Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/377

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montée sur un rochet, voyez Rochet. L’aiguille fichée au commencement & sous la partie qui reste en reluisant, se retire entre cette partie & celle qui sera couverte de cordonnet. Alors en tournant dans les deux doigts majeurs le fil que l’on a mis au pié du bouton, la matiere de la bobine se coule au-tour de celle de l’aiguille, de la longueur de la partie qu’on en veut couvrir ; on repasse l’aiguille sous l’autre, & ainsi du reste. On répete cette opération en faisant cinq ou six tours au bas du bouton : quelquefois aussi on fait plusieurs tours de rostage sur le corps du bouton pour le décorer.

Roster, terme de riviere, c’est lier quelque chose bien uniment avec une petite corde. Rejoindre un cable de bac, c’est le roster.

ROSTIVIE, s. f. (Marine.) endroit qui est surlié de plusieurs bouts de corde.

ROSTOCK, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans le cercle de la Basse-Saxe, au duché de Mecklenbourg sur la Warna, à une lieue de la mer baltique, à douze au nord-est de Wismar & à trente de Lubeck.

L’origine de cette ville est fort obscure. Quelques savans prétendent qu’elle se nommoit Lacinium ou Laciburgum, du tems que les Varni occupoient le pays avant l’irruption des Vandales. Quoi qu’il en soit, Rostock n’étoit qu’un village habité par des pêcheurs en 329. Ce village s’aggrandit insensiblement ; & Primislas II. d’autres disent Burevin II. ceignit Rostock de murailles en 1262. Cette ville a éprouvé dans la suite différentes révolutions. Le duc de Mecklenbourg en est présentement reconnu le seigneur ; mais la ville jouit des mêmes droits & franchises que Lubeck, & elle est gouvernée par divers corps de magistrature. Son université a été fondée en 1490 ; les évêques de Swerin en sont chanceliers perpétuels. Long. suivant Harris, 30. 16. 15. latit. 54. 10.

Pauli (Simon,) qui devint premier médecin du roi de Danemarck naquit à Rostock en 1603, & mourut en 1680, âgé de soixante-dix-sept ans. Il a fait plusieurs ouvrages qui ne sont pas d’un grand mérite ; & je mets dans cette classe, sa Flora Diana & son quadripartitum botanicum. (D. J.)

ROSTOF ou ROSTOW, (Géog. mod.) ville archiépiscopale de l’empire russien, capitale du duché de même nom, sur le lac de Kotri, à six lieues de Jaroslaw & à quarante de Moscow. Long. 58. lat. 57. 6. (D. J.)

Rostof, le duché de, (Géog. mod.) duché de l’empire russien, borné au nord par celui de Jaroslaw, au midi par celui de Moscow, au levant par celui de Susdal, & au couchant par celui de Tuer. Rostof ou Rostow étoit autrefois le premier duché de la grande Russie après celui de Novogorod ; & on le donnoit par appanage aux seconds fils des grands ducs. Mais Jean Basilowitz ne pouvant souffrir de souverains au milieu de ses états, fit massacrer le dernier duc de Rostow en 1566, & réunit le duché à son domaine. On ne connoît dans ce duché que la culture de l’ail & des oignons qui font la nourriture des habitans. Rostof en est la capitale. (D. J.)

ROSTRALE, Colonne, (Archit.) colonne ornée de pouppes & de proues de vaisseaux & de galeres avec ancres & grapins, ou en mémoire d’une victoire navale, comme la colonne toscane qui est au capitole ; ou pour marquer la dignité d’amiral, comme les colonnes d’ordre dorique qui sont à l’entrée du château de Richelieu, du dessein de Jacques Lemercier. Daviler. (D. J.)

Rostrale, Couronne (Antiq. rom.) corona rostralis, couronne relevée de proues & de pouppes de navire, dont on honoroit un capitaine, un soldat qui le premier avoit accroché un vaisseau ennemi,

ou sauté dedans. Marcus Vipsanius Agrippa ayant obtenu cette couronne après la défaite de Sextus Pompeius, il fut depuis lors regardé par les Romains avec tant de distinction, qu’on le jugea capable de détrôner Auguste, & de rétablir la république. (D. J.)

ROSTRES, s. m. pl. (Antiq. rom.) rostra. Les rostres étoient un jubé environné de becs de navires. Ce jubé étoit placé devant la cour appellée hostilia, où le sénat s’assembloit fort souvent.

On doit se représenter les rostres comme une espece de plate-forme dont la base étoit ornée de becs de vaisseaux tout-autour. Au-dessus de la plate-forme il y avoit un siege ou une espece de tribunal, dite la tribune aux harangues, sur lequel montoient les magistrats & ceux qui vouloient parler au peuple. Ce bâtiment régnoit presqu’au milieu de la place romaine : on en voit encore la figure dans les médailles.

Il y avoit deux rostres ; rostra vetera & rostra nova. Auguste fit élever ces derniers, & les décora des proues de vaisseaux qu’il avoit pris à la bataille d’Actium. Les premiers étoient entourés de becs de navires enlevés sur les Antiates dans le premier combat naval que gagnerent les Romains. (D. J.)

ROSTRUM Nemaviae, Géog. anc.) ville de la Vindélicie. Elle est marquée dans l’itinéraire d’Antonin, sur la route de Lauriacum à Brigantia, entre Augsbourg & Campodunum, à vingt-cinq milles de la premiere de ces places, & à trente-deux milles de la seconde. Simler dit que c’est aujourd’hui Memmingen. (D. J.)

ROSWANGEN, (Géog. mod.) ou ROSWEIN ou RUSPEN, petite ville d’Allemagne dans la Saxe, sur la Mulda, près de l’abbaye de Zell, entre Dobeln & Nossen (D. J.)

ROTS & VENTS, s. m. pl. (Médecine.) vapeurs qui s’élevent de l’estomac, & qui se rendent avec bruit par la bouche.

La cause des rots est une matiere élastique que la chaleur, l’effervescence, ou la fermentation dilate, qui est retenue un moment, & qui le moment suivant, les obstacles qui s’opposoient à sa sortie venant à cesser, est sortie avec bruit.

L’air, les sels de différente nature, les fruits, les humeurs putrescentes, les végétaux fermentans, fournissent aux rots & aux vents une matiere dont l’impétuosité & la puanteur varient suivant leur qualité.

Cependant toutes ces choses sortent sans aucun effort, quand elles trouvent les passages libres & ouverts ; ainsi l’œsophage & les orifices du ventricule, sont par leur contraction spasmodique & leur relâchement alternatif, les causes de ces symptomes.

C’est cette matiere expulsée qui donne origine aux pets, aux vents, aux borborigmes.

Si ces deux causes, savoir la production des vents & leur resserrement occasionné par les spasmes concourent ensemble, agissent avec force, & durent long-tems ; alors la matiere élastique, qui se raréfie par la chaleur, par le mouvement, & par sa propre vertu, venant à être resserrée dans une cavité que la convulsion de ses fibres retrécit, dilate, distend avec douleur les membranes qui la gênent, & compriment les lieux voisins, d’où naissent des anxiétés & des douleurs insupportables, qui disparoissent dès que les vents sont sortis ; si la fievre se joint à ces maux, elle cause des douleurs inexprimables.

Le traitement consiste, 1°. à dissiper la matiere par des délayans, les boissons aqueuses, chaudes, un peu aromatiques, par des remedes, qui, en dissipant l’équilibre des sels, font dominer celui qui convient, qui corrige la putréfaction & appaise la fermentation. 2°. A modérer le cours tumultueux des esprits, & appaiser les convulsions par des re-