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me tombe à Montereau ; & la Marne. L’Yonne, elle seule, fournit au moins la moitié de la provision.

RIVIN, (tympan & conduit de) Rivin entreprit de défendre dans une dissertation publique qu’il fit dans l’université de Léipsick, le sentiment de son pere sur le trou du tympan dont il a donné la figure, & qui porte son nom ; on le donne aussi à des conduits des glandes sublinguales. Voyez Tympan, Glande & Sublinguale.

RIVINE, Rivina, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante, dont la fleur n’a point de pétales ; elle est composée de plusieurs étamines soutenues par un calice qui a quatre feuilles ; le pistil devient dans la suite un fruit mou, ou une baie ronde pleine de suc, qui contient une semence arrondie. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez Plante.

RIUKU-TSUTFUSI, (Hist. nat. bot.) c’est une plante du Japon qui vient des îles de Liquejos & des Philippines, porte une fleur d’un jaune pâle, en fleur-de-lis, à pétales droits & marqués de points d’un jaune foncé. Une autre plante du même nom a la fleur d’un rouge purpurin, tacheté de pourpre-foncé.

RIVO-DEL-SOLE, (Géog. mod.) ruisseau, ou torrent d’Italie, dans l’état de l’Eglise ; il coule dans la sabine, & se jette dans le Teverone. C’est la Digentia d’Horace, liv. I. epit. xviij. v. 104. selon Léandre & quelques autres savans. (D. J.)

RIVO-DI-MOSSO, (Géog. mod.) riviere d’Italie, au duché de Spolete ; elle passe au pié du bourg de Caminate, à 16 milles de Rome, & se jette dans le Tibre, proche du port de Monte-Rotondo. Anciennement cette riviere séparoit le territoire des Sabins de celui des Crustuminiens. (D. J.)

RIVOLI, (Géog. mod.) en latin Ripulæ ; ville d’Italie dans le Piémont, sur le penchant d’une agréable colline, à 6 milles au couchant de Turin ; on y compte environ sept mille ames, entre lesquelles se trouvent plusieurs moines de l’ordre des carmes, des capucins & des dominicains. Longitude 25. 8. latit. 44. 52.

Le roi de Sardaigne y a un beau palais, embelli par Charles Emmanuel I. de ce nom, duc de Savoie, qui y naquit le 12 Janvier 1562. Ce prince étoit un homme de génie, profond politique, magnifique en palais & en églises, voluptueux, si caché dans ses desseins qu’on disoit que son cœur étoit plus inaccessible que son pays ; plein de valeur, & l’un des grands capitaines de son siecle. Son ambition demesurée lui suggéra le projet de devenir comte de Provence en 1590, & le fit aspirer au royaume de France pendant la ligue, & à la couronne impériale après la mort de l’empereur Matthias. Cette humeur entreprenante excita contre lui la jalousie des rois de France, d’Espagne, des Allemands & des Vénitiens. Sa ville de Saluce fut prise par les maréchaux de la Force & de Montmorenci ; enfin voyant par sa fausse politique son pays également ouvert aux François & à ses alliés, il tomba malade à Savillan, & mourut de douleur trois jours après, en 1630, âgé de 78 ans.

RIVOLTATO canto, (Musiq. ital.) c’est un chant renversé, qui après avoir servi de dessus, sert de basse ; & rivoltato basso, est un chant qui après avoir servi de basse, sert de dessus. (D. J.)

RIVURE, s. f. les horlogers appellent ainsi la partie d’une piece de métal destinée à être rabatue à coup de marteau sur une autre ; pour bien river il est nécessaire de ne réserver ni trop, ni trop peu de rivure ; si on en laisse trop, les coups de marteau ne font que refouler les parties de la rivure, sans les faire entrer dans celles de la piece avec laquelle on la rive ; si au contraire on n’en laisse point assez, les parties refoulées ne sont point assez abondantes pour que les pieces rivées puissent bien tenir les unes avec les autres ; lorsque la rivure & la partie dans laquelle elle doit entrer sont ronde, & que les horlogers crai-

gnent que les pieces rivées ne tournent l’une sur l’autre,

ils ont soin de faire de petits crans dans la partie sur laquelle on rabat la rivure. Les horlogers donnent encore le nom de rivure à la partie d’un pignon ou d’une assiette sur laquelle la roue est rivée. Voyez Assiette, Pignon, &c.

Rivure, (terme de Serrurier, de Taillandier, de Coutelier.) c’est la broche de fer qui entre dans les charnieres des fiches pour en joindre les deux aîles.

RIXE, s. f. (Jurisprud.) terme de palais qui signifie une querelle, un débat arrivé entre plusieurs personnes lorsqu’il y a eu des coups donnés, ou des menaces, ou des injures dites. Voyez Accusation, Crime, Délit, Injure, Plainte. (A)

RIZ, s. m. (Hist. nat. Bot.) oriza ; genre de plante dont la fleur n’a point de pétales. Les semences sont un peu épaisses & ovoïdes ; elles naissent en épi, & elles sont renfermées dans une capsule qui est terminée par un filet. Tournefort. Inst. reih. Voyez Plante.

Comme c’est dans les lieux où le riz croît, que le soin des terres devient pour les hommes une immense manufacture, on doit me permettre d’entrer dans quelques détails sur ce sujet. D’ailleurs le riz demande une culture particuliere, & qui doit être d’autant mieux circonstanciée, qu’on veut en transmettre la pratique en des pays où il ne vient pas naturellement.

Cette plante pousse des tiges ou tuyaux de trois à quatre piés de hauteur, plus gros & plus fermes que ceux du blé, noués d’espace en espace ; ses feuilles sont longues, charnues, assez semblables à celles de la canne ou du poireau. Ses fleurs naissent à ses sommités, & ressemblent à celles de l’orge ; mais les graines qui les suivent, au lieu de former un épi, sont disposées en pannicules ou bouquets, enfermées dans une capsule jaunâtre, ou coque formée de deux balles rudes au toucher, & dont l’une se termine en un long filet : on sait que ses graines sont blanches & oblongues.

En général le riz se cultive dans les lieux humides & marécageux, & dans des pays chauds, du moins à en juger par les contrées où il est le plus en usage, & où il fait la principale nourriture des habitans. Tout le Levant, l’Egypte, l’Inde, la Chine, sont dans ce cas. Les états de l’Europe où l’on en recueille davantage, sont l’Espagne & l’Italie, & c’est de-là que nous vient presque tout le riz que l’on consomme en France. M. Barrere ayant fait beaucoup d’attention à la culture de cette plante, tant à Valence en Espagne, qu’en Catalogne & dans le Roussillon, a envoyé à l’académie royale des Sciences, en 1741, un mémoire dont voici la partie la plus essentielle.

Pour élever utilement le riz, & en multiplier le produit, on choisit un terrein bas, humide, un peu sablonneux, facile à dessécher, & où l’on puisse faire couler aisément l’eau. La terre où l’on le seme, doit être labourée une fois seulement dans le mois de Mars. Ensuite on la partage en plusieurs planches égales, ou carreaux, chacun de 15 à 20 pas de côté. Ces planches de terre sont séparées les unes des autres par des bordures en forme de banquettes, d’environ deux piés d’hauteur, sur environ un pié de largeur, pour y pouvoir marcher à sec en tout tems, pour faciliter l’écoulement de l’eau d’une planche de riz à l’autre, & pour l’y retenir à volonté sans qu’elle se répande. On aplanit aussi le terrein qui a été foui, de maniere qu’il soit de niveau, & que l’eau puisse s’y soutenir par-tout à la même hauteur.

La terre étant ainsi préparée, on y fait couler un pié, ou un demi-pié d’eau par-dessus, dès le commencement du mois d’Avril ; après quoi on y jette le riz de la maniere suivante. Il faut que les grains en aient été conservés dans leur balle ou enveloppe, & qu’ils aient trempé auparavant trois ou quatre jours dans l’eau, où on les tient dans un sac jusqu’à ce qu’ils soient gonflés, & qu’ils commencent à germer.