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Tableau d’expériences suivies avec différens balanciers, mais tous du poids de 56 grains, avec le même ressort spiral, par un même degré de tension de 360 degrés, l’axe étant horisontal, auquel j’ai substitué des pivots de differens diametres.
Poids
du
Balancier.
Degrés
de
Tension.
Grosseur
des
Pivots.
Nombre
des
Vibrations.
Tems
employé
aux
Vibrations.
grains. lignes.     secondes.
1er. Balancier de 41 lignes de diametre, de 56 360 100 220
20 40
18 16
2e. Balancier de 20 lignes de diametre, de 56 360 136 40
17 17
7 7
3e. Balancier de 10 lignes de diametre, de 56 360 136 75
16 8
4 3
4e. Balancier, un globe plein de 3 lignes de diametre, de 56 360 52 12
8 4
1
5e. Balancier plein de 21 lig. de diametre, de 56 360 56 45
15 12
7 6
6e. Balancier de 20 lignes de diametre, & dont la masse est éloignée des pivots, de 56 360 134 145
17 17
7 7

Remarque. Il faut savoir que dans toutes les expériences, lorsque l’axe étoit vertical, supporté par le pivot dont la masse étoit au-dessous du peint d’appui, il faisoit un plus grand nombre de vibrations ; & au contraire, il en faisoit moins dans la position opposée.

J’ai répété toutes ces expériences avec différens degrés de tension des ressorts spiraux de differentes forces dans toutes les positions horisontales, verticales & inclinées, même par differentes tempéra tures, j’ai toujours vû le nombre des vibrations proportionnel au degré de tension & au diametre des pivots ; quoique le nombre des vibrations variât suivant les circonstances, dans les mêmes, elles gardoient sensiblement l’uniformité des proportions avec le diametre des pivots : je dis sensiblement ; car il ne m’a pas été possible de m’assurer de deux expériences parfaitement égales, malgré tous mes soins. On pourroit donc m’objecter que le nombre des vibrations que je rapporte dans cet exemple n’étant pas exactement proportionnel au diametre des pivots, j’ai peut-être tort d’en conclure.

Je réponds qu’outre que la différence est très-petite, c’est que dans le grand nombre d’expériences que j’ai faites, il s’en est souvent trouvé qui approchoient plus exactement de cette proportion. Mais comme j’ai eu dessein de rapporter l’expérience la mieux faite, sans égard si elle ne cadroit pas parfaitement avec la conclusion que j’en tire, j’ai dû préférer celle où j’ai porté toute l’exactitude dont je suis capable, & que j’ai lieu de présumer m’avoir le mieux réussi ; car dans toutes ces expériences, il se trouve des degrés de délicatesse plus aisés à sentir qu’à décrire, & qu’on ne saisit pas quand on veut. Enfin il faut remarquer que sur un grand nombre de vibrations, une de plus ou de moins ne fait rien ; au lieu que dans un petit nombre, une de plus paroît être un objet, ce qu’il faut bien distinguer pour n’y pas avoir égard ; parce que dans tous ces cas, lorsque le balancier approche l’instant de s’arrêter, un

rien de cause étrangere peut lui faire faire une vibration de plus ou de moins, sans égard à celle qui précede. C’est cet instant de passage du repos au mouvement qu’il faudroit saisir pour apprécier la véritable résistance qu’apporte le frottement dans la communication ou la conservation du mouvement ; mais mon objet n’a pas été de trouver la loi du frottement en lui-même, cela est trop difficile, pour ne pas dire impossible[1], mais seulement le rapport des frottemens relativement au diametre des pivots sur lesquels ils agissent.

Je dis donc que la force active qui communique le mouvement au balancier, en le déterminant à faire un certain nombre de vibrations, n’eprouve d’autre résistance que l’inertie du balancier, plus le frottement de ces pivots. Or si les inerties sont les mêmes, & qu’on vienne à varier le diametre des pivots, le nombre des vibrations variera aussi, mais en raison inverse proportionnelle au diametre des pivots, comme il est aisé de le voir dans le tableau des expériences rapportées : donc les frottemens des pivots sont entr’eux comme leur diametre. (Article de M. Romilly, Horloger.)

Pivot d’arbre, (Jardinage.) c’est la partie la plus basse du tronc d’un arbre, & dès laquelle la racine commence à se fourcher. On appelle pivot ce qui reste d’un arbre lorsqu’on le scie tout-à-l’entour pour en faire couler pendant quelque tems la seve avant que de l’abattre, selon le conseil de Philibert Delorme.

Pivot, est dans une fleur les petites parties qui en soutiennent les étamines. Dans un arbre c’est le corps de son pié.

De pivot on a fait pivoter.

Pivot, les Imprimeurs appellent pivot l’extrémité inférieure de la vis de leur presse, qui terminée en

  1. Peut-être pourrai-je par la suite découvrir quelque chose de plus particulier sur cet objet ; mais comme cette matiere est abondante & exige un très-grand nombre d’expériences, il vaut encore mieux refléchir plus exactement que de se précipiter.