f. (Gramm.) ἀναφορὰ, de ἀναφέρω, iterùm fero, refero. Figure d’élocution qui se fait lorsqu’on recommence divers membres de période par le même mot : en voici un exemple tiré de l’Ode d’Horace à la fortune, Liv. I. Te pauper ambit sollicitâ prece ; te dominam æquoris, &c. Te Dacus asper ; te profugi Scythæ ; te semper anteit sæva necessitas ; te spes & albo rara fides colit velata panno. Et dans Virgile, Ecl. 10. v. 42.

Hîc gelidi fontes, hîc mollia prata, Lycori,
Hîc nemus, hîc ipso tecum consumerer ævo.
Cette figure est aussi appellée répétition. (F)

* ANAPLEROSE, s. f. (Med.) L’action de remplir. On a quelquefois donné le nom d’anaplerose à cette partie de la Chirurgie, qui s’occupe de la réproduction des parties qui peuvent se reproduire ; & c’est de-là qu’est venue l’épithete d’anaplerotique, que l’on donne aux remedes qui font renaître les chairs dans les plaies, & dans les ulceres, & qui les disposent à cicatriser. Voyez Anaplerotiques.

ANAPLEROTIQUES, adj. terme de Medecine, qualification qu’on donne aux medicamens qui font revenir dans les ulceres & les plaies, des chairs nouvelles qui les remplissent & réparent la perte de la substance. Voyez Plaie & Ulcere.

Ce sont des topiques qui aident à cicatriser les plaies, tels que la Sarcocolle, certains baumes ou resines dissoutes dans l’esprit de vin, comme le baume du Commandeur. On les appelle aussi incarnatifs & sarcotiques.

Ces topiques agissent par leurs parties agglutinatives, lorsque les bords ou les ulceres d’une plaie faite dans les chairs, sont rapprochées. Si l’on applique dessus des compresses trempées dans ces baumes, ils les consolident & hâtent leur réunion, parce que leurs parties résineuses venant à s’appliquer immédiatement sur la peau, tiennent, à l’aide de la compresse, les bords de la plaie en respect, l’empêchent de se désunir, & par ce moyen donnent la faculté aux sucs nourriciers de s’y porter & d’y faire corps.

Il est bon d’observer ici qu’on ne doit point user indifféremment de ces sortes de topiques, soit naturels, soit factices ; ils ne conviennent que pour les parties charnues : & dans ce cas même on doit avoir attention à n’employer que de l’esprit-de-vin mediocrement rectifié, pour dissoudre ces resines. En effet, si l’esprit-de-vin étoit trop rectifié, il auroit deux inconvéniens. Le premier seroit, de ne pas tirer des corps employés pour la confection de ce baume, toute la substance qu’on desire ; il ne suffit pas d’avoir seulement la resineuse, il faut qu’il agisse sur la gommeuse, pour répondre à l’intention de ceux

qui en sont les inventeurs ; & le second inconvénient, c’est qu’un esprit-de-vin trop vif crisperoit & brûleroit les bords de la plaie ; & au lieu d’en hâter la guérison, il ne feroit que la retarder.

Si j’ai dit que l’application de ces baumes, soit factices, soit naturels, ne convenoit que pour les plaies faites dans les parties charnues, à plus forte raison seroit-elle beaucoup plus à redouter & dangereuse, si les blessés avoient quelques tendons ou parties nerveuses endommagées ; car ces parties étant beaucoup plus sensibles & plus délicates, on courroit risque d’estropier les blessés, par la crispation, l’inflammation & la suppuration qu’on causeroit à la plaie. (N)

* ANAPLYSTE ou ANAPHLYSTE. (Geog. & Myth.) ancienne ville maritime de la Grece, proche d’Athenes, vers le cap Colias. Elle étoit célebre par les temples de Pan, de Cerès, de Venus Coliade, & des Déesses Genethyllides. Il y en a qui croyent qu’Anaphlyste est aujourd’hui Asope.

* ANAPODARI. (Geog.) petite riviere de l’île de Candie, qui a sa source à Castel Bonifacio, coule proche de Castel Belvedere, & se jette dans la mer Meridionale, entre le cap de Matola, & Castel de Gira Petra. Mat. Dict. geog.

ANAPODOPHYLLON. (Hist. nat.) genre de plante à fleurs, composée de plusieurs feuilles disposées en rose ; il s’éleve du milieu de la fleur un pistil, qui devient dans la suite un fruit fait ordinairement en forme d’œuf, & qui n’a qu’une capsule : il est rempli de sémences qui sont pour l’ordinaire arrondies. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* ANAPUIA. (Geog. mod.) Province de la Venezuela dans l’Amérique méridionale, vers les monts S. Pierre & la source du Buria.

* ANAQUITO. (Geog. mod.) contrée de l’Amérique au Pérou, & dans la Province de Quito.

* ANARCHIE. s. f. (Politiq.) C’est un désordre dans un Etat, qui consiste en ce que personne n’y a assez d’autorité pour commander & faire respecter les lois, & que par conséquent le peuple se conduit comme il veut, sans subordination & sans police. Ce mot est composé de α privatif, & de ἀρχὴ, commandement.

On peut assûrer que tout gouvernement en général tend au despotisme ou à l’anarchie.

ANASARQUE, s. f. (Medecine.) espece d’hydropisie, où la peau est bouffie & enflée, & cede à l’impression des doigts, comme de la pâte. Voyez Hydropisie.

Cette hydropisie est dans les cellules de la graisse, qui communiquant les unes avec les autres, donnent passage à la sérosité épanchée dans leur cavité.

Cette bouffissure se guérit, si on détruit la cause qui l’occasionne : les apéritifs, les fondans, les diurétiques chauds, sont excellens dans l’anasarque. Voyez Œdeme. (N)

ANASTASE, s. f. (en Medecine.) transport des humeurs qu’on a détournées d’une partie sur une autre. (N)

* ANASTASIOPLE, ou île de S. Joachim dans l’Ocean oriental, une des Mariannes ou îles des Larrons.

ANASTOMOSE, s. f. terme d’Anatomie, qui signifie quelquefois une si grande ouverture de l’orifice des vaisseaux, qu’ils ne peuvent retenir ce qu’ils contiennent. Voyez Vaisseau, &c.

Ce mot est formé du Grec ἀνὰ, per, à travers, & στόμα, os, bouche.

Ce mot est plus en usage pour signifier l’ouverture de deux vaisseaux dont elle rend la communication réciproque.

Il en est plusieurs de cette espece : par exemple,