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ques-uns attribuent à Ecbert, archevêque d’York, contemporain de Bede ; celui de Raban Maur, archevêque de Mayence, & le pénitentiel romain. Ces livres introduits depuis le vij. siecle pour maintenir la discipline de la pénitence en vigueur, devinrent très communs ; & la liberté que chacun se donna d’en faire, & d’y insérer des pénitences arbitraires, contribuerent à y introduire le relâchement : aussi y en eut-il plusieurs de cette derniere espece condamnés dans le concile de Paris, sous Louis le Débonnaire, & dans divers autres conciles. Morin, de pœnit.

Pennaches, s. m. (Art milit.) ce sont des bouquets de plumes en touffe qu’on portoit autrefois au haut du casque.

La mode des pennaches a toujours duré dans les armées pour les princes & pour les officiers jusqu’à l’abolition des armures de fer. Les plumets que les officiers mettent à leur chapeau sont une espece de diminutif des pennaches. (Q)

PENNADE, s. f. (Lang. frang.) vieux mot qu’on trouve dans Nicot, & qui paroît à-peu-près synonyme à ruade ; les Italiens disent qu’à la bataille de Fornoue, le cheval du roi Charles VIII. se déchargea à ruades & pennades des ennemis qui le pressoient, & qu’il étoit perdu sans cela ; M. le Duchat dans ses notes sur Rabelais, l. I. ch. xj. dit que pennader dans le langage du Languedoc, c’est donner du pié. Voici les termes de Rabelais : « Afin que Gargantua fût toute sa vie bon chevaucheur, on lui fit un beau grand cheval de bois, qu’il faisoit pennader, sauter, voltiger, ruer & danser tout ensemble. » (D. J.)

PENNAGE, s. m. terme de Fauconnerie ; on appelle pennage, tout ce qui couvre le corps de l’oiseau de proie. Pennage blond, roux, noir, baglé, fleuri, turturin, cendré, &c. selon les diverses couleurs que les oiseaux portent en leur robe. L’oiseau à quatre sortes de pennages ; 1°, le duvet qui est comme la chemise de l’oiseau proche sa chair ; 2°, la plume menue qui couvre tout son corps ; 3°. les vanneaux qui sont les grandes plumes de la jointure des ailes ; 4°. les pennes qui s’étendent jusqu’à la penne du bout de l’aile, qu’on appelle cerceau. (D. J.)

PENNE, s. f. (Marine.) c’est le point ou le coin d’en-haut des voiles latines, ou à tiers point. On dit dans une galere, faire la penne, pour dire joindre la longueur de son antenne à la longueur de son arbre, ce qui fait que la penne de la voile répond au bâton de l’étendard, & cela fait une élévation où l’on fait monter un mousse, quand on veut faire quelque découverte, comme le gabier monte au-haut de mât pour faire le quart.

Pennes, s. f. pl. (Lainage & fil.) autrement, paines, pesnes, peinnes ; ce sont les bouts de laines ou de fil qui restent attachés aux ensuples, lorsque l’étoffe ou la toile est levée de dessus le métier. Les pennes de fil servent à enfiler les chandelles en livres. Les pennes de laine se hachent & se passent au tamis, pour faire de la tapisserie de tonture. (D. J.)

Pennes ou Pannes, terme de Fauconnerie ; on nomme ainsi les longues plumes des aîles, pennæ decustata ; celles de la queue s’appellent balai. Les pennes croisées sont une marque de la bonté de l’oiseau. Toutes les pennes des aîles ont leurs noms, une, deux, trois, quatre, cinq, les rameaux & le cerceau ; les pennes du balai pareillement, le milieu, la deux, la trois, &c. Les oiseaux ont douze pennes à la queue.

PENNINUS, (Mythol) divinité gauloise, autrefois honorée chez les habitans des Alpes pennines ; on représentoit ce dieu sous la figure d’un jeune homme nud, qui n’avoit qu’un œil au milieu du front, & on lui donnoit l’épithete de Deus optimus, maximus. (D. J.)

PENNON, s. m. (Art milit.) espece de banniere

ou d’étendard, à longue queue ou en pointe, que portoit autrefois à la guerre un gentilhomme qui y alloit avec ses vassaux pour servir sous les chevaliers bannerets, ou qui avoient droit de porter la banniere. Le pennon étoit en quelque sorte le guidon du chevalier banneret. Le pennon différoit principalement de la banniere, en ce que celle-ci étoit quarrée & que le pennon se terminoit en pointe, mais pour faire du pennon une banniere ; il ne s’agissoit que de lui couper la pointe, & c’est ce que l’on faisoit lorsque le gentilhomme étoit autorisé à porter banniere. Voyez Banneret. (Q)

PENNOCRUCIUM, (Géog. anc.) ville d’Angleterre, que l’itinéraire d’Antonin met entre Uxacona & Etocetum, à 12 milles de l’une & de l’autre de ces places ; c’est aujourd’hui le bourg de Penkridge dans le Stafford-Shire, environ à une lieue de Statford, du côté du midi. (D. J.)

Pennon, on appelle en terme de Blason, pennon généalogique, un écu rempli de diverses alliances des maisons dont un gentilhomme est descendu. Il doit comprendre les armes du pere & de la mere, de l’ayeul & de l’ayeule, du bisayeul & de la bisayeule, & sert à faire ses preuves de noblesse.

Pennon de Vélez, (Géog. mod.) forteresse d’Afrique, dans un écueil de la Méditerranée, près de la ville de Vélez. Elle fut bâtie en 1508, par Dom Pedre de Navarre ; les Maures la prirent en 1522 ; les Espagnols la reprirent d’assaut en 1664, & depuis ce tems elle leur est demeurée. Long. 13. 20. lat. 35. 25. (D. J.)

PENNY, s. m. (Monnoie.) petite monnoie d’argent, & la plus petite de celles qui se frappent de ce métal en Angleterre : elle vaut six pennys ou deniers sterlings. La piece de douze pennys s’appelle schilling.

PENO-ABSOU, s. m. (Botan. exot.) c’est un arbre de l’Amérique dont parle beaucoup Thevet ; il a l’écorce odorante ; ses feuilles ressemblent à celles du pourpier ; mais elles sont plus épaisses, plus charnues, & toujours vertes. Son fruit est de la grosseur d’une orange ; il contient six ou dix noix faites comme nos amandes, mais plus larges, & un petit noyau dont on tire l’huile pour l’appliquer sur les plaies ; cependant le fruit est un vrai poison.

PENŒA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur monopétale, anomale & découpée profondément en plusieurs parties ; la piece supérieure & celle d’en-bas sont en forme de cuilliere, les autres pieces ressemblent à un cœur ; le pistil sort du calice & devient dans la suite un fruit arrondi, applati & divisé en deux loges, qui renferment une semence ressemblante à une lentille. Plumier, Nova. plant. amer. gen. Voyez Plante.

PENOMBRE, s. f. en Astronomie, signifie cette ombre foible qu’on observe dans les éclipses avant l’obscurcissement total, & avant la lumiere totale. Ce mot vient des mots latins pene, presque, & umbra, ombre. Voyez Ombre.

La penombre est principalement sensible dans les éclipses du lune, car on voit cette planete s’obscurcir par degrés à mesure qu’elle avance vers la partie la plus épaisse de l’ombre de la terre ; au contraire il n’y a point à proprement parler de penombre dans les éclipses de soleil, car les parties du soleil qui se cachent à nos yeux, se cachent & s’obscurcissent tout d’un coup & sans dégradation. Cependant on peut dire que les endroits de la terre où une éclipse de soleil n’est pas totale, ont la penombre, parce qu’ils sont en effet dans l’ombre par rapport à la partie du soleil qui leur est cachée.

La penombre vient de la grandeur du disque du soleil ; car si cet astre n’étoit qu’un point lumineux, il n’y auroit qu’une ombre parfaite sans penombre ; mais