Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/450

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merende en nord-Hollande. Ce village n’a rien de considérable ; mais il se glorifie d’avoir donné la naissance à Reland l’Adrien, savant d’une vaste érudition, & d’une belle littérature. Il étoit professeur en langues orientales, & en antiquités ecclésiastiques à Utrecht, & mourut dans cette ville de la petite vérole en 1719 à l’âge de quarante-deux ans.

Il allia l’érudition avec le savoir-vivre, & rendit la politesse compatible avec la probité. Il a toujours vécu paisiblement avec ses collegues, & n’a jamais écrit avec aigreur contre ceux dont il combattoit les sentimens ; de sorte que sans se rendre coupable de férocité, on ne pouvoit pas devenir l’ennemi d’un si honnête antagoniste. Ses écrits sont fort estimés ; ils sont en grand nombre, quoiqu’il ait fini sa carriere dans le tems de sa vie qui ne lui présentoit que des fleurs à cueillir. Il a publié plusieurs dissertations sur différens sujets qui mériteroient d’être recueillis en un corps.

Je mets au nombre de ses principaux ouvrages, 1°. Palestina ex monumentis veteribus illustrata, &c. Utrecht 1714, en deux tomes in-4o. avec des cartes géographiques. C’est ici constamment l’ouvrage de Reland le plus digne de la réputation qu’il s’est acquise. Quoiqu’il y ait sans doute quelques endroits à retoucher, cette description seroit aussi parfaite qu’elle le pourroit être, si les anciens qui ont parlé de ce pays-là, eussent pris autant de peine à le décrire, que l’auteur a employé d’exactitude & de soin à profiter des lumieres qu’il a trouvées dans leurs écrits. Sa critique est judicieuse ; les conséquences qu’il tire sont justes & solides.

2°. Dissertationes quinque de nummis veterum Hebræorum. Utrecht 1719, in-8o. Ces cinq dissertations sont très-curieuses.

3°. De religione Mohammedicâ, libri duo. Utrecht 1717, in-8o. Cet ouvrage renferme dans le premier livre, un abregé de la croyance des Mahométans, traduit d’un manuscrit arabe ; & dans le second les reproches & les accusations qu’on leur a faites à tort. L’ouvrage déja excellent de lui-même, a été traduit en françois, & imprimé à la Haye en 1721, in-12, avec des additions qui augmentent le mérite de ce livre. Il a été aussi traduit en hollandois.

4°. Antiquitates sacræ veterum Hebræorum. Utrecht 1717, quatrieme édit. in-8o. C’est un très-bon abregé des antiquités hébraïques.

5°. Epicteti manuale, cui accedit tabula cebetis & alia affinis argumenti, græce & latine. Utrecht 1711, in-40. Meibomius avoit commencé d’imprimer cet ouvrage, M. Reland l’a fini.

Ce judicieux critique entretenoit aussi un commerce de lettres avec les plus illustres savans de son tems, en Angleterre, en France, en Allemagne & en Italie. Il avoit un frere très-savant, & qui mourut avant lui. Il publia quelques-uns de ses ouvrages, entre autres celui qui est intitulé Fasti consulares. Utrecht 1715, in-8o.

6°. De spoliis templi Hierosolymitani in arcu Titiano Romæ conspicuis. Utrecht 1716, in-8o. Ce livre est encore plein d’érudition.

Le P. Niceron a fait l’article du savant Reland ; mais il ne l’a pas travaillé avec assez de soin & de recherches. (Le Chevalier de Jaucourt.)

RYPTIQUE, (Mat. méd.) médicament propre à détacher les humeurs vicieuses, adhérentes à quelque partie du corps. On les appelle autrement & plus communément détergens. Le mot ryptique vient du grec ρίπτειν, nettoyer, déterger. (D. J.)

RYTHME & RYTHMIQUE, voyez Rithme & Rithmique.

RYSSADIRUM, (Géogr. anc.) ville de la Mauritanie tingitane. Ptolomée, l. IV. c. j. la marque sur la côte de l’Océan ibérique. Pline la nomme Rusardir, & l’itinéraire d’Antonin Rusarder Colonia. Le nom moderne selon Marmot, est Melilla. (D. J.)

RYSWICK, (Géogr. mod.) village agréable de la Hollande, entre la Haye & Delft, avec un château bâti à la moderne, où se finit en 1697 le traité mémorable qui donna la paix à l’Europe. Il y eut alors quatre traités de paix conclus à Ryswick dans six semaines de tems.

Le premier fut signé avec la Hollande le 20 Septembre à minuit. Les traités de Munster & de Nimegue servirent de base à ce traité ; Pondichéri fut rendu à la France.

Le second, signé avec l’Espagne une heure après, contenoit la restitution des places prises en Catalogne ; Luxembourg, le comté de Chimay, Charleroi, Mons, Ath, Courtrai, & tout ce qui avoit été réuni par les chambres de Metz & de Brisac. La ville de Dinan fut aussi rendue à l’évêque de Liege, & l’île de la Pouza au duc de Parme. A voir tout ce que le roi de France sacrifioit par ce traité, il étoit aisé de se douter que la mort prochaine du roi d’Espagne en étoit le motif.

Par le troisieme traité conclu avec l’Angleterre le 21, le roi de France s’engage à n’inquiéter en aucune façon le roi de la Grande-Bretagne dans la possession des royaumes & pays dont il jouissoit.

Enfin par le quatrieme avec l’empereur, signé le 30 Octobre, tout fut réglé conformément aux traités de Vestphalie & de Nimegue, & Fribourg lui fut rendu. Par ce traité le duc de Lorraine fut rétabli dans ses états, à peu de choses près, ainsi que le duc Charles son grand oncle, en avoit joui en 1670. (D. J.)

R Z

RZECZYCA, (Géogr. mod.) ville du grand duché de Lithuanie, capitale d’un territoire de même nom, dans la Russie polonoise sur la droite du Nieper, ou Borysthène. Long. 49. 28. latit. 50. 24. (D. J.)

RZEVA, (Géogr. mod.) ville de l’empire russien, dans la province de même nom, sur le bord du Wolga, près du lac de Wronow, où ce fleuve prend sa source. Elle est surnommée Volodimerskoy. Il y a encore dans la même province une ville de même nom, & surnommée la Deserte ; la premiere est au couchant, & l’autre au levant. (D. J.)