Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 13.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


12. Le trou pour poser le pilastre de la balustrade, M
13. Les goujons avec leurs embrassures de fer, N
14. Les pieces des travées, O
15. Les trous coniques des pieces des travées, P
16. Les biseaux qui terminent les pieces des travées, Q
17. Les attaches qui tiennent des bords des bateaux aux pieces des travées, R
18. Les madriers qui forment la chaussée, S
19. Les trous pour la balustrade pratiqués aux madriers, T
20. Les boulons qui traversent les madriers avec leurs clavettes, V

Il ne manquera ici que les diagonales de fer qu’on peut voir, Pl. XXVIII. fig. 5. avec les becs du bateau que la coupe latitudinale ne permettoit pas de représenter, & qu’on voit dans les figures des autres Planches.

On a donné de la force aux parties de cette figure, afin qu’elles fussent plus distinctes ; mais si l’on veut se donner la peine de consulter le mémoire qui précede, & le rapport de messieurs de l’académie, on verra que le bateau entier ne demande pour son transport facile que des voitures fort ordinaires, & telles que celles qu’on emploie tous les jours à l’armée & ailleurs. (Article de M. Guillotte le pere.)

Des machines. Les machines sont, comme on le sait, le fruit d’un assemblage de plusieurs arts méchaniques réunis ensemble, coopérant à des forces multipliées à l’accélération des ouvrages ; on a la facilité des manœuvres, mais l’art qui en fait toujours la plus grande partie, & souvent la seule, est celui de charpenterie ; aussi avons nous fait un choix de plusieurs machines fort ingénieuses & intéressantes, où les autres arts n’ont pour ainsi-dire aucune part ; telles sont les presses, Voyez l’article Presse ; les Pressoirs, Voyez l’article Pressoirs ; les Moulins, Voyez l’article Moulins. Nous ne laissons ici que le moulin à eau, par supplément.

Des moulins. Les moulins ne sont pas moins avantageux & utiles que les pressoirs, pour l’expression des huiles, la mouture des graines, ou pour d’autres avantages particuliers ; le principe de leurs mouvemens dérivant le plus souvent des élémens, il en est de différente espece & mus de différente maniere ; les uns le sont par des hommes, d’autres par des animaux, d’autres par le feu, d’autres par le vent, d’autres enfin par l’eau.

Plusieurs de ces moulins ayant été expliqués à leur article & à la suite des pressoirs, dans le traité de l’économie rustique ; nous passerons à d’autres qui n’ont point encore trouvé leur place.

La Planche XXXII. représente le plan d’un moulin à l’eau, dont la Planche XXXIII. fait voir les élévations intérieures ; ce moulin monté sur un bateau est composé d’un arbre A traversant le bateau, fretté par chaque bout en plusieurs endroits, & traversé lui-même de plusieurs aîles, composées chacune de bras B, d’aube C, & de liens D, défendues d’un côté par une forte piece de bois E, & de l’autre par un plancher F, servant en même tems à charger & décharger commodément les marchandises, cet arbre A tournant sur des tasseaux G, posés sur les plats bords H du bateau, porte dans son milieu l’assemblage d’une grande roue I engrenant dans une lanterne K, assemblée à l’une des extrémités d’un petit arbre L, fretté par chaque bout & tournant sur ses tourillons posés sur des pieces de bois M, appuyées de part & d’autre sur des poutres qui portent le plancher N ; l’autre extrémité de l’arbre L porte un rouet O retenu par des liens OO, s’engrenant à son tour dans une lanterne P, posée de bout & à pivot sur une piece de bois Q, appuyée par cha-

que bout sur le plancher N ; cette lanterne P fait

mouvoir la meule R dans la caisse S surmontée d’une trémie T soutenue d’un chassis de charpente U, le tout posé sur un plancher V appuyé sur de fortes pieces de bois X. Y est un treuil, qui avec son cordage Z facilite le moyen de monter des graines dans la trémie T ; a est un petit plancher pour monter avec le secours des marches b au-dessus du grand arbre du moulin. C est une cheminée à l’usage de ceux qui habitent le moulin, dont le pourtour fermé d’ais est aussi à l’abri des injures de l’air par un comble ordinairement couvert de merrain.

Description de la machine du pont Notre Dame. La machine élevée au milieu du pont Notre-Dame appellée communément la pompe Notre Dame, est l’union de plusieurs pompes que la riviere fait mouvoir, & qui fournissent de l’eau par des tuyaux de conduite dans toute la ville de Paris.

On a construit pour cette machine deux corps de bâtimens AA & AB, Pl. XXXVI. séparés par un troisieme AD fort élevé, & qui contient à son faîte un réservoir de distribution ; tous trois sont bâtis sur des pilotis, plantés dans le fond de la riviere à l’extrémité de plusieurs digues obliques A, Pl. XXXVI, XXXVII & XXXVIII. tenantes aux piles B du pont, à dessein d’amasser les eaux vers le milieu & leur donner plus de force pour faire mouvoir les deux grandes roues C & D. Ces digues A sont faites d’un amas de terre couvert de pierrailles, entretenus de plusieurs files de pieux AE & de madriers AF, surmontés de pieces de bois E moisées en F, à l’extrémité desquelles sont des palées composées chacune d’une file de plusieurs grands pieux G, enfoncés obliquement & disposés en contrefiches liés ensemble de moises obliques H, & horisontales I & K, dont les dernieres K plus fortes soutenues de pieux L, & entretenues de liens M placés à la hauteur des plus basses eaux, contribuent à la solidité du pié des palées, les grands pieux G sont surmontés de poutrelles N, qui aidées des corbeaux à potence O & des supports en contrefiches P entretenus de liens Q, soutiennent plusieurs poutres R qui portent le plancher S des aîles AA & AB.

Cette machine qui consiste dans trois pompes à trois corps chacune, prenant l’eau de la riviere dans la caisse T soutenue de pieux V pour la porter dans le réservoir du bâtiment AD, est composée de deux grandes roues C & D, d’environ 18 à 20 piés de diamettre sur autant de largeur, portant chacune huit aîles composées de bras X, d’aubes Y & de liens Z, traversant un arbre a d’environ 2 piés à 2 piés & demi de grosseur, porté sur deux tourillons posés sur des tasseaux b, appuyés sur un chassis de huit poutrelles C glissant le long des pieces de bois de bout ee, & suspendu au quatre coins par quatre tirans d percés de trous depuis le milieu jusqu’en haut, montant jusqu’au-dessus du plancher S, & servant à monter ou descendre les roues C & D, à mesure que la hauteur des eaux augmente ou diminue, ou que l’on veut arrêter la machine : cette opération se fait par le moyen de l’union de deux especes de crics e, mus de chaque côté par un moulinet f, élevant ou baissant deux tasseaux g sur lesquels sont posés des boulons h traversant les tirans d ; chacune de ces roues C & D porte un rouet denté i assemblé à son arbre a, engrenant dans une lanterne k assemblé à l’extrémité inférieure d’un arbre I à pivot par enbas, & portant par en-haut un autre rouet denté m glissant le long de son arbre ; à mesure que l’on monte ou que l’on descend, la machine engrenant dans une petite lanterne n montée sur un arbre o soutenu de support p, à l’extrémité duquel est une manivelle à trois coudes q qui fait mouvoir une pompe à trois corps r, le rouet denté i de la roue