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qui ne sont pas dépourvus d’érudition, sur les douze petits prophetes. Il mourut à Salamanque l’an 1591, âgé de 54 ans.

Le dominicain Soto étoit fils d’un jardinier, & se fit connoître par son mérite. Il donna des commentaires sur l’épître aux Romains, un traité de justitiâ & jure, & deux livres de naturâ & gratiâ. Il mourut à Salamanque l’an 1560, âgé de 66 ans. (D. J.)

Ségovie, la nouvelle, (Géog. mod.) Il y a trois villes de ce nom à distinguer. La premiere est une ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, audience de Guatimala, sur les frontieres de la province de Honduras, sur la droite de la riviere d’Yare. Latit. 13. 24.

La seconde est une ville de l’Amérique, dans la terre ferme, province de Venezuela, sur le bord de la riviere de Bariquicemete, bâtie par les Espagnols en 1552. Elle a des mines d’or dans son voisinage. Latit. 6. 7.

La troisieme est une ville d’Asie dans l’île de Luçon, une des Philippines, dans la province & sur la riviere de Cagayan. Elle a un évêché fondé en 1598. (D. J.)

Ségovie, (Commerce de laine.) c’est la laine d’Espagne qui vient de Ségovie, ville du royaume de Castille, ou des environs. Quand on dit simplement & absolument laine de Ségovie, cela s’entend des trois sortes de laines qu’on en tire, dont ensuite les especes se distinguent en ajoutant les mots de prime, de seconde ou de tierce : ainsi l’on dit prime Ségovie, seconde Ségovie, & enfin tierce Ségovie. Il y a aussi de la petite Ségovie. (D. J.)

SEGRAIRIE, s. f. (Gramm. & Jurispr.) du latin segregare, signifie la portion d’un bois commun que l’on met à part pour un seigneur, lors de l’exploitation ou vente que l’on en fait ; ou le droit qu’il prend dans le prix à-proportion de ce droit. Dans un compte de l’an 1337, on trouve seggregia seu tertia de expletis forestarum. On voit par-là que ce droit de segrairie étoit du tiers de l’exploitation ; ainsi c’étoit la même chose que ce que l’on appelle encore en Normandie & ailleurs, droit de tiers.

Quelques-uns confondent le droit de grairie avec celui de segrairie ; & en effet, l’ordonnance des eaux & forêts, tit. X. parle dans l’intitule de ce titre des bois tenus en grairie, segrairie ; & néanmoins dans le corps du titre il n’est point parlé des bois tenus en segrairie, ni même en aucun autre endroit de l’ordonnance.

Cependant le droit de grairie est pris en plusieurs occasions pour un droit que le roi perçoit sur les bois d’autrui, à cause de la justice qu’il a sur ces bois, en quoi il differe du droit de segrairie.

On pourroit aussi regarder comme un droit de segrairie, quasi segregata agri pars, le triage ou tiers-lot, que l’article 4. du titre xxv. de l’ordonnance de 1669 donne au seigneur dans les bois communaux ; cet article portant que si les bois sont de la concession gratuite des seigneurs, sans charge d’aucun cens, redevance, prestation ou servitude, le tiers en pourra être séparé & distrait à leur profit, en cas qu’ils le demandent, & que les deux autres suffisent pour l’usage de la paroisse. Voyez le glossaire de Ducange, au mot secretarius, & le gloss. de Lauriere, au mot segrayer ; & les articles Bois, Danger, Forêt, Eaux et Forêts, Grairie, Grurie, Gruage & ci-après Segrayer. (A)

SEGRAIS, s. m. (Eaux & forêts.) ce sont des bois séparés des grands bois, qu’on coupe & qu’on exploite à part. (D. J.)

SEGRAYER, s. m. (Jurisprud.) est le seigneur qui a droit pour une portion dans un bois commun, soit dans l’exploitation ou dans le prix de la vente.

On entend aussi quelquefois par segrayer, celui qui

sait la recette de ce droit pour le roi, ou pour quelqu’autre seigneur. Voyez le glossaire de M. de Lauriere, au mot segrayer, & ci devant Segrairie. (A)

SEGRE, la, (Géog. mod.) en latin Sicoris, & par les Catalans Agna-Naval ; riviere d’Espagne dans la Catalogne, & la plus grande de toutes les rivieres de cette province. Elle prend sa source dans la Cerdagne, & finit par se jetter dans l’Ebre, près de Méquinencia, sur les frontieres de l’Arragon. (D. J.)

SÉGRE, (Géog. mod.) bourg que nos géographes qualifient de petite ville de France dans l’Anjou, élection d’Angers, sur l’Odon, avec titre de baronnie ; mais il faut dire aussi que Ségré étoit autrefois une bonne ville, qui fut donnée par Jean Sans-terre, roi d’Angleterre, à la reine Beranger de Navarre, veuve de son frere Richard Cœur-de-lion, pour partie de son douaire, par traité fait à Chinon en 1201. Le château a été plusieurs fois ruiné & rétabli. (D. J.)

SÉGRÉAGE, s. m. (Droit féodal.) droit sur les forêts ainsi nommé, parce que c’est une chose mise à part pour le seigneur. Ce droit de ségréage consiste en la cinquieme partie des bois qui se vendent par les vassaux, laquelle est dûe au seigneur avant la coupe des bois. Le receveur de ce droit s’appelle ségrayer. (D. J.)

SEGURA, (Géog. mod.) c’est le nom de plusieurs villes & lieux, comme on va le voir.

1°. Segura, ville d’Espagne dans l’Andalousie, aux confins du royaume de Murcie, vers la source de la riviere de ce nom.

2°. Segura, petite ville d’Espagne dans le Guipuscoa, sur la riviere d’Oria, au-dessus de Villa-franca.

3°. Segura, ville de Portugal, dans la province de Beyra, sur une montagne, aux confins de l’Estramadure, près de la riviere d’Elxa, avec un château, à trois lieues au sud-est de Castel-Branco. Long. 10. 25. latit. 39. 40.

4°. Segura de la frontera, c’est-à-dire la sureté de la frontiere, ville de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, bâtie par Fernand Cortez sur des rochers en 1520. Elle a un grand inconvénient, c’est de n’être arrosée d’aucune riviere, source ou fontaine, de sorte que les habitans, au nombre d’environ six cens, tant indiens qu’espagnols, sont toujours obligés d’user d’eau de puits.

5°. Segura de la sierra, lieu d’Espagne dans la Castille nouvelle, dans une plaine abondante en troupeaux, avec une des riches commanderies de l’ordre de S. Jacques.

6°. Segura, port sur la côte de la mer de la Californie, selon Woode Rogers, qui dit qu’il y a dans cet endroit de fort bonne eau, & quantité de fenouil marin. (D. J.)

Segura, la, (Géog. mod.) Ses anciens noms latins sont Terebus, Staberus & Sorabis ; riviere d’Espagne, au royaume de Murcie ; elle a sa source dans la Castille nouvelle, traverse le royaume de Murcie, entre dans celui de Valence, proche de Riguela, arrose cette ville, & se perd dans la mer, près de Guardamar. (D. J.)

Segura, montagnes de, (Géog. mod.) montagnes d’Espagne qui s’étendent aux confins de l’Andalousie, de la Castille nouvelle, des royaumes de Murcie & de Greuade. Elles prennent leur nom de la ville de Segura, & sont une partie de celles qu’on appelloit autrefois Orospeda. C’est proprement l’Argenteusmons, & le Tugiensis saltus des anciens. Le Guadalquivir & la riviere Segura prennent leur source dans ces montagnes. (D. J.)

SÉGUSIENS, les, (Géog. anc.) 1°. Segusiani ou Secusiani, peuples de la Gaule celtique ou lyonnoise. Pline, l. II. c. xviij. dit qu’ils étoient libres, & que la ville de Lyon étoit dans leur pays. Ils avoient été rendus indépendans des Œdui sous l’empire d’Au-