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trois villes ou bourgs de ce nom en Espagne, & une en Portugal.

1°. Salvatierra, petite ville d’Espagne en Galice, sur le Minho, dont l’évêché est au nord-est de Tuy. Long. 10. 55. latit. 39. 45.

2°. Salvatierra, petite ville d’Espagne dans la Biscaye, province d’Alava, au pié d’une montagne. Long. 15. 30. latit. 42. 48.

3°. Salvatierra, bourg d’Espagne, dans le comté d’Arragon, au confluent des petites rivieres d’Arragon & de Véral, & à quatre lieues de Java.

4°. Salvatierra, ou Salvaterra, est une ville forte de Portugal, dans la province de Béyra, sur la riviere d’Elia, à l’orient de Ségura. Long. 9. 5. latit. 39. 34. (D. J.)

SALVATIONS, s. f. (Gramm. & Jurisprud.) est un terme de pratique, par lequel on entend certaines écritures qui sont faites en repliques à des réponses à griefs, à des réponses à causes & moyens d’appel, à des contredits de production, & à des contredits de production nouvelle.

On les appelle salvations, parce que l’objet de ces écritures est de sauver les premieres écritures, c’est-à-dire, de soutenir les moyens qu’elles renferment. (A)

SALUBRE, adj. (Gramm.) favorable à la santé, soit en guérissant la maladie, soit en la prévenant ; on dit la faculté salubre, les eaux salubres, des substances salubres.

SALUBRITÉ, s. f. (Gramm.) qualité qui rend une chose saine & salubre : on dit la salubrité de l’air, des eaux, des lieux.

SALUCES, (Géog. mod.) en latin du moyen âge Salutiæ, ville d’Italie, dans le Piémont, marquisat de même nom, au pié des Alpes, à un mille du Pô, à 10 de Fossano au couchant, à pareille distance du Mont Vise, à 18 milles au sud-est de Pignerol, & à 24 de Tutin vers le midi ; son évêché est suffragant de Turin, depuis l’an 1511. On croit qu’elle occupe les ruines de l’ancienne Augusta Vagiennorum. C’est une place très-importante au roi de Sardaigne. Long. 25. 20. latit. 44. 27.

Blandrata (George) naquit à Saluces dans le xvj. siecle ; il vint à Geneve, & embrassa le Calvinisme. De Genève il se rendit en Pologne, où il combattit le mystere de la Trinité, avec moins de crainte qu’ailleurs ; il fut d’abord arien, & ensuite embrassa les opinions de Paul de Samosate ; il eût bien mieux fait de ne s’attacher qu’à la Médecine, qu’il pouvoit exercer avec d’autant plus de gloire, qu’il étoit médecin de Sigismond, d’Etienne, & de Christophe Battori, princes de Transsylvanie. Il mourut vers l’an 1590, & s’avisa sur la fin de ses jours de thésauriser, d’abandonner les intérêts des Unitaires, & de favoriser les Jésuites. (D. J.)

Saluces le marquisat de, (Géog. mod.) petit pays d’Italie, où il fait une province du Piémont, près des Alpes. Il est borné au nord par le Dauphiné & le Piémont ; au midi par le comté de Nice & de Coni ; au levant par les provinces de Savillan & de Fossano ; au couchant par la vallée de Barcelonette.

Ce pays a été autrefois plus grand qu’il n’est aujourd’hui ; il avoit ses marquis qui le tenoient en fief des dauphins, de sorte que par l’extinction de leur famille, François I. réunit ce marquisat à la couronne, comme un fief du Dauphiné. Henri IV. l’échangea en 1601 par le traité de Lyon avec le duc de Savoie, qui céda en échange la Bresse, le Bugey, les pays de Val-Romey & de Gex, qui sont en-deçà du Rhône. Saluces & Carmagnoles, sont les deux seules places importantes du marquisat de Saluces. (D. J.)

SALVE, s. f. (Fortification.) salut militaire, qui se fait par la décharge d’un grand nombre d’armes à feu en même tems. Voyez Salut.

Dans les Transactions philosophiques, M. Robert Clarke nous rend compte d’un effet surprenant que produisit une salve ou quelques décharges de mousquetterie.

A la proclamation de la paix en 1697, deux corps de cavalerie furent rangés de maniere que le centre se trouvoit vis-à-vis la porte d’un boucher, qui avoit un chien le plus gros & le plus hardi qu’il y eût à Londres. A la premiere décharge le chien qui dormoit dans la maison couché auprès du feu, courut en-haut, & se cacha sous un lit qui étoit dans une chambre au premier étage : comme la servante le battoit pour le faire descendre, lui qui n’avoit jamais monté l’escalier, on fit une seconde décharge, à laquelle le chien se leva, sortit de dessous le lit, & fit plusieurs tours dans la chambre, tremblant & frissonnant comme s’il étoit aux abois, & à la troisieme décharge, le chien après avoir fait encore un tour ou deux dans la chambre, tomba par terre & mourut sur le champ, en jettant du sang par le nez & par la gueule. Chambers.

Dans les salves, il est défendu en France par une ordonnance du premier Août 1681, de charger les pieces d’une plus grande quantité de poudre que du poids du quart du boulet. (q)

SALVETAT la, ou SAUVETAT, (Géog. mod.) il y a deux bourgs ou petites villes de ce nom en France ; l’une est dans le haut Languedoc, au diocèse de Castres, sur l’Agoust ; ce lieu n’a pour toute décoration qu’un prieuré de bénédictines.

L’autre Salvetat est dans l’Agénois, sur la Seine, à cinq lieues à l’orient septentrional de la ville d’Agen ; ce n’est qu’un bourg, mais bien illustré pour avoir été la patrie du ministre Claude, & du philosophe Régis.

Claude (Jean) l’un des plus habiles théologiens françois du dernier siecle, y naquit en 1619. Il fut ministre à Charenton depuis 1666 jusques à la révocation de l’édit de Nantes en 1685, qu’il se réfugia en Hollande, où le prince d’Orange l’accueillit avec empressement, & commença par lui donner une pension. Il mourut à la Haie en 1687, à 68 ans.

Il fut pendant sa vie l’oracle de son parti, rival digne des Bossuet, des Arnauld, & des Nicole. Il l’a prouvé par sa réponse à la conférence de M. Bossuet ; par sa défense de la réformation contre les préjugés légitimes de M. Nicole ; par ses réponses au traité de la perpétuité ; enfin, par ses divers livres de théologie & de controverse. Il joignoit à beaucoup d’esprit & d’érudition, un style mâle, exact, éloquent, & serré : M. de la Deveze a écrit sa vie. Voyez Sauvetat.

Régis (Pierre-Silvain), fut un des grands défenseurs du Cartésianisme ; c’étoit beaucoup dans un tems où la physique de Newton étoit inconnue. Les écrits de M. Régis, qu’on ne lit plus aujourd’hui, lui valurent une place à l’académie des Sciences en 1699 ; il mourut en 1707, âgé de 75 ans. (D. J.)

SALVE, terme d’église ; c’est le premier mot d’une priere latine qu’on fait à la Vierge dans l’Eglise catholique, & qu’on chante sur le point de l’exécution des criminels. Durandus prétend que cette priere a été composée par Pierre, évêque de Compostelle ; que les Dominiquains l’adopterent vers l’an 1237, & que saint Bernard en a fait la fin. Il est fort vraissemblable que cette antienne doit son origine aux siecles d’ignorance ; l’occasion dans laquelle on la chante, & le salut à la Vierge dans cette occasion, n’indiquent pas des siecles éclairés. (D. J.)

SALUER, v. act. (Gramm.) honorer quelqu’un par quelques démonstrations extérieures convenues entre les peuples ; chaque peuple a son salut : d’un magistrat ignorant, c’est la robe qu’on salut : on salue Dieu, la Vierge, les saints par des prieres & des gé-