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gue, diurétique, dont on peut tirer un secours efficace contre les maladies de langueur, de foiblesse, de relâchement, telles que les menaces d’affection soporeuse, les pâles-couleurs, l’œdème, l’asthme humide, &c. On doit donner ses feuilles ou ses sommités, en infusion dans de l’eau ou dans du vin : une preuve de son efficacité, c’est qu’elle a procuré quelquefois des crachemens & des pissemens de sang.

Une forte infusion de cette plante dans le vin fournit un excellent remede extérieur contre les échimoses, les œdèmes, &c. un bon gargarisme contre le relachement de la luette, l’enflure des amygdales, certaines extinctions de voix dépendantes du gonflement œdémateux du fond de la gorge, &c. Il faut avoir soin cependant de faire l’infusion plus légere pour ce dernier usage.

L’huile essentielle de sarriette étant une des plus vives, des plus âcres, vraissemblablement par le mélange de l’acide volatil, est très-propre à appaiser la douleur des dents cariées. (b)

SARRITOR, s. m. (Mytholog.) nom que les Romains donnoient à un de leurs dieux de l’Agriculture. C’étoit le premier que les Laboureurs invoquoient après que les blés étoient levés, parce qu’il présidoit, selon eux, au travail de sarcler les champs ; c’est-à-dire d’en arracher les mauvaises herbes qui naissent avec le blé. (D. J.)

SARSANE ou SARZANE, (Géogr. mod.) ville d’Italie dans l’état de Gènes, sur les frontieres de Toscane, 18 lieues au sud-est de Gènes, & à 5 au nord-est de Massa. Son évêché, quoique sous la métropole de Pise, n’en subit pas la jurisdiction. Côme I. grand duc de Toscane, céda cette ville aux Génois pour Livourne, en quoi il fit un admirable échange. Long. 27. 36. lat. 44. 9. (D. J.)

SARSEPAREILLE, s. f. (Botan. exot.) on trouve sous ce nom dans les boutiques, des racines, ou plutôt des branches de racines qui ont plusieurs aunes, grosses comme des joncs, ou des plumes d’oye, pliantes, flexibles, cannelées dans leur longueur, revêtues d’une écorce mince ; extérieurement de couleur roussâtre ou cendrée. Sous cette écorce est une substance blanche, farineuse, un peu charnue, molle, se réduisant aisément en une petite poussiere quand on la frotte entre les doigts ; ressemblant à l’agaric ; d’un goût tant soit peu gluant, un peu amer, & qui cependant n’est pas désagréable. Le cœur de la racine est ligneux, uni, pliant & difficile à rompre. Il sort transversalement plusieurs de ces branches d’une même racine, qui est de la grosseur d’un pouce & écailleuse. On nous apporte la sarsepareille de la nouvelle-Espagne, du Pérou & du Brésil.

On estime celle qui est pleine, moëleuse, solide, bien conservée, blanche en-dedans, de la grosseur d’une plume d’oye, & qui se fend aisément comme l’osier en parties égales dans toute sa longueur. On rejette celle qui est d’un gris-noirâtre, qui est cariée, & qui répand beaucoup de poussiere farineuse quand on la fend ; on rebute aussi celle qui est trop grosse, & qui vient communément de Marantha province de Brésil.

On apporte d’Amérique, sous le nom de racine de sarsepareille, différentes plantes semblables, ou plutôt de même genre que le smilax aspera. Hernandès en nomme quatre especes qui croissent au Mexique, & dans la nouvelle-Espagne. Monard fait aussi mention d’une certaine sarsepareille qui croît à Quito, province de la dépendance du Pérou. Enfin Pison & Marcgrave décrivent la sarsepareille du Brésil, que les habitans de ce pays appellent juapecanga.

Elle jette au loin ses racines écailleuses & fibreuses ; ses tiges sont velues, sarmenteuses, ligneuses, souples, vertes, garnies d’éguillons de part & d’autre. Il vient sur les tiges des feuilles disposées dans un

ordre alternatif, longues de six ou huit pouces, pointues des deux côtés, comme le représente la figure de Pison, ou figurées en cœur selon Hernandez & Monard ; elles sont larges de trois ou quatre pouces, avec trois côtes remarquables étendues sur toute leur longueur ; d’un verd-clair en-dehors, & foncé en-dessous ; munies à leur queue de deux clavicules ou vrilles, qui nouent fortement la sarsepareille aux autres plantes. Les fleurs y sont en grappes ; il leur succede des baies d’abord vertes, rouges ensuite, enfin noires ; de la grosseur des médiocres cerises, ridées, contenant un ou deux noyaux, d’un blanc-jaunâtre, qui renferment une amande dure & blanchâtre.

Les anciens Grecs & les Arabes ne connoissoient pas la sarsepareille. Les Espagnols ont les premiers fait passer du Pérou son usage en Europe. On sait qu’elle est puissamment sudorifique, & qu’elle divise ou atténue les humeurs visqueuses & ténaces. On s’en sert avec succès dans les maladies vénériennes ; celles de la peau en général, & les maladies chroniques qui viennent d’humeurs froides, épaisses & visqueuses. Comme les particules de cette plante sont plus subtiles que celles de la squine & du gayac, elles excitent une plus grande sueur.

On débite en Europe quelques autres racines sous le nom de sarsepareille, mais qu’on peut distinguer facilement de la véritable ; cependant celle dont nous allons parler approche de ses vertus. C’est la racine d’une plante nommée aralia caule nudo, par Linnæus Hort. cliff. Zarzaparilla Virginiensis nostratibus dicta, lobatis umbelliferæ foliis Americanæ. Pluk. Alm. 396. Cette racine est longue de cinq à six piés, moëleuse, épaisse, odorante & moins compacte que la vraie sarsepareille. Elle pousse une tige haute d’environ une coudée, d’un rouge-foncé, velue, laquelle se partage en trois rameaux longs de cinq ou six pouces ; chaque rameau porte cinq feuilles, oblongues, larges de deux pouces & longues de trois, dentelées sur le bord.

De l’endroit où se divise la tige, sort un pédicule nud, qui se sépare en trois brins, chargés chacun d’un bouquet de fleurs. entouré à sa base d’une fraise de petites feuilles. Chaque fleur est portée sur un filet long d’un demi-pouce, dont le calice placé sur la tête de l’embryon est très-petit, à cinq dentelures. Les pétales sont au nombre de cinq, disposés en rond. L’embryon qui porte la fleur devient une baie rouge, creusée à sa partie supérieure en maniere de nombril applati, a quatre ou cinq angles, & partagée en autant de loges, dont chacune renferme une graine applatie & cannelée. Cette plante croît dans la Virginie & le Canada, entre les 40, 45 & 47 degrés de latitude. Les habitans l’appellent sarsepareille, parce qu’elle a presque la figure & les vertus de la véritable. (D. J.)

SARSINA, (Géogr. anc.) ou Sarcina, & dans quelques inscriptions Sassina, aujourd’hui Sarcine ; ville d’Italie, dans l’Ombrie & dans les terres, sur la rive gauche du fleuve Sapis.

C’étoit la patrie de Plaute, poëte comique, comme l’a remarqué S. Jérôme, chron. ad Olympiad. 145. Plautus ex Umbriâ Sarsinas, Romæ moritur. Quoiqu’il fût plus jeune qu’Ennius, Pacuve & Actius, il mourut avant eux, l’an de Rome 570. Horace le loue de ne perdre jamais son sujet de vûe ; de ne laisser jamais languir le théâtre, & d’avancer toujours vers le dénouement. C’est un des principaux talens d’un poëte dramatique, & personne ne l’a possédé en un si haut degré que Plaute. Nous avons déjà parlé de lui dans plusieurs autres occasions. (D. J.)

SARSINE, (Géogr. mod.) ou Sarcine, en latin Sarsina, Sarcina & Sassina ; ville de l’état de l’Eglise, dans la Romagne, au pié de l’Apennin, à 8 milles au sud-ouest de Rimini, sur la rive gauche du Savio.