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Olive, en terme de Boutonnier, c’est un ouvrage en bois tourné & paré dans le milieu, que l’on couvre diversement pour faire des boutons aux surtous pour la campagne, ou qui servent d’arrêt aux crémaillées de carrosses. On l’appelle olive, à cause de la ressemblance qu’elle a avec le fruit de ce nom.

Olives, (Maréchall.) sorte d’embouchure : olives à couplet.

OLIVENÇA, (Géog.) forte & importante ville de Portugal dans l’Alentéjo. Les Espagnols la prirent en 1658, & la rendirent aux Portugais par le traité de Lisbonne, en 1668 : elle est dans une plaine, proche la Guadiana, à six lieues S. d’Elvas, 16 E. d’Evora. Long. 11. 12. lat. 38. 28.

OLIVERO, (Géog.) riviere de Sicile, dans la côte septentrionale de la vallée de Démona ; elle se jette dans la mer de Sicile, près de Tindaro. (D. J.)

OLIVETTES, s. f. (Jouaillerie.) fausses perles, ou rasades, de la figure d’une olive, dont on fait commerce avec les negres du Sénégal : elles sont ordinairement blanches.

Olivette, (Danse.) sorte de danse de campagne, qu’on fait en courant les uns après les autres. On serpente pour cela autour de trois arbres, ou de trois autres points fixes que l’on marque exprès.

OLIVIER, s. m. olea, (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur monopétale, en forme d’entonnoir, & divisée le plus souvent en quatre parties. Il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie inférieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit ovoïde, mou, & plein de suc, qui renferme un noyau oblong, dans lequel il y a une amande de la même forme. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Olivier. olea, (Jardinage.) arbre toujours verd, de moyenne grandeur, qui vient naturellement dans les contrées maritimes & méridionales de l’Europe : il s’en trouve aussi en Afrique & dans la partie la plus chaude de l’Amérique septentrionale. L’olivier s’éleve peu en France, mais il fait un bel arbre en Espagne & en Italie. Sa tige est courte, noueuse, & de médiocre grosseur : il donne beaucoup de rejettons au pié, & il fait une grande quantité de racines qui s’étendent au loin ; son écorce est lice, unie, & de couleur de cendre ; ses feuille ; sont dures, épaisses, luisantes, d’un verd brun en-dessus, & blanches en-dessous ; mais plus ou moins longues, suivant les especes. Elles sont entieres, sans dentelures, & opposées sur les branches ; l’arbre donne ses fleurs aux mois de Mai & Juin ; elles viennent en grappes, & elles sont d’une couleur herbacée un peu jaunâtre. Le fruit qui les remplace est ovale, charnu, plus ou moins gros, & alongé suivant les especes : dans l’intérieur de l’olive, se trouve un noyau très-dur & de la même forme, qui est divisé en deux loges propres à contenir autant de semences ; mais il ne s’y en trouve jamais qu’une. Ce fruit n’est en maturité que tout à la fin de l’automne. Il faut à l’olivier un climat d’une grande température ; la Provence & le Languedoc sont les seules provinces du royaume où on puisse le cultiver avec succès pour en tirer du profit. Tout ce qu’on peut faire dans les autres provinces, c’est d’en avoir quelques plants dans les jardins pour la curiosité. Si on les met contre un mur en espalier, dans un terrein leger, à une bonne exposition, ils s’y soutiendront pour l’ordinaire, & donneront quelques fruits dans les années favorables. Mais dans les pays où l’olivier vient en plein air, il lui faut une terre noire, ou une terre franche mêlée de gravier, ou une terre à froment ; & en général toutes les bonnes terres lui sont propres, pourvu qu’elles soient meubles, legeres, & chaudes. Celles au contraire qui sont grasses, ar-

gilleuses & humides, ne lui sont point convenables ;

ce n’est pas que cet arbre ne puisse y réussir ; mais les fruits qu’il y rapporte en grande quantité étant trop nourris & trop crûs, l’huile grasse qui en provient est sujette à s’altérer, malgré toutes les précautions que l’on puisse prendre. Il paroît qu’on commence à être d’accord sur le terrein le plus convenable au progrès des oliviers, & à procurer une huile qui soit en même tems de bonne qualité & de garde ; c’est une terre mêlée de cailloux ; les fruits qui y viennent sont les mieux qualifiés.

On peut multiplier l’olivier de plusieurs façons : de semence, de boutures, de branche couchée, de rejets enracinés pris au pié des vieux arbres, par la greffe & par les racines. Mais de toutes ces méthodes, la plus usitée est de se servir des rejettons que l’on trouve au pié des oliviers les plus sains, les plus vigoureux, & des meilleures especes. On les éclate avec la pioche, & ces sortes de plants réussissent assez bien, quoiqu’ils soient souvent fort mal enracinés. Il faut que les rejettons que l’on veut planter soient d’une écorce unie, vive, luisante, & sans branches, & qu’ils n’ayent qu’un pié & demi de hauteur. La plantation s’en doit faire depuis le commencement de Novembre jusqu’à la fin de Mars : on les mettra en pepiniere dans des trous à trois piés les uns des autres, dont le fond sera garni de fumier de vache ou de brebis délayé dans de l’eau ; & on achevera d’emplir le trou de bonne terre mêlée de fumier bien pourri, bien brisé, & bien gras. On recouvrira le tout de trois doigts d’épaisseur d’une terre meuble, ou même de sable, afin d’empêcher que le terrein ne se durcisse & ne se gerse. Si ces plants sont bien conduits & bien soignés, ils seront en état d’être transplantés à demeure au bout de trois ans. Cette méthode est en effet la plus sûre, la plus facile, & la plus courte.

Pour multiplier l’olivier de semence, on prend des noyaux d’olives bien mûres, que l’on dépouille de la pulpe qui les couvre, & on les seme au mois de Mars dans une terre meuble & legere à une bonne exposition. On les arrose pendant l’été au-moins deux fois par semaine : on les couvre pendant l’hiver de paillassons, sous lesquels ils levent peu-à-peu depuis la fin du mois de Novembre jusqu’en Mars. En deux ans les jeunes plants deviennent assez forts pour être transplantés dans la pepiniere où ils doivent être greffés.

Si l’on veut élever cet arbre de bouture, on prend sur les meilleures especes d’olivier des branches fortes & vigoureuses, de la grosseur au-moins du manche d’une pioche. Le printems est la saison la plus convenable pour cette opération, qu’il faut faire, autant qu’il est possible, au moment que la séve commence à se mettre en mouvement. On coupera ces boutures de huit à neuf pouces de longueur ; on en couvrira chaque extrémité d’un mastic composé de cire & de poix pour les garantir de la trop grande humidité ; ensuite on enduira les boutures de toutes parts de fumier de vache, ou de crotin détrempé dans l’eau pour les disposer à s’unir avec la terre ; puis on les mettra dans les trous qui auront été préparés & que l’on emplira de terre, mêlées de bon fumier, ensorte que le dessus de la bouture se trouve de niveau avec le sol, mais on recouvrira le tout de trois ou quatre doigts de terre légere & sablonneuse ; ce qui entretiendra la fraîcheur, & n’empêchera point les rejets que fera la bouture, de percer à-travers la terre.

Pour faire venir l’olivier de marcotte, on couche au mois d’Avril les branches qui sont à portée de terre. Sur la façon de faire cette opération, voyez le mot Marcotter.

A l’égard de la greffe, on s’en sert pour mettre les bonnes especes sur les sauvageons venus de se-