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à l’autre, la puissance sera au poids, comme l’unité est au nombre des cordes HI, GF, EL, CD, tirées par le poids F, c’est-à-dire, comme l’unité est au nombre des poulies prises ensemble.

Donc le nombre des poulies & la puissance étant donnés, il est facile de trouver le poids que cette puissance peut soutenir ; ou le nombre des poulies & le poids étant donnés, de trouver la puissance, ou enfin de trouver le nombre des poulies, la puissance & le poids étant donnés. Voyez Polyspaston ou Poulie multiple, ou Moufle.

Si une puissance fait mouvoir un poids par le moyen de différentes poulies, l’espace que décrit la puissance sera à l’espace que décrit le poids dans le même tems, comme le poids est à la puissance.

Donc plus la force qui leve le poids est petite, plus aussi le poids se leve lentement, de sorte que l’épargne de la force est compensée par la longueur du tems. Wolf & Chambers. (O)

Poulies plates de boulines, (Marine.) ce sont des poulies qui tiennent à un pendeur sous la hune. C’est où sont passées les balancines des grandes vergues.

Poulies de palan, c’est une moufle double où il y a deux poulies l’une sur l’autre, quelquefois trois, & quelquefois jusqu’à quatre, & alors ces moufles ou poulies s’appellent poulie de palan debout, poulie de sabord, poulie de grande drisse. C’est une moufle fort longue, qui sert à hisser & à amener la grande vergue.

C’est où la grande étague est passée. Il y a dans cette moufle trois poulies sur le même aissieu, sur quoi passe la grande drisse, dont l’usage est de hisser & d’amener la grande vergue.

Poulie de drisse de misene, c’est celle qui avec l’étague sert à hisser & à amener la vergue de misene.

Poulie de drisse de sivadiere, poulie d’étague de grand hunier ; c’est une poulie qui est double ou simple. Elle tient au bout de l’étague de hune : la fausse étague y est passée, & elle sert à hisser & à amener la vergue de grand hunier.

Poulie de guinderesse, c’est une grosse poulie qui a sa moufle entourée d’un lien de fer, au bout duquel est un croc dont l’usage est de hisser & d’amener les mâts de hune.

Poulie de pendeur, poulie de retour, c’est une poulie qui est opposée à une autre poulie qu’on emploie au même usage.

Poulie de retour, d’écoutes, de hunes ; ce sont des grosses poulies qui tiennent par une herse sous les vergues, près des hunes par où sont passées les écoutes des hunes.

Poulie étrope, c’est une poulie qui a une étrope, autrement une herse.

Poulie détropée, c’est une poulie qui est sortie de l’étrope.

Poulie d’ecoute de misene, & d’écoute de sivadiere ; ce sont des poulies qui sont à l’avant des grands haubans, dont le côté du vaisseau sert de moufle.

Poulies d’écoutes de hune, ce sont celles qui sont au bout des grandes vergues où sont passées les écoutes des hunes & les balancines.

Poulies de caliorne, ce sont des poulies à trois rouets sur un même aissieu.

Poulie de capon, poulie de bloc ; c’est la poulie qui sert à la cargue bouline.

Poulie, partie du métier à bas. Voyez cet article.

Poulie, (Horlogerie.) espece de cercle dont la circonférence est faite en rainure pour contenir une corde.

Poulies, les, (Rubanier.) servent à élever les hautes lisses par le mouvement que le tirant leur fait faire. Il faut 48 poulies dans le châtelet pour faire mouvoir les 24 hautes lisses.

Poulies, partie du métier d’étoffes de soie. Les pou-

lies dont on se sert pour le métier des étoffes de soie,

sont toutes de bois qu’on appelle buis ; elles sont de différentes grosseurs, & faites à l’ordinaire.

POULINER, (Maréchall.) se dit d’une jument qui met bas.

POULINIERE, voyez Jument.

POULIEUR, (Marine.) faiseur de poulies.

POULIOT, s. m. (Botan.) Cette plante nommée en anglois the penny-royal, & en latin pulegium, ne constitue point de genre particulier ; c’est l’espece commune de la menthe aquatique, qui a toutes les vertus atténuantes, apéritives & utérines de la menthe. Voyez donc Menthe. (D. J.)

Pouliot commun, ou Pouillot royal, (Mat. médic.) Cette plante est très analogue à la menthe, avec laquelle les Botanistes & les Pharmacologistes ont coutume de la ranger. On peut donc estimer ses propriétés médicinales d’après ce que nous avons dit de la menthe, & regarder le pouillot comme succédané de cette derniere plante. Voyez Menthe. (b)

Pouliots, terme de Tisserand ; ce sont deux morceaux de bois suspendus par-enhaut au porte-lame, & dans lesquels par en-bas sont placées les poulies, qui par le moyen d’une corde font hausser une lame tandis que l’autre baisse.

POULPE, Voyez Polype de mer.

POULS, (Med. Econom. anim. Physiol. Séméiot.) en latin pulsus, σφογμος en grec. Ce mot a été formé dans l’ancienne prononciation, où les u avoient le son de l’ou, de pulsus, qui vient lui-même de pulsare, nom qui signifie battre, frapper. On s’en servit d’abord pour exprimer le battement du cœur & des arteres, c’est-à-dire ce double mouvement de diastole & de systole, par lesquels les parois de l’artere ou du cœur écartés l’un de l’autre, viennent frapper la main ou les corps voisins, & ensuite se retirent & se rapprochent mutuellement. En ce sens & suivant l’étymologie, pouls est synonyme à pulsation : les anciens confondoient l’un & l’autre sous le nom de σφογμος ; les modernes ont attaché à ces noms des idées un peu différentes, appellant pulsation un seul battement des arteres, abstraction faite de toute suite, de tout ordre. & de toute comparaison ; & par pouls ils entendent une suite de pulsations. Voyez Pulsation.

Avant Hippocrate on connoissoit peu le pouls : on le confondoit avec toute sorte de mouvemens naturels ou contre nature, du cœur & des arteres, auxquels on avoit donné le nom de palpitation, παλμος. Galien parle d’un ouvrage d’Œgimius Veliensis, qui traite du pouls sous le nom de palpitation : le même auteur nous apprend qu’Hippocrate a le premier distingué le pouls d’avec les autres mouvemens, & qu’il a introduit pour le désigner le mot grec σφογμος, dérivé de σφυζειν, battre, s’élever ; il a cependant beaucoup négligé cette partie intéressante de la Médecine ; il n’a que très-rarement fait attention à la valeur de ce signe : on voit seulement par quelques endroits (épidem. lib. Il & IV. prænot. coacor. cap. iij. n°. 34, & cap. xv. n°. 6. &c.) qu’il ne l’ignoroit pas entierement.

Hérophile, qui suivant le sentiment le plus reçu vivoit près de deux siecles après ce législateur de la Médecine, fut le premier qui s’adonna sérieusement à l’étude du pouls ; il fit des progrès dans cette connoissance : il avoit laissé quelques ouvrages écrits avec beaucoup d’exactitude sur cette doctrine, mais il ne nous en est parvenu aucun. Ils sont d’autant plus regrettés, qu’ils contenoient vraissemblablement plus de faits que de raisonnemens ; car il étoit, au rapport de Galien, demi-empirique : & que nous y aurions vû en même tems les motifs qui déterminerent Hérophile à ces recherches, la maniere dont il s’y prit, la nature, les progrès & les succès de ses