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du papier écrit, comme si l’écriture étoit seche, la poussiere attachée aux lettres buvant le superflu de l’encre, & empêchant que les lettres ne s’effacent

SABLIERE, s. f. (Gram. & Œcon. rustiq.) lieu creusé dans la terre d’où l’on tire du sable.

Sabliere, (Charpent.) piece de bois qui se pose sur un poitrail, ou sur une assise de pierres dures, pour porter un pan de bois ou une cloison. C’est aussi la piece qui à chaque étage d’un pan de bois, en reçoit les poteaux, & porte les solives du plancher.

Sabliere de plancher, piece de bois de sept à huit pouces de gros, qui étant soutenue par des corbeaux de fer, sert à porter les solives d’un plancher. Daviler. (D. J.)

Sablieres, s. f. pl. (Charpent.) especes de membrures qu’on attache aux côtés d’une poutre, pour n’en pas altérer la force, & qui reçoivent par enclave, les solives dans leurs entailles. (D. J.)

SABLON, s. m. (Gram.) sable blanchâtre & grossier, dont on se sert pour écurer la vaisselle qui en est promptement détruite. On dit passer au sablon.

Sablon, (Conchyliolog.) en latin natica ; on pourroit dire natice. C’est un limaçon à bouche demi-ronde ou ceintrée, qui differe de la nérite, en ce qu’il n’a ni dents, ni palais chagriné, ni gencive, ni umbilic comme elle. Il se nourrit sur le rocher, porte une opercule, & rampe comme le limaçon nommé guignette à la Rochelle. Le col, la bouche, le mantelet qui l’enveloppent dans l’intérieur de sa coquille, ressemblent aussi beaucoup, excepté pour la grandeur, à ces trois parties de la guignette. Ses cornes sont assez longues, pointues & très-fines ; l’animal dans sa marche les balance sans interruption du haut en bas, & de bas en haut. Il est rare que dans ce mouvement l’une précede l’autre. Elles se suivent toujours avec beaucoup de justesse, comme si elles battoient en quelque sorte une espece de mesure. (D. J.)

SABLONES, (Géog. anc.) lieu de la Belgique. Antonin le met sur la route de colonia Trajana à Cologne, entre Mediolanum & Mederiacum, à huit mille pas de la premiere, & à dix mille pas de la seconde. On croit que c’est Santen sur le Rhein ; du moins Ortelius adopte ce sentiment. (D. J.)

SABLONNER, v. act. (Œcon. domestiq.) passer au sablon. C’est une maniere de nettoyer la vaisselle dans les cuisines. Si elle est de cuivre, le sablon enleve l’étamage, & rend les vaisseaux d’un usage dangereux. Si elle est d’argent, elle perd ses formes, & souffre un déchet considérable.

SABLONNEUX, adj. (Gram.) abondant en sable ou sablon. Une plaine sablonneuse. Les lieux sablonneux rendent peu de fruits. Sablonneux se dit aussi pour pierreux, de certains fruits dont la pulpe est dure & grumeleuse, telle est la poire appellée doyenné.

SABLONNIER, s. m. (Gram.) homme qui va puiser du sablon dans la riviere, ou qui en tire des sablonnieres, & qui en fait commerce.

SABLONNIERE, s. f. lieu d’où l’on tire le sable.

Sablonniere, (terme de Fondeurs.) c’est un grand coffre de bois à quatre piés, garni de son couvercle, où les Fondeurs conservent, & sur lequel ils corroyent le sable dont ils font leurs moules. (D. J.)

SABOR le, (Géog. mod.) ou Sor, petite riviere de Portugal. Elle a sa source en Espagne, au royaume de Galice, sur les confins des royaumes de Léon & de Portugal. Elle passe à Bragance, s’accroît dans son cours de quelques ruisseaux, & se perd enfin dans le Duero. (D. J.)

SABORD, s. f. (Marine.) embrasure ou canonniere dans le bordage d’un vaisseau, par laquelle passe un canon. La grandeur de cette embrasure est proportionnée au calibre du canon. La plûpart des cons-

tructeurs lui donnent trois piés deux pouces pour un

calibre de 48, trois piés pour un calibre de 36, deux piés neuf pouces pour un calibre de 24, deux piés sept pouces pour un calibre de 18, &c. ainsi des autres calibres à proportion. Il y a sur un vaisseau autant de rangs de sabords qu’il y a de ponts. Leur distance dans ces rangs est d’environ sept piés, & ils ne sont jamais percés les uns au-dessus des autres. Au reste on appelle feuillets leur partie inférieure & supérieure. Voyez encore Batterie.

On dit qu’il y a tant de sabords par bande : cela signifie qu’il y a un tel nombre de sabords par chaque batterie. Voyez Planche I. fig. 1. & fig. 2, les sabords & leur situation, & Planche IV. fig. 1, les sabords de la premiere batterie, cottés 197, & les sabords de la seconde cottés 198.

SABOT, s. m. (Hist. nat. Bot.) calceolus, genre de plante à fleur polypétale, anomale, & composée de six pétales inégaux, dont quatre sont disposés en croix ; les deux autres occupent le milieu de la fleur. L’un de ces deux pétales est fourchu & placé sur l’autre, qui est gonflé & concave, & qui ressemble à un sabot. Le calice devient dans la suite un fruit ou une espece d’outre à trois angles auxquels adherent trois panneaux qui s’ouvrent, & qui sont chargés de semences aussi menues que de la scieure de bois. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Sabot, s. m. (Hist. nat. bot.) trocus, nom générique que l’on a donné à différentes especes de coquilles. Voyez Coquille, & les figures 10, 11 & 13 de la XXI. Planche.

Sabot, (Conchyliolog.) en latin trochus, genre de limaçon de mer de forme conique, & qui ont la bouche applatie en ovale.

Les caracteres de ce genre de limaçons, sont les suivans, selon M. Dargenville ; c’est une coquille univalve, dont la figure est faite en cône ; le sommet est élevé, quelquefois applati, ou tout-à-fait plat. Sa bouche ovale est à dents & sans dents, umbiliquée, & ayant intérieurement la couleur d’un blanc de perle.

La figure conique de ce genre de coquille & la bouche applatie en ovale, déterminent son caractere générique.

Cette famille de limaçons que nous nommons sabots, renferme des especes fort singulieres, qu’on indiquera dans la suite. Il y en a dont la tête en pyramide, forme plusieurs spirales, & ce sont-là les vrais sabots ; d’autres s’élevent la moitié moins & conservent mieux la figure des vrais limaçons ; d’autres sont entierement applatis, tels que la lampe antique & l’escalier ; il résulte de-là que l’élévation de la figure ne détermine pas le vrai caractere d’un coquillage. Il y a des especes de sabots qui sont umbiliqués, & d’autres qui ne le sont pas. Les Bretons appellent sorciere, une espece de sabot qui est petite & plate. Voyez Sorciere.

Les classes générales de sabots, sont les trois suivantes ; 1°. celle des sabots dont le sommet est élevé ; 2°. celle des sabots dont le sommet est moins élevé, & qui ont la bouche grande, presque ronde & umbiliquée ; 3°. celle des sabots dont le sommet est applati.

Les principales coquilles de sabots à sommet élevé, sont ; 1°. le sabot marbré ; 2°. le sabot, tacheté de rouge & de blanc à pointes étagées ; 3°. le sabot pointillé ; 4°. le sabot de couleur verte & chagriné. On trouve aussi dans cette classe le sabot plein de nœuds dont la couleur est, tantôt verte, tantôt rougeâtre, tantôt cendrée, quelquefois jaune, & d’autres fois couleur de rose.

Parmi les sabots de la seconde classe, on distingue ; 1°. la veuve, 2°. la pie, 3°. le tigre, 4°. le sabot à