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PÉRICHONDRE, s. m. en Anatomie, membrane qui recouvre les cartilages, & qui est à leur égard ce que le périoste est aux os. Voyez Périoste.

PÉRICHORES, jeux, (Antiq. grecq.) les Grecs donnoient ce nom aux jeux qui n’étoient ni sacrés ni périodiques, & dans lesquels les vainqueurs recevoient pour prix, non une simple couronne, comme dans les grands jeux, mais ou de l’argent ou quelque chose d’équivalent : on donnoit des phioles d’argent à Marathon, un bouclier d’airain dans les jeux célébrés à Argos en l’honneur de Junon. Dans les théoxénies, le prix étoit une sorte de robe appellée læna. Dans les tacées, les vainqueurs recevoient des amphores de quelque métal, en un mot toutes les récompenses étoient lucratives, & par conséquent ignobles : aussi ces jeux ne se célébroient que pour des habitans des villes & bourgs du voisinage, comme l’indique le nom même ; car périchore veut dire voisin, voisinage. (D. J.)

PÉRICLITER, v. n. (Gram.) être en péril : cette affaire périclite entre ses mains : cet effet périclite.

PÉRICLYMENUM, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, en forme de tuyau, profondément découpée, & soutenue par un calice, qui devient dans la suite un fruit mou, ou une baie qui renferme une semence applatie & arrondie. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Tournefort compte deux especes de ce genre de plante, celle de Virginie toujours verte, & celle des Indes à fleur jaune ; il faut y joindre celle du Chily que nous allons décrire.

Le périclymenum du Chily s’éleve en forme d’arbrisseau divisé en plusieurs bras, couverts d’une écorce grise-brune ; chaque rameau finit par un bouquet de fleurs, dont le nombre est indéterminé, tantôt pairs, tantôt non-pairs : chaque fleur est un tuyau, rouge-de-sang, rond, fermé par le bas, & ouvert par le haut, découpé en quatre lobes jusques vers sa partie moyenne : des parois internes de la fleur sortent quatre étamines jaunes, enfilées par un stile plus long que ne sont les étamines ; la fleur étant passée, le calice devient un fruit semblable à nos olives, en grosseur & en couleur, revêtu d’une peau fort mince. Il renferme une chair douçâtre, blanche & gommeuse, & contient un noyau dur, osseux : on employe cet arbrisseau pour teindre en noir les étoffes, qui ne se déchargent pas comme celles d’Europe ; cette teinture se fait en partie avec de la terre noire du pays, en partie avec le bois de cette plante, brisé en petits morceaux : on fait bouillir le tout ensemble dans de l’eau commune, jusqu’à suffisante cuisson. (D. J.)

PÉRICRANE, s. m. (Anatom.) nom que les Anaromistes donnent à une membrane solide & épaisse qui couvre le crâne par-dehors. Voyez Crane.

Ce mot est formé des mots grecs περι, autour, & κρανιον, crâne. Quelques auteurs donnent à cette membrane le nom général de périoste, à cause qu’elle est adhérente à l’os : d’autres la divisent en deux membranes ; & ils appellent péricrâne celle des deux qui enveloppe immédiatement le crâne, & périoste celle qui est plus extérieure. En effet, le péricrâne est une double membrane, composée comme beaucoup d’autres, de deux tuniques. On croit qu’il prend son origine de la dure-mere, qui passant à-travers les sutures du cerveau, forme cette membrane épaisse par différens filamens : ce qu’il y a de certain, c’est qu’on trouve que le péricrâne est attaché à la dure-mere par des fibres qui traversent les sutures.

Vers l’origine des muscles temporaux les deux tuniques du péricrâne se partagent : l’extérieure passe par-dessus ces muscles, & l’intérieure demeure toujours adhérente au crâne. Voyez Périoste.

PÉRIDOT, s. m. (Hist. nat. Lithologie.) c’est le

nom que les jouailliers françois donnent à une pierre précieuse d’une couleur verdâtre, qui tire un peu sur le jaune. Quelques-uns ont cru que cette pierre étoit le prasius des anciens : d’autres, avec plus de probabilité, ont conjecturé que le péridot étoit la chrysographe. Quoi qu’il en soit, de ces sentimens, M. Lehmann, de l’académie de Berlin, a publié, en 1755, un mémoire dans le recueil de cette académie ; il y fait voir les erreurs des auteurs sur la pierre que les anciens appelloient chrysoprase, qu’ils ont confondu avec la chrysolite, le chrysoberille, le prasius, ou le prasitis, l’émeraude, les topazes, &c. Ensuite il nous apprend avoir trouvé en Silésie, près d’un village appellé Kosemitz, une pierre à qui il prétend que convient le nom de chrysoprase. Cette pierre est d’un verd céladon ou verd pomme ; elle n’a que très-peu de transparence ; elle est ordinairement remplie de taches blanches qui nuisent à sa pureté, & la couleur en est en général trouble. Au reste, cette pierre prend un très-beau poli & se taille en facettes. Cette pierre, que M. Lehmann appelle chrysoprase se trouve dans des couches en morceaux détachés ou fragmens, qui sont ordinairement renfermés dans de l’asbeste, qui leur sert d’enveloppe ou de matrice ; & ces fragmens sont accompagnés de pierres d’un beau verd, un peu tendres, & mêlées d’une terre verte : ces pierres ne prennent point le poli. Voyez les Mémoires de l’académie de Berlin, année 1755, pag. 202.

Il est certain que la pierre que M. Lehmann appelle chrysoprase est d’une couleur verte très-agréable ; mais son peu de transparence, & les défauts dont elle est remplie, l’empêcheront d’être estimée des Jouailliers. (—)

PÉRIDROME, s. m. (Archit. anc.) c’est, dans une périptere, l’espace, la galerie, l’allée qui regne entre les colonnes & le mur. Les péridromes étoient des promenades chez les Grecs. Voyez Saumaise sur Solin. (D. J.)

PERIÉGÈTE, s. m. (Antiq. grecq.) les periégètes Περιηγηται, étoient des ministres du temple de Delphes. Ce terme doit être conservé, parce que le mot d’interprete n’exprime pas entierement le mot grec ; le mot de guide ne l’exprime pas non-plus. Ces ministres étoient guides & interpretes tout ensemble. Ils s’occupoient à promener les étrangers par toute la ville de Delphes, pour les desennuyer du long séjour qu’ils étoient obligés d’y faire ; ils leurs montroient les offrandes que la piété des peuples y avoit consacré, ils leurs apprenoient par qui telle statue, tel tableau avoit été donné, quel en étoit l’artiste, dans quel tems & a quelle occasion on l’avoit envoyé ; enfin c’étoient des gens pleinement instruits de toutes les antiquités de la ville & du temple.

PERIER, s. m. terme de Fondeur, c’est un morceau de fer emmanché au bout d’une perche ; on s’en sert à ouvrir les fourneaux, pour faire couler le métal lorsque les Fondeurs veulent jetter quelques ouvrages en bronze. (D. J.)

PERIGÉE, s. m. terme d’Astronomie, qui signifie le point de l’orbite, du soleil ou de la lune, où ces planetes sont le plus près de la terre, ou en général le point de la plus petite distance d’une planete à la terre. Périgée est opposé à apogée. Voyez Apogée Voyez aussi Périhelie & Aphélie.

PÉRIGORD, le, (Géog. mod.) province de France, qui a au nord l’Angoumois, au levant la Saintonge, à l’orient d’hiver elle touche le Basadois & le Bourdelois, au midi elle a l’Agénois, à l’orient d’été le Quercy & le Limosin.

Son nom vient de celui des anciens peuples Petrocorii ou Petricorii, qu’on a corrompu dans le cinquieme siecle en Petricordii. Ces peuples qui sont connus dans les commentaires de César, étoient