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rité de Justin martyr, adoptererent la même erreur (D. J.)

SEMOTTE, s. f. (Jardinage.) se dit en parlant des nouvelles productions des choux pommés à qui on a coupé la tête, sans en arracher le pié. Ces rejettons sont bons à manger, & donnent la semence de cette plante, d’où elle a pris le nom de semotte, à semine. Il ne faut pas confondre ces semottes de choux avec le brocoli. Voyez Brocoli.

SEMOULE, s. f. (Gram. & Cuis.) pâte faite de la plus fine farine, pétrie avec le lait ou l’eau, & réduite en petits grains, de la grosseur de celui de la moutarde.

SEMPACH, (Géogr. mod.) ville de Suisse, au canton de Lucerne, sur le bord oriental du lac de Sursée. C’est sous ses murs que se donna le 9 Juillet 1396, la bataille entre les cantons Suisses & l’archiduc Léopold qui y fut vaincu & tué. Aussi Sempach jouit encore aujourd’hui de grands privileges, car elle a son avoyer, sa police, & son conseil ; le bailli n’étend sa jurisdiction que sur le lac. Long. 25, 48. latit. 47. 10. (D. J.)

SEMPARENTAON, s. m. (Hist. nat. Bot.) racine des Indes orientales, qui est d’une amertume extrème ; quoique très-commune, elle a de puissans effets contre un grand nombre de maladies.

SEMPECTE, s. m. (Ordr. Monastiq.) nom de dignité chez les religieux. Ingulphe dans son histoire de l’abbaye de Croyland, dit qu’il a tiré les choses qu’il rapporte de cinq religieux sempectes, &c. M. Bernard parlant après Ingulphe, observe que ces sempectes étoient des gens qui ayant vécu l’espace de cinquante ans dans la profession monastique, étoient distingués des autres moines par ce titre honorable, & par de fort grands privileges. Trévoux. (D. J.)

SEMPITERNE, s. f. (Draperie.) espece d’étoffe de laine croisée ; dont la qualité a du rapport à celle d’une serge sommiere, de laquelle le poil n’a point encore été tiré ; elle se fabrique ordinairement en Angleterre, particulierement à Colchester, à Exester, & aux environs ; elle a trois quarts de large, & à-peu-près vingt aunes de long. Dict. du Comm. (D. J.)

SEMPITERNEL, adj. (Gram.) qui a l’éternité anterieure & posterieure.

SEMPITERNILLE, s. f. (Fabrique de lainage.) c’est une espece de sempiterne, mais moins fine ; il ne s’en fait guere qu’en Angleterre. Les Anglois en envoyent en Espagne année commune pour quatre cent mille livres, qui passent presque toutes aux Indes occidentales. (D. J.)

SEMPLE, s. m. instrumens du métier d’étoffe de soie. Le semple est composé d’un nombre de ficelles, proportionné au genre & à la réduction de l’étoffe que l’on veut fabriquer ; ces ficelles tiennent chacune par un bout à un œil de perdrix. (Voyez œil de perdrix), au-travers duquel passe une corde de rame. (Voyez Rame), & sont attachées par le bas à un bâton, qu’on appelle bâton de semple.

SEMUR, (Géogr. mod.) en latin vulgaire Semurium, & Senemurium ; ville de France en Bourgogne, sur la riviere d’Armançon, à sept lieues d’Avalon, à

13 de Dijon, & à 8 d’Autun. Elle est capitale de l’Auxois, & a dans son enceinte trois différentes clôtures de murailles, qui font voir qu’elle a été bâtie à trois différentes reprises. La premiere enceinte porte le nom de bourg, & est proprement la ville. La seconde est le donjon, & la troisieme est le château.

Louis XI s’empara de Sémur après la mort du dernier duc de Bourgogne, & depuis ce tems-là elle a été réunie à la couronne de France. Elle est gouvernée par un majeur, six échevins, & un procureur ; mais il y a prevôté royale, présidial, grenier à sel, maréchaussée, & plusieurs couvens. Son commerce consiste en blé & en bestiaux. C’est la seule ville de Bourgogne qui demeura fidele au roi pendant la ligue. Henri IV par reconnoissance, y convoqua les états généraux de la province en 1590, & y transféra en 1590 le parlement de Dijon, qui y tint ses séances jusqu’à la paix. Long. 21, 43. latit. 47, 25.

Cette ville a donné la naissance à deux hommes célebres, chacun dans leur genre, Fevret, & Saumaise.

Fevret (Charles), naquit à Sémur en 1583, & mourut à Dijon en 1661. Son savant traité de l’abus, parut en 1653, & lui fit une grande réputation. On a reimprimé depuis plusieurs fois cet ouvrage, dont la meilleure édition avec des commentaires, est celle de Lyon en 1756, 2 vol. in-fol.

Saumaise (Claude de), né à Sémur en 1588, & mort à Spa en 1653, étoit un homme d’une érudition si prodigieuse, que je n’ai pas besoin de parler des savans commentaires qu’il a mis au jour sur les écrivains de l’histoire d’Auguste, sur Solin, sur Tertullien de Pallio, &c. Je dirai seulement, que sa religion l’empêcha de parvenir en France aux charges qu’il devoit remplir, & qu’il se retira à Leyde, où il vécut libre & admiré, ayant été décoré du titre de professeur honoraire de cette académie. Il avoit eu en France un brevet de conseiller d’état qu’on lui avoit donné pour son mérite, & comme fils d’un homme illustre, Benigne Saumaise, qui mourut doyen du parlement de Dijon en 1540. Il fit un voyage à Stockholm, où il avoit été appellé par la reine Christine, & il demeura un an à sa cour. Sa vie est audevant de ses épîtres, & elle est plus vraie que les petites anecdoctes du Ménagiana. (D. J.)

Sémur en Briennois, (Géogr. mod.) petite ville de France en Bourgogne dans l’Autunois, à un mille de la Loire, & à 4 lieues de Rouane. Il y a un bailliage, un grenier à sel, mairie & grurie ; c’est la vingtieme ville qui députe aux états ; son territoire est assez fertile en blé, en vin. Long. 21. 47. latit. 46. 1. (D. J.)

SEMYDA, s. m. (Botan. anc.) nom d’un arbre mentionné par Théophraste, & que Gaza a traduit par le mot latin betula, en françois bouleau. C’est certainement une erreur ; car ni la description de Théophraste, ni l’usage qu’il lui assigne ne peuvent convenir à notre bouleau ; ce qui est encore certain, c’est que le semyda de Théophraste nous est inconnu.

(D. J.)
Fin du quatorzieme volume