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ou cinq de long, voyez la fig. 11. dont on se sert comme du maillet, pour faire prendre au sable la forme du modele ; par-dessus ce premier sable, on en met d’autre, jusqu’à ce que le chassis soit rempli. On affleure ce sable comme celui du premier chassis avec le racloir, fig. 13. & le moule est achevé.

Pour retirer les modeles qui occupent la place que le métal fondu doit remplir, on leve le premier chassis qui a les chevilles, ce qui sépare le moule en deux, & laisse les modeles à découvert que l’on retire du chassis où ils sont retirés, en cernant tout-autour avec la tranche, sorte de couteau de fer représenté fig. 10. Le même outil sert à tracer les jets de communication d’un modele à l’autre, lorsque le chassis en contient plusieurs, & les évents particuliers de chaque modele. Le moule ainsi préparé, & reparé avec des ébauchoirs de fer, s’il est besoin, est, après avoir été séché, en état d’y couler le métal fondu.

Pour faire secher le moule, on allume du charbon, que l’on met par terre en forme de pyramide, que l’on entoure de quatre chassis, ou demi-moules ; savoir, deux appuyés l’un contre l’autre par le haut, comme un toît de maison, & deux autres à côté de ceux-ci, ensorte que le feu en est entierement entouré ; ce qui fait évaporer des moules toute l’humidité qui ne manqueroit pas d’en occasionner la rupture, lorsqu’on y verse le métal fondu, si les moules n’étoient pas bien séchés auparavant.

Pendant qu’un ouvrier prépare ainsi les moules, un autre fait fondre le métal, qui est du cuivre, dans le fourneau représenté, fig. 1. Le fourneau est un prisme quadrangulaire de 10 pouces ou environ en tous sens, & d’un pié & demi de profondeur, formé par un massif de maçonnerie ou de briques révêtues intérieurement avec des carreaux de terre cuite, capables de résister au feu. Le prisme creux ABCD, cbd, fig. 9. est séparé en deux parties par une grille de terre cuite ff, percée de plusieurs trous : la partie supérieure, qui a environ un pié de hauteur, sert à mettre le creuset E & le charbon allumé : la partie inférieure est le cendrier, dont on ferme l’ouverture avec une pâte de terre x, fig. 1. bien latée avec de la terre glaise ou de la cendre ; c’est dans le cendrier que le porte-vent hgF du soufflet aboutit d’où le vent qu’il porte passe dans le fourneau proprement dit, par les trous de la grille ff, ce qui anime le feu de charbon dont il est rempli, & fait rougir le creuset & fondre le métal qu’il contient. Pour augmenter encore la force du feu, On couvre le fourneau avec un carreau de terre A, qui glisse entre deux coulisses cd, fe, on a aussi un couvercle de terre pour couvrir le creuset. Voyez Creuset. Celui des fondeurs a 10 pouces de haut & 4 de diametre. On se sert pour mettre le cuivre dans le creuset d’une cuilliere représentée, fig. 4. appellée cuilliere aux pelotes, qui est une gouttiere de fer enmanchée d’un manche de même métal ; la cuilliere est creuse & ouverte dans toute sa longueur, pour que les pelotes de cuivre puissent couler plus facilement dans le creuset. Les pelotes sont des amas de petits morceaux de cuivre que l’on ploie ensemble pour en diminuer le volume, & faire qu’elles puissent entrer en un paquet dans le creuset ; on se sert aussi au fourneau d’un outil appellé tisonnier, représenté fig. 5. C’est une verge de fer de 2 piés de long, pointu par un bout, qui sert à déboucher les trous de la grille sur laquelle pose le creuset. On se sert aussi des pincettes, fig. 2. pour arranger les charbons, ou retirer du creuset les morceaux de fer qui peuvent s’y trouver.

Le soufflet I de la forge est composé de deux soufflets d’orgue, qu’on appelle soufflet à double vent, voyez Soufflet à double vent, suspendu à une poutre P par deux suspentes de fer PQ, qui soutiennent la table du milieu ; le mouvement est

communiqué à la table inférieure par la bascule 10, qui fait charniere au point N ; l’extrémité O de la bascule est attachée par une chaîne ok, qui tient à la table inférieure où est attaché un poids k, dont l’usage est de faire ouvrir le soufflet, que l’on ferme en tirant la bascule IO, par la chaîne IM, terminée par une poignée M, que l’ouvrier tient dans sa main. Voyez la fig. 1. Le vent passe par le porte-vent de bois ou de fer HG dans le cendrier, d’où il passe dans le fourneau par les trous de la grille, comme il a été dit plus haut.

Pendant que le métal est en fusion, deux ouvriers placent les moules dans la presse, fig. 18. on commence par mettre un ais, fig. 17. de ceux qui ont servi à former les moules sur la couche AB de la presse, qui est posée sur le baquet plein d’eau, fig. 6. sur cet ais on étale un peu de sable, pour que le moule que l’on pose dessus porte dans tous ses points sur le premier moule, composé de deux chassis, on met une couche de sable, sur lequel on pose un autre moule ; ainsi de suite jusqu’à ce que la presse soit remplie ; par-dessus le sable qui couvre le dernier moule on met un ais, par-dessus lequel on met la traverse CD de la presse, que l’on serre également avec les deux écroues EF, taraudés de pas semblables à ceux des vis ef ; toute cette machine est de bois.

Lorsque l’on veut couler le métal, on incline la presse, ensorte que les ouvertures ee des chassis qui servent d’entonnoirs pour les jets, regardent en en-haut ; ce qui se fait en appuyant les moules par la partie opposée sur le bord du baquet, ensorte que leur plan fasse avec l’horison un angle d’environ 30 degrés.

Avant de verser le métal, le fondeur l’écume avec une écumoire représentée fig. 8. c’est une cuillere de fer percée de plusieurs trous, au-travers desquels le métal fondu passe, & qui retient les scories que le fondeur jette dans un coin du fourneau ; après que le métal est écumé, on prend le creuset avec les happes, représenté fig. 3. & on verse le métal fondu dans les moules. Lorsque le métal a cessé d’être liquide, on verse de l’eau sur les chassis pour éteindre le feu que le métal fondu y a mis ; on releve ensuite les moules, & on desserre la presse, d’où on retire les moules, que l’on ouvre pour en tirer les ouvrages. Le sable est ensuite remis dans la caisse, où on le corroie de nouveau pour en former d’autres moules.

Les happes avec lesquelles on prend les creusets dans le fourneau, sont des pinces de fer dont les deux branches sont recourbées en demi-cercle, qui embrassent le creuset ; le plan du cercle, que les courbures des branches forment, est perpendiculaire à la longueur des branches de la tenaille. L’ouvrier qui prend le creuset, a la précaution de mettre à sa main gauche un gros gant mouillé, qui l’empêche de se brûler en tenant la tenaille près du creuset, ce qui ne manqueroit pas d’arriver sans cette précaution, tant par la chaleur des tenailles, que par la vapeur enflammée du métal fondu qui est dans le creuset.

Les fondeurs coupent les jets des ouvrages qu’ils ont fondus, & les remettent à ceux qui les ont commandés sans les réparer.

Sable, s. m. (Jardin.) terre légere sans aucune consistance, mélée de petits graviers, qu’on mêle avec de la chaux pour faire du mortier, & dont on se sert pour couvrir les allées. Il y a du sable blanc, du rouge & du noir ; celui-ci se tire des caves. Il a de gros grains comme des petits cailloux, & fait du bruit quand on le manie : c’est le meilleur de tous les sables. On connoît leur bonté en les mettant sur de l’étoffe : si le sable la salit, & qu’il y demeure attaché, il ne vaut rien.

On appelle sable màle, celui qui dans un même lit est d’une couleur plus forte qu’une autre, qu’on nom-