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cercle. Voyez Culmination & Méridien. (O)

Passages, instrumens des, (Astron.) est un instrument qui sert à observer les ascensions droites des astres. Il peut servir aussi pour regler les pendules, en observant l’instant auquel le soleil passe au méridien. Messieurs Roemer & de Louville furent des premiers à le proposer pour observer les passages des planetes & des étoiles fixes, soit par le méridien, soit par le premier vertical ; mais il leur manquoit dans ce tems-là beaucoup de choses, de sorte que l’on peut dire que ce n’est que depuis une vingtaine d’années qu’on lui a donné une entiere perfection.

Cet instrument est composé principalement, voyez la fig. 1. d’une lunette fixée à angles droits sur un axe horisontal très-solide, avec lequel elle tourne dans le plan du méridien, & d’un autre axe vertical OC, sur lequel les supports du premier sont solidement adaptes. Ainsi on voit clairement qu’au moyen de ces deux axes, on peut observer les astres dans toutes sortes de verticaux, & à toutes sortes de hauteurs dans leur passage par le méridien : c’est ce qu’on reconnoitra encore plus clairement par la description suivante.

La fig. 1. représente une lunette AB, d’environ 2 piés, dont le tuyau cylindrique entre exactement & peut tourner en même tems dans un autre cylindre creux ab. perpendiculaire à l’axe MN. Toutes ces pieces soit de cuivre bien écroui, principalement les deux cones tronqués GHIK, EFOL, que l’on a fait creux en-dedans afin de les rendre plus légers. Les extrémités cylindriques de cet axe sont solides & d’une matiere dure qui peut exactement s’arrondir au tour. C’est de la perfection à laquelle on peut parvenir en travaillant ces deux extrémités cylindriques de l’axe, que dépend toute la justesse de l’instrument. Au foyer commun X de l’objectif & de l’oculaire est place le réticule de la fig. 2. ce qui se pratique par le moyen d’un petit tube, fig. 4. que l’on fait entrer dans le tuyau de la lunette, où il demeure arrêté lorsque le réticule est parvenu en X, c’est-à-dire au foyer du verre objectif. Ce petit tube est construit de maniere que la piece qui porte le réticule, & dont la fig. 3. représente le profil, puisse couler librement à droite ou à gauche : mais comme il est nécessaire d’assujettir cette piece afin de centrer la lunette, on se sert pour cet effet d’une vis, dont la tête en forme de chappe, est retenue dans un trou cylindrique pratiqué en Z, fig. 1. au tuyau de la lunette. Cette chappe est recouverte d’une platine percée d’un petit trou par où l’on introduit la clé ou tourne-vis quarré V. Comme cette vis ainsi contretenue ne peut avancer ni reculer, son écrou, & par conséquent le réticule dont l’écrou fait partie, doit se mouvoir toutes les fois que l’on tournera la clé. De cette maniere le réticule a la liberté de parcourir tout l’espace ombré que l’on apperçoit dans la fig. 5. c’est-à-dire l’espace que lui laisse l’épaisseur de l’anneau applati, qui est soudé à l’extrémité du petit tube de la fig. 4. Comme il est nécessaire qu’il y ait au foyer de la lunette au moins deux fils qui soient arrêtes, l’un dans une situation verticale, & l’autre dans une situation horisontale, on voit d’abord qu’il est facile d’y parvenir en tournant la lunette AB dans le cylindre creux ab, jusqu’à ce qu’un même objet, que je suppose que l’on appercevra à l’horison sous le filet vertical, paroisse suivre exactement ce filet lorsqu’on roulera peu-à-peu la lunette au-tour de son axe horisontal MN : on arrêtera pour lors cette lunette dans le cylindre creux ab, par le moyen de deux viroles ou anneaux brisés CC, DD, qui faisant ressort, peuvent s’ouvrir ou se resserrer à volonté par le moyen d’une petite vis. Il faut aussi remarquer

que ce cylindre creux ab est fendu vers ses extrémités en deux endroits diamétralement opposés, comme on le voit dans la fig. 12. de sorte qu’on le resserre peu-à-peu à mesure qu’on tourne la petite vis de chaque anneau CC, DD. Du côté de l’objectif on a pratiqué à l’extrémité du tuyau, la coulisse gg, où l’on fait entrer l’extrémité de la piece B, fig. 6. laquelle sert à éclairer par reflexion, les fils de la lunette pendant la nait. On a renversé la 1. fig. afin de la faire voir par-dessous, & que par conséquent on y puisse mieux distinguer toutes les parties de la lunette, comme aussi la maniere dont le demi-cercle de la fig. 12. y est attaché. Ce demi cercle, qui sert à pointer la lunette, en plein jour, aux planetes ou aux étoiles fixes dont la hauteur est connue, n’est représenté dans cette premiere figure, que comme une simple regle de cuivre attachée avec deux vis de part & d’autre proche les deux viroles CC, DD.

Il nous reste maintenant à expliquer comment on place cet instrument, ensorte que son axe soit horisontal, & que sa lunette puisse rouler dans un plan vertical ou perpendiculaire à l’horison, & comment on peut le faire mouvoir successivement dans tous les azimuths, sans, que son axe ou sa lunette souffre aucune inclinaison.

La figure 12. représente l’instrument en entier, attache avec quatre vis contre l’appui d’une fenêtre ou balcon destiné aux observations que l’on fait chaque jour du passage des astres par le méridien. Il est beaucoup plus avantageux, principalement lorsqu’en veut observer dans les verticaux, d’attacher cet instrument à une barre de fer verticale terminée par trois empatemens soudés en plomb sur un plancher voûté ou sur une terrasse ; mais de quelque maniere qu’il soit arrêté, soit contre une piece de bois, soit contre un mur, on peut toujours s’en servir, en le vérifiant à chaque observation si c’est en plein jour, ou bien en prenant les passages des étoiles voisines de la lune ou des autres planetes que l’on observera pendant la nuit. On apperçoit dans la figure 12. la maniere dont l’axe AD est placé sur les deux coussinets qui sont à l’extrémité supérieure des deux montans AB, CD, attachés à une même piece de laiton BC. L’arbre de fer EFG est aussi attaché à angles droits à la piece BC ; ainsi les quatre pieces AB, BC, EFG, CD, ne forment qu’un même corps solide supporté en G par la piece OPQ abcd, & retenu par le collet KIL. Les deux montans AB, CD, sont inclinés vers l’œil de l’observateur ensorte qu’ils s’écartent d’environ 30°. de la ligne verticale, ce qui fait qu’on y peut observer tous les passages des astres depuis l’horison jusqu’au zénith.

L’axe AD doit toujours être dans une situation parfaitement horisontale ; ce à quoi l’on parvient au moyen d’un des coussinets qui peut hausser ou baisser autant qu’il est nécessaire, ce que l’on determine par le secours d’un niveau à l’esprit-de-vin, suspendu librement sur les tourillons qui sont aux deux extrémités de l’axe. La figure 7. représente la construction particuliere du coussinet mobile, sur lequel on voit le bout de l’axe qui ne porte qu’en deux points tt, l’écrou x étant immobile ; par le mouvement de la vis qui a la liberté de hausser ou de baisser, on fait monter ou descendre le coussinet entier abcdy. Il y a à l’extrémité supérieure du montant W une rainure pratiquée de façon que la piece abycd puisse y glisser exactement.

Le niveau à esprit-de-vin enchâssé de la maniere représentée dans la figure 8. se peut mettre parallele à l’axe horisontal par le moyen de la vis RT ; mais cela n’est pas absolument nécessaire d’abord, on saura bien le reconnoître, en mettant l’axe parfaitement horisontal par la pratique suivante. Il faut pre-