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& démocratiques qui forment des seigneuries souveraines.

Seigneurie subalterne en général, est toute seigneurie non souveraine ; on entend néanmoins quelquefois par-là plus particulierement les moindres seigneuries, qui sont inférieures aux plus grandes.

Seigneurie suzeraine. Voyez Seigneur suzerain.

Seigneurie temporelle. Voyez Seigneur temporel.

Seigneurie très-fonciere. Voyez Seigneur foncier.

Seigneurie vicomté. Voyez Seigneur Vicomtier.

Seigneurie utile, c’est la propriété à la différence de la seigneurie directe, qui ne consiste que dans une supériorité retenue sur l’héritage. Voyez Seigneur direct & Seigneur utile. (A)

SEILLANS, (Géog. mod.) petite ville, ou pour mieux dire, bourg de France, en Provence, dans la viguerie de Barjols, avec un college que tiennent les doctrinaires. (D. J.)

SEILLE, la, (Géog. mod.) nom de deux rivieres de France ; l’une en Lorraine, tire son origine du lac de Linder, & se perd dans la Moselle, à Metz. L’autre prend sa source aux frontieres de la Picardie, passe au Cateau Cambrésis, & se jette dans l’Escaut, au-dessus de Valenciennes. (D. J.)

Seille, s. f. (Tonnelier.) vaisseau de bois sans fond par le haut, & qui a la grosseur d’une feuillette. Il est garni de cerceaux, & d’une anse de fer posée sur un gros bâton, dont deux hommes se chargent chacun sur une épaule, pour transporter le vin du pressoir dans les caves. Ce bâton, appellé tinet, sert aussi à broyer les raisins dans la cuve. (D. J.)

SEILLEAU, s. m. (Marine.) c’est un seau.

SEILLURE, s. f. (Marine.) Voyez Sillage.

SEIME, s. f. terme de Maréchal ; c’est une fente dans la corne des quartiers du cheval, qui s’étend depuis la corne jusqu’au fer, qui est douloureuse, & fait boiter le cheval. (D. J.)

SEIN, s. m. (Gram.) partie du corps où sont les mamelles, & qui forme l’extérieur de la poitrine. Il se prend pour la gorge, les tetons. On dit cette fille n’a point de gorge, n’a point de sein. Elle est sans modestie, elle découvre son sein. Je porte cet enfant dans mon sein. Combien de bonnes & de mauvaises actions renfermées à jamais dans le sein de la terre. Cette nouvelle m’a plongé la mort dans le sein. Il est rentré dans le sein de sa famille.

Sein, (Critique sacrée.) en grec κόλπος, en latin sinus ; ce mot sein a plusieurs significations dans l’Ecriture. Il se prend pour la partie du corps renfermée dans l’enceinte des bras : Exod. iv. 6. & de cette signification sont venues ces façons de parler ; garder la main dans son sein, pour dire ne point agir ; métaphore tirée des gens oisifs qui tiennent leurs mains dans leur sein, sans rien faire. Porter dans son sein, c’est chérir tendrement, comme font les meres & les nourrices. Le Lazare fut porté dans le sein d’Abraham. Luc, xvj. 22. Tel est un enfant bien-aimé, qui est reçu entre les bras de son pere. L’épouse du sein, désigne l’épouse légitime. L’apôtre bien-aimé reposoit sur le sein de Jésus. Jean, xiij. 23. Alors on étoit couché sur des lits la tête tournée vers la table & les piés en-dehors ; ainsi Jean, qui étoit au-dessous de Jésus, avoit la tête près de lui, & comme dans son sein ; ainsi dormir dans le sein de quelqu’un, c’est dormir auprès de lui ; couver une femme dans son sein, fovere in sinu suo, Prov. l. 20. c’est desirer de la corrompre.

Ce mot en latin désigne aussi le repli, le pan d’une robe, dont on se servoit à tirer les sorts. Prov. xvj.

33. Pour entendre cette métaphore, il faut savoir que les anciens qui portoient de longues robes, mettoient les billets dans un pan, & que c’étoit la maniere de tirer au sort ; de-là ces façons de parler proverbiales, excutere sinum suum, secouer le pan de sa robe, pour marquer l’horreur qu’on a de quelqu’un ou de quelque chose ; abscondere ignem in sinu, cacher du feu dans les replis de sa robe, pour dire nourrir secrétement dans son cœur des desirs de vengeance.

Enfin le mot grec κόλπος, & le latin sinus, signifient un golfe, parce que dans un golfe on est enfermé entre deux rivages, comme entre deux bras, act. xxij. 39. (D. J.)

Sein d’Abraham, (Critique sacrée.) les juifs ont ainsi nommé le séjour des bienheureux ; & cette expression est employée dans S. Luc, ch. xvj. 22. cependant plusieurs peres de l’Eglise ont été fort incertains sur cette matiere. Tertulien embrassant l’opinion de S. Irenée, dit que Lazare étant aux enfers dans le sein d’Abraham, y jouissoit du rafraîchissement. Lazarus apud inferos in sinu Abrahae refrigerium consecutus. Le même Tertullien enseigne ailleurs, que l’ame du Seigneur, pendant que son corps étoit au sépulcre, descendit aux enfers, & apparut sous une forme humaine aux patriarches. C’étoit-là, selon lui, qu’étoit le sein d’Abraham, où le mauvais riche vit Lazare. Cette opinion venoit ou des préjugés du paganisme, ou plutôt du manque d’intelligence du style de l’Ecriture ; voilà pourquoi les mêmes peres s’imaginerent que le sein d’Abraham étoit un lieu particulier, que le paradis terrestre subsistoit encore quelque part, & en conséquence, ils prenoient à la lettre les expressions de l’auteur de l’Apocalypse, comme si les ames des martyrs avoient été réellement enfermées sous je ne sai quel autel. Beausob. (D. J.)

Sein, (Marine.) petite mer environnée de terre, qui n’a de communication à aucune autre que par un parage.

SEINE, la, (Géog. mod.) en latin Sequana ; riviere ou fleuve de France. Il prend sa source en Bourgogne près de Chanceaux, à 6 lieues de Dijon, traverse la Champagne, arrose Troyes, & commencé à porter bateau à Méry. Ensuite la Seine après avoir reçu l’Yonne & le Loing, traverse l’île de France, où elle arrose Melun, Corbeil & Paris. A deux petites lieues au-dessus de cette derniere ville, elle reçoit la Marne qui la grossit considérablement, & à 5 lieues au-dessous elle reçoit l’Oise. Enfin, après avoir séparé le Vexin de la Beauce, & avoir arrosé Vernon, Pont-de-l’Arche, Rouen, Caudebec, Quillebœuf & Honfleur, elle va se jetter dans l’Océan par une grande embouchure au Havre-de-Grace. La Seine fait dans son cours mille méandres, & forme sur son passage quelques îles agréables. Ses bords sont assez bien proportionnés pour causer rarement du désordre. Ses eaux sont bonnes, saines & pures. (D. J.)

Seine, terme de Pêche, sorte de filet qui sert à faire la pêche du hareng, ainsi que nous allons le dire.

Les pêches du hareng & du maquereau sont flottantes, c’est-à-dire que la tête des filets, garnie de liege reste à la surface de l’eau, ou seulement un peu plongé, à la volonté du maître pêcheur. Ces filets ne peuvent prendre que des poissons passagers ; ainsi ils ne nuisent point au bien général de la pêche.

Lorsque le bateau est arrivé au lieu où l’on se propose de faire la pêche avant de jetter à la mer la tessure, qui est toute la longueur des seines jointes ensemble, pour ne faire, pour ainsi dire, qu’un seul filet ; l’équipage amene le grand mât, & ne donne à la voile de misaine que ce qu’il lui en faut pour le soutenir à la marée pendant qu’ils tendent le filet. Les