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de charpente, tantôt sur des troncs d’arbres, comme des cages, mais assez grandes pour recevoir deux hommes, avec une échelle pour y monter & en descendre. (D. J.)

SELAMBINA, (Géog. anc.) ville de l’Espagne bétique ; Ptolomée, l. II. c. iv. la place sur la mer d’Ibérie, entre Sex & Extensio. Le nom moderne est Salobrenna.

SELAMPRIA, la, (Géog. mod.) riviere de la Turquie européenne, dans le Comenolitari. Elle a sa source dans les montagnes aux confins de l’Albanie, traverse toute la province de Janna, & va se rendre dans le golphe de Salonique, près du mont Cassovo. La Sélampria est, à ce qu’on croit le Sperchius des Latins. (D. J.)

SÉLANDE ou SÉELANDE, (Géog. mod.) île de la mer Baltique, & la plus grande entre celles de Danemarck. Elle est bornée au septentrion par la Norwege, au sud par les îles de Mone & de Falster, à l’orient par le Sund, & à l’occident par l’île de Fuhnen.

Sa longueur du nord au midi, est de 18 milles germaniques, & sa largeur de 12 milles d’orient en occident. Dans cette étendue de terrein, on compte treize villes, plusieurs châteaux & trois cens quarante-sept paroisses. Le tout est divisé en vingt-six bailliages, qu’on appelle herrit, & à chacun desquels on joint un nom propre, pour les distinguer des autres. Coppenhague est la capitale.

L’île de Sélande a peu de montagnes, mais beaucoup de bois & de forêts, de gras pâturages & des champs très-fertiles.

Ses côtes sont coupées de divers golphes & baies, & dont quelques-uns avancent assez dans les terres. Les uns & les autres, ainsi que les mers voisines, abondent en poisson. Ils ont aussi divers ports surs & commodes, où l’on peut établir le plus grand commerce, par leur situation avantageuse entre l’Océan & la mer Baltique.

On croit que cette belle île est la Codanonia de Pomponius Méla, l. III. c. vj. c’est le sentiment de Cluvler, & des plus habiles géographes. Ainsi le Sinus Codanus des anciens, est la mer de Danemark. (D. J.)

SELASTIQUES, jeux, (Inscript.) sur une ancienne inscription faite par les habitans de Puzzolo, à l’honneur d’Antonia Pie ; cet empereur est appellé constitutori sacri selastici, pour iselastici. Saumaise dans ses notes sur la vie d’Hadrien par Spartien, cite plusieurs exemples de mots grecs & latins, dont on retranchoit alors la premiere lettre, ou la premiere syllabe. Sacrum selasticum, est donc la même chose que sacrum iselasticum, jeux isélastiques, espece de jeux & de combats qu’on donnoit dans les villes d’Italie, de Grece & d’Asie, soumises à l’empire romain. Voyez Isélastique. (D. J.)

SELBURG, (Géog. mod.) petite ville du duché de Sémigalle, annexe de la Curlande, sur la Dwina. C’est le chef-lieu d’une des deux capitaineries qui composent ce duché.

SÉLELERRE, (Géog. mod.) petite ville, selon nos lexicographes, & selon la vérité, petit bourg de France, en Sologne, sur le Beuvron, à 4 lieues sud-est de Blois ; ce bourg a une seule paroisse, & un couvent de filles. Longitude 18. 58. latitude 47. 34. (D. J.)

SELEMNUS, (Géog. anc.) fleuve du Péloponnese, dans l’Achaïe propre. Quand on a passé le Charadrus, dit Pausanias, l. VII. c. xxiij. on apperçoit quelques ruines de l’ancienne ville d’Agyre, & à main droite, on trouve une fontaine qui porte encore ce nom.

Le fleuve Selemnus ou Selimnus, continue l’historien, a son embouchure auprès, ce qui a donné lieu

à un conte que font les gens du pays. Selon eux, Selimnus fut autrefois un beau jeune berger, qui plut tant à la nymphe Argyre, que tous les jours elle sortoit de la mer pour le venir trouver. Cette passion ne dura pas long-tems ; il sembloit à la nymphe que le berger devenoit moins beau, elle se dégoûta de lui, & Sélimnus en fut si touché, qu’il mourut de déplaisir. Venus le métamorphosa en fleuve ; mais tout fleuve qu’il étoit, il aimoit encore Argyre, comme on dit qu’Alphée pour être devenu fleuve, ne cessa pas d’aimer Aréthuse : la déesse ayant donc pitié de lui une seconde fois, lui fit perdre entierement le souvenir de la nymphe. Aussi croit-on dans le pays que les hommes & les femmes pour oublier leurs amours, n’ont qu’à se baigner dans le Selimnus : ce qui en rendroit l’eau d’un prix inestimable, si on pouvoit s’y fier ; c’est la réflexion de Pausanias. (D. J.)

SÉLENE, (Géog. anc.) c’est-à-dire, la fontaine de la Lune ; fontaine du Péloponnese, dans la Laconie. On la nommoit de la sorte, dit Pausanias, l. III. c. xxvj. parce qu’elle étoit consacrée à la Lune. D’Oetyle à Thalama il y avoit quatre-vingt stades, & sur le chemin on voyoit un temple d’Ino, célebre par les oracles qui s’y rendoient. La fontaine Sélene fournissoit ce temple de très-bonne eau, & en abondance.

SÉLENES, s. m. pl. (Antiq. grecq.) sorte de gâteaux qui étoient larges & cornus en forme de demi-lune σελῆναι. Dans les sacrifices offerts à la Lune, après six ordinaires sélenes, on présentoit un autre gâteau, appellé βοῦς ἕϐδομος, parce qu’il représentoit les cornes d’un bœuf, & qu’il étoit le septieme. Voy. Potter, Archæol. græc. t. I. p. 214. (D. J.)

SÉLÉNITE, s. m. (Hist. nat. Chimie & Minéralog.) selénites, sal seleniticum. Par sélénite ou sel séléniteux l’on désigne des substances fort différentes. Les minéralogistes allemands appliquent ce nom à une espece de gypse ou de pierre à plâtre, composée de lames ou de feuillets transparens, telle que celle qui est connue sous le nom de pierre spéculaire ou de miroir des ânes, dont il se trouve une grande quantité à Montmartre. Quelques auteurs donnent le nom de sélénite au spath rhomboïdal, & composé de lames. D’autres ont donné ce même nom au crystal d’Islande, qui est rhomboïdal. Enfin, il y a des naturalistes qui se sont servi du mot sélénite pour désigner le talc.

Les chimistes & les naturalistes françois par selenito entendent communément un sel neutre formé par la combinaison de l’acide vitriolique & d’une terre calcaire, telle que la craie, la marne, &c. En effet, si l’on verse de l’huile de vitriol sur de la craie en poudre, il se fait une effervescence considérable, la dissolution devient trouble, & il se précipite une poudre blanche ; cette poudre examinée avec attention, ne montre qu’un amas de petits crystaux, qui ont la forme de petits feuillets ou d’écailles de poisson. Suivant M. Rouelle, la raison pourquoi ce sel se précipite aussi-tôt qu’il est formé, c’est qu’il est presque insoluble dans l’eau ; en effet, le savant chimiste a trouvé qu’il exigeoit 360 parties d’eau pour le mettre en dissolution. La meilleure maniere d’obtenir ce sel seleniteux, c’est de verser de l’acide vitriolique dans de l’eau de chaux ; mais il faut pour cela attraper le point de la saturation, ce que l’on reconnoîtra en trempant un papier bleu dans la dissolution ; quand ce papier ne rougira plus, ce sera une preuve que l’on aura réussi.

La nature en se servant des mêmes matieres produit un séleniteux ou une selenite tout-à-fait semblable ; on la trouve dans la terre qui tombe au fond de certaines eaux. Beaucoup de pierres & surtout celles qui