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dont la treme & la chaîne sont toute de cette derniere laine. Savary. (D. J.)

SAYN, (Géog. mod.) comté d’Allemagne, entre les comtés de Wied & du bas Isenbourg. Il renferme deux prévôtés & cinq ou six bourgs, dont le principal a donné son nom au comté. (D. J.)

Sayn, île de, (Géog. mod.) ou Sain, Voyez ce mot ; île sur les côtes de la Bretagne, située vis-à-vis la baie de Douarnenez, dont elle n’est séparée que par le passage du Ras. Elle est redoutée des mariniers à cause de ses roches & basses, qui courent avant à l’ouest. On croit que c’est la Sena de Pomponius Mela, & selon Cambden, la Siambis de Pline, lib. IV. ch. xvj. Il y avoit dans cette île des druidesses qui s’y étoient fait un grand crédit. (D. J.)

SAYS, s. m. pl. (Hist. mod.) espece de prêtres ou de bonzes du royaume de Tonquin, qui passent pour de très-grands fripons, & pour mener une vie oisive & licentieuse aux dépens du peuple, qui ne croiroit point que ses prieres pussent être agréables à la divinité, si elles n’étoient présentées par ces fainéans qu’ils paient & qu’ils font subsister pour cela. Ces prêtres sont très-nombreux ; le roi est souvent obligé de les envoyer à la guerre pour en diminuer le nombre, lorsqu’ils deviennent trop à charge à ses sujets. Les gens de qualité les méprisent, & offrent eux-mêmes leurs prieres & leurs sacrifices.

SAZ, (Géog. mod.) les Turcs appellent ainsi les Saxons qui habitent dans les sept villes de la Transylvanie, où Charlemagne les transféra de leur pays. Ce sont ces villes saxones qui ont donné à la Transylvanie le nom allemand de Sieben-Burghen, & dans le x. siecle, le nom latin de septem Castrensis Regio. Ces saxons se mélerent avec les Sécules (que quelques auteurs appellent Sicules), nation originaire du pays, & ont formé le peuple qu’on nomme aujourd’hui les Transylvains. (D. J.)

S B

SBIRRE, s. m. (Gramm.) nom qu’on donne aux archers en Italie, & sur-tout à Rome où ils font un corps considérable.

S C

S. C. (Art numism.) ce sont deux lettres ordinairement gravées sur les revers des médailles, quand elles ne sont point en légende ou en inscription : il n’est pas aisé de deviner ce qu’elles signifient par rapport à la médaille.

Quelques-uns disent qu’on gravoit ces deux lettres S. C. sur les médailles pour autoriser le métal, & faire voir qu’il étoit de bon aloi, tel que devoit être celui de la monnoie courante ; d’autres disent que c’étoit pour en fixer le prix ou le poids ; d’autres enfin, pour témoigner que le sénat avoit choisi le revers, & que c’est pour cela que S. C. est toujours sur ce côté de la médaille ; mais tout cela n’est pas sans difficulté.

Car s’il est vrai que S. C. soit la marque de la vraie monnoie, d’où vient qu’il ne trouve presque jamais sur les monnoies d’or & d’argent, & qu’il manque souvent sur le petit bronze, même dans le haut empire & durant la république, tems où l’autorité du sénat devoit être plus respectée ?

Je dis, presque jamais, parce qu’il y a quelques consulaires où l’on voit S. C. comme dans les médailles de la famille Norbana Municia, Mescinia, Maria, Terentia, &c. sans parler de celles où il y a ex S. C. qui souvent a rapport au type plutôt qu’à la médaille. Par exemple, dans la famille Calpurnia, on lit ad frumentum emundum, ex S. C. ce qui signifie, que le sénat avoit donné ordre aux édiles d’acheter du blé. Il s’en trouve dans les impériales d’argent quelques-

unes avec ex S. C. tel qu’il se voit sur le bronze ;

d’où je conclus que cette marque n’est point celle de la monnoie courante.

La même raison empêche de dire que S. C. désigne le bon aloi, ou le prix de la monnoie. A ces deux opinions sur la signification des lettres S. C. il faut ajouter celle du sénateur Buonarotti. Il conjecture dans ses Observat. istoriche sopra medagli Antichi, que cette espece de formule avoit été conservée sur les monnoies de bronze, pour spécifier les trois modules qui étoient déjà en usage à Rome, avant qu’on y frappât des pieces d’or & d’argent ; usage qui a toujours subsisté malgré les changemens arrivés dans le prix & dans le poids de la monnoie. Ce savant ajoute qu’Enée Ucio s’est déjà servi de cette explication, pour rendre raison de ce que le S. C. ne se trouvoit presque jamais sur l’or, ni sur l’argent ; parce que, dit-il, les Romains n’ont voulu marquer sur leurs monnoies que les anciens sénatus-consultes, où il ne s’agissoit que des pieces de bronze. Il explique de même pourquoi le S. C. ne se trouve pas communément sur les médailles ; car c’étoient, dit-il encore, des pieces de nouvelle invention, dont la fabrication & l’usage avoient été inconnus aux anciens Romains.

Quelque respectable que soit l’autorité de M. Buonarotti, il ne paroît pas que son explication ait été jusqu’à présent adoptée par les Antiquaires. En effet, si la marque de l’autorité du sénat n’avoit rapport qu’aux anciens usages de la république sur le fait des monnoies, comme il est certain que la monnoie d’or & d’argent s’introduisit dès le tems de la république, & en vertu des decrets du sénat, pourquoi se seroit-on contenté sous les empereurs, de conserver le S. C. sur le bronze seulement, puisque le bronze n’étoit pas le seul métal qui eût servi de monnoie en vertu des anciens senatus-consultes ?

Le sentiment le plus généralement reçu, c’est que les empereurs avoient obtenu le droit de disposer de tout ce qui concernoit la fabrication des especes d’or & d’argent ; & que le sénat étoit resté maître de la monnoie de bronze : qu’ainsi la marque de l’autorité du sénat s’étoit conservée sur les médailles de bronze, tandis qu’elle avoit disparu du champ de celles d’argent & d’or.

Quoique les historiens ne nous disent rien de ce partage de la monnoie entre le sénat & les empereurs, les médailles suffisent pour le faire présumer. Car 1°. il est certain que le S. C. ou ne se trouve point sur les médailles impériales d’or & d’argent, ou du moins qu’il s’y trouve si rarement, qu’on est bien fondé à croire que dans celles où il se rencontre, il a rapport au type gravé sur la médaille, & non au métal dans lequel l’espece est frappée. 2°. Cette marque de l’autorité du sénat paroît sur toutes les médailles de grand & de moyen bronze, depuis Auguste jusqu’à Florien & Probus ; & sur celles de petit bronze, jusqu’à Antonin Pie, après lequel on cesse de trouver du petit bronze qu’on doive croire frappé à Rome jusqu’à Trajan Dece, sous lequel on en rencontre avec S. C. Une différence si constante, & en même tems si remarquable, puisque les especes d’or & d’argent n’avoient d’autres titres pour être reçues dans le commerce, que l’image du prince qu’elles représentoient ; tandis que les monnoies de bronze joignoient à ce même titre, le sceau de l’autorité du sénat, une telle différence, dis-je, peut-elle avoir d’autre cause que le partage qui s’étoit fait de la monnoie entre le sénat & l’empereur ?

Mais quand on soutient que le sénat étoit demeuré en possession de faire frapper la monnoie de bronze, on ne prétend parler que de celle qui se fabriquoit à Rome ou dans l’Italie. A l’égard des colonies & des municipes, & même de quelques autres villes de l’Empire, on ne disconvient pas que les empereurs