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SEBURÉENS, s. m. (Hist. juive.) nom que les Juifs donnerent à ceux de leurs docteurs ou rabbins qui enseignerent quelque tems après la composition du talmud.

Ce mot est dérivé de l’hébreu sebar, je pense, d’où l’on a fait sebura, opinion, & seburi ou seburai, qui signifie un homme attache à ses sentimens.

Les rabbins disent qu’on donna ce nom aux docteurs juifs, parce qu’après la confection du talmud, ceux-ci n’eurent plus rien à faire qu’à opiner, c’est-à-dire, à disputer pour & contre les décisions contenues dans cet ouvrage, lorsqu’il eut été une fois reçu & publié dans toutes les synagogues. D’autres disent que ce fut parce que leurs sentimens ne furent reçus que comme des opinions probables, & non pas comme ayant force de loi ou d’une décision parfaite, tels que la mischna & la gemare. Quelques-uns, tel que l’auteur du livre intitulé schalscheleth hakkabala, ou la chaîne de la tradition, prétendent que la persécution qu’essuyerent les Juifs en ce tems-là, ne leur permettant pas d’enseigner tranquillement dans leurs académies, ils s’attacherent seulement à proposer leurs opinions pour & contre la mischna. Voyez Mischna.

R. Josi fut, selon eux, le chef de la secte des Séburéens, & commença à enseigner l’an 787 de l’ere des contrats, qui revient à l’année du monde 4236, suivant R. David Gantz ; & si l’on en croit R. Abraham, Josi fut trente-huit ans président de l’académie des Juifs. Or l’ere des contrats est la même que celle des séleucides, dont la 787e. année tombe à l’année de Jesus-Christ 476, qui est par conséquent l’ere de l’origine des Seburéens. Leur regne ne fut pas long. Buxtorf assure qu’il ne dura pas plus de soixante ans. Rabbi Abraham & d’autres en réduisent la durée à 30 ans. On croit que R. Simona fut le dernier docteur des Seburéens, & que les Gaons ou Guesnins leur succederent. Voyez Gaons.

SÉBUSÉENS, s. m. (Hist. jud.) secte particuliere parmi les anciens samaritains, que S. Epiphane accuse d’avoir changé le tems prescrit par la loi pour la célébration des grandes fêtes annuelles chez les Juifs, telles que pâques, pentecôte, la fête des tabernacles. On ajoute qu’ils célébroient la premiere au commencement de l’automne, la seconde sur la fin de la même saison, & la derniere au mois de Mars. Voyez Fête & Samaritains.

Serrarius pense qu’ils ont été ainsi appellés, parce qu’ils célébroient la fête de pâques le septieme mois appellé par les Hébreux seba, septieme. Drusius aime mieux croire qu’ils ont emprunté ce nom de Sébaïa, chef d’une secte parmi les Samaritains, de même que les sectateurs de Dosithée furent appellés Dosithéens ; & quelques docteurs juifs pretendent que ces deux sectes ont été contemporaines. Scaliger tire ce nom du mot hébreu sebua, semaine, comme qui diroit hebdomadistes, parce que, selon lui, les Sébuséens célébroient le second jour de chacune des sept semaines qui se rencontroient entre pâques & la pentecôte. Et dans sa réponse à Serrarius il en donne encore une autre explication. Mais tout ce qu’on a avancé jusqu’à présent sur ce sujet, ne paroit que conjecture, & les savans pensent même que S. Epiphane est le seul qui ait parlé de cette secte dont l’existence n’est pas d’ailleurs trop démontrée.

SEBY, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans la haute Stirie, sur la riviere de Gayl, à trois lieues au nord-est de Judenbourg, avec un évêché suffragant de Saltzbourg. Long. 32. 50. latit. 47. 25. (D. J.)

SEBZVAR ou SEBZUAR, (Géog. mod.) ville de Perse, dans la province de Khorassan. Elle avoit été le siege des princes de la dynastie des Serbéduriens, avant que Tamerlan s’en rendît maître. Long. suivant

M. Petit de la Croix, 91. latit. 31. (D. J.)

SEC, adj. (Gram.) qui a peu d’humidité ou qui n’en a plus. Un tems sec, un linge sec, un vent sec, un pays sec, des viandes seches, un vin sec, un corps, un homme, un tempérament sec, un pouls sec, du pain sec, des pierres seches, une toux seche, le ventre sec, la gorge seche ; on a trempé cet instrument trop sec, une consultation seche, de l’argent sec, jouer coup sec, un esprit sec, un style sec, une conversation seche, une maniere de peindre seche, un mot sec, &c.

Poële ou bains secs. Voyez Bains.
Confections seches. Confections.
Bassin sec. Chantier.

Echange sec, cambium siccum, c’est un nom adouci dont on se servoit autrefois pour déguiser une usure ; on vouloit faire entendre que quelque chose passoit des deux côtés, au lieu qu’en effet tout passoit d’un seul côté ; c’est pour cela que cet échange peut être appellé sec. Voyez Intérêt & Usure. Cambium siccum, dit Lud. Lopes, de contract. & negat. est cambium non habens existentiam cambii, sed apparentiam, ad instar arboris exsiccatæ, &c.

Poisson sec. Voyez Poisson.
Fruits secs. Fruits.
Messe seche. Messe.
Fossé sec. Fossé.
Rente seche. Rente.
Storax sec. Storax.
Suture seche. Suture.
Mesures seches. Mesures.
Eparvin sec. Eparvin.

Sec, on sous-entend vaisseau à, (Marine.) c’est un vaisseau qui a échoué, & qu’on a mis hors de l’eau pour le radouber. On met à sec les vaisseaux légers & étroits, par la proue : & les vaisseaux qui sont larges, gros & forts d’échantillon, on les y met par le côté.

On dit encore qu’un vaisseau est à sec, quand il a toutes ses voiles serrées à cause d’un gros vent.

Sec, (Peint. & Sculpt.) terme général & métaphorique qui est usité pour signifier ce qui est dessiné durement & de mauvais goût ; ce mot se dit, en termes de peinture, d’un tableau dont les clairs sont trop près des bruns, & dont les contours ne sont pas assez mêlés ; c’est l’opposé du moëlleux. Un ouvrage sec est celui qui n’a point de tendresse, soit dans les carnations, soit dans les draperies, & qui a quelque chose qui tranche dans le dessein ou dans les couleurs.

Ce mot désigne en sculpture, tout ouvrage, tout morceau qui n’a point cette tendresse qui doit se faire sentir dans le marbre, même lorsqu’il est bien travaillé. (D. J.)

SECACHUL, s. m. (Botan. exot.) nom d’une plante que les Arabes appellent encore locachium. Sa tige est basse & noueuse, portant des feuilles emblables à celles du chervi. Ses fleurs ressemblent à la violette ; mais elles sont plus grandes. Il leur succede des grains noirs comme des pois appellés cachul ou kilkil, & qui sont empreints d’un suc fort doux. Sa racine est noueuse ; cette plante croît en Egypte & en Syrie : c’est le tordylium orientale de Rauwolf. Il est parlé du sécachul dans Avicenne & Sérapion, comme d’une racine qui excitoit puissamment à l’amour ; leurs interpretes ont rendu ce terme par siringo : ce qui a fait croire à la plûpart de nos auteurs que c’étoit une espece d’éryngium ou de panicaut. (D. J.)

SÉCANTE, s. f. en Géométrie, c’est une ligne qui en coupe une autre, ou qui la divise en deux parties. Voyez Ligne, &c.

Ainsi la ligne A M. Pl. géom. fig. 12, est une sécante du cercle A E D, &c. à cause qu’elle coupe le cercle en B.