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Velika, la, (Géog. mod.) riviere de Hongrie en Esclavonie. Elle prend sa source dans la partie septentrionale du comté de Creits, & se perd dans la Save, à quelques lieues au-dessous de Sissek. (D. J.)

VELIKIE-LOUKI ou VELIKUTOUKI, (Géog. mod.) ville de l’empire russien, dans la partie occidentale du duché de Rzeva, entre Rzeva la déserte & Nevel, avec un château sur la riviere pour sa defense. Le nom de cette ville en langue du pays veut dire les grands prés. Long. 49. 15. lat. 56. 33. (D. J.)

VÉLIN, s. m. sorte de parchemin plus fin, plus uni & plus beau que le parchemin ordinaire : il est fait de peau de veau, d’où lui vient son nom. Voyez l’article Parchemin & Papier.

S. Jérôme place la découverte du vélin sous le regne d’Attalus ; il n’est pas le seul de ce sentiment. Tzezès avance la même chose, ainsi qu’un écrivain anonyme dont Saumaise rapporte les paroles dans ses exercitations sur Pline. L’un & l’autre font honneur de cette invention à Cratès le grammairien, contemporain d’Attalus, & son ambassadeur à Rome ; il y arriva l’année même de la mort d’Ennius, à ce que prétend Suetone, quoique sans aucun fondement ; mais nous avons indiqué plus particulierement l’époque du vélin au mot Papier. (D. J.)

Vélin, (Doreurs.) les maîtres peintres & doreurs du pont Notre-Dame & du quai de Gèvres, nomment ainsi des bordures de bois uni, qui servoient autrefois à encadrer des images de vélin d’une certaine grandeur, qui ont servi depuis de modele déterminé pour toutes les estampes de leur volume.

Vélin, (Manufact.) c’est ce qu’on appelle communément point royal ou point de France. La manufacture de ce vélin a été inventé dans la ville d’Alençon, & s’est communiquée dans quatre villes circonvoisines, où l’on ne le nomme point autrement que vélin, quoique ce terme soit inconnu à Paris & ailleurs. On appelle fil à vélin & aiguilles à vélin, les fils fins & les petites aiguilles dont se servent les vélineuses. Quoique cette sorte d’ouvrage soit inventé dans le dernier siecle, on ne sait pourtant pas ce qui lui a donné le nom de vélin. Peut-être est-ce le vélin effectif ou le parchemin, sur lequel les ouvrieres travaillent, & qu’elles appellent parches. Savary.

VELINO le, (Géog. mod.) riviere d’Italie ; elle a sa source au royaume de Naples dans l’Apennin, à environ 45 milles de l’endroit où elle se jette dans la Nera, & à 4 milles au-dessus de Terni. La cascade du Velino, nommée la cascata del Marmore, est préférable à celle de Tivoli, & ne cede qu’à celle de Niagara, dans l’Amérique septentrionale. Cette cascade consiste en ce que le Velino, grossi de plusieurs eaux, court rapidement à un rocher uni, & large de 60 pas, taillé à-plomb par la nature, & élevé d’environ 300 piés au-dessus d’un autre rocher que la chûte continuelle des eaux a creusé comme un vaste gouffre ; ce dernier rocher est semé de pointes inégales, où l’eau qui tombe de si haut se brise en une infinité de parties, qui jaillissant en l’air, fait comme une bruine ; les rayons du soleil en tombant dessus, se refléchissent diversement, & forment des milliers d’arcs-en-ciel qui changent & qui se succedent les uns aux autres d’une maniere admirable. (D. J.)

VELINUS lacus, (Géog. anc.) lac d’Italie chez les Sabins, au nord de Casperia, & présentement appellé Lago di Rieti. Lorsque l’on assembla à Rome les députés des villes & des colonies, qui avoient intérêt au projet que l’on avoit proposé de détourner le cours des rivieres & des lacs qui causoient les inondations du Tibre ; les habitans de Réate empêcherent, selon Tacite, Ann. l. I. c. lxxix. qu’on ne bouchât le passage par où le lac Velinus se décharge dans la Néra.

Pline, l. III. c. xij. dit que les Sabins habitoient sur les bords des lacs Velini, parce que ce lac est divisé en plusieurs parties qui sont formées par le fleuve Velinus, dont parle Virgile au vers 517 de l’Enéid. l. VII.

Sulfureâ Noralbus aquâ fontesque Velini.

Ce fleuve Velinus étoit accru de la riviere Télonia, fameuse par la défaite de Rutilius, selon Orose, l. V. c. xviij. On voyoit autour du lac Velinus, des champs fertiles & de gras pâturages que Virgile, Æneid. l. V. v. 712. appelle rosea rura Velini. (D. J.)

VELITES, s. m. pl. (Art milit. des Rom.) les vélites étoient l’une des quatre sortes de soldats qui composoient les légions. On prenoit les plus jeunes & les plus pauvres, pour en former des vélites ; leur paie étoit moins forte que celle des autres soldats, & on les armoit à la légere. On les nommoit quelquefois antesignani, parce qu’on les plaçoit souvent avant les enseignes aux premiers rangs, & qu’ils commençoient le combat.

Ils avoient pour armes défensives, un petit bouclier rond, d’un pié & demi de diametre ; une espece de petit casque, d’un cuir fort, couvert de quelque peau de bête sauvage, comme de loup ; mais sans armure, afin d’être plus dispos. Leurs armes offensives étoient l’épée, le javelot, d’un bois de la grosseur du doigt, long de trois piés, avec une pointe longue de huit pouces, mais si fine que ce javelot ne pouvoit être tourné contre celui qui l’avoit lancé.

Les vélites armés de frondes, ne servoient que pour escarmoucher ; aussi leur étoit-il permis de fuir, n’ayant point d’armes défensives pour en venir aux mains. Ils se rangeoient d’abord à la queue des troupes, & delà ils s’avançoient aux premiers rangs ; quelquefois on les plaçoit dans les intervalles de la premiere ligne, d’où ils escarmouchoient entre les deux armées ; quand le choc commençoit, ils se retiroient derriere les autres, d’où ils lançoient leurs traits, ou des pierres avec la fronde, par-dessus la tête de ceux des premiers rangs ; c’est ce qu’ils pouvoient faire avec d’autant plus de facilité, qu’on donnoit peu de hauteur à ces premiers rangs. Avant l’institution de cette milice, la premiere ligne de la légion servoit d’infanterie légere. Enfin on employoit souvent les vélites pour accompagner la cavalerie dans les promptes expéditions.

Leur établissement ne se fit que dans la seconde guerre punique, selon Valere Maxime, l. II. c. iij. qui fait l’honneur de cette idée à un centurion nommé Quintus Mævius. Ils étoient également distribués dans chaque corps, n’ayant point de commandant particulier. Selon Tite-Live, il y en avoit 20 dans chaque manipule ; ce qui faisoit 60 par cohorte, & 600 par légion quand elle étoit de 6000 hommes. Avant qu’il y eût des vélites, les troupes qui formoient l’infanterie légere s’appelloient rorarii & accensi. Voyez Légion & Militaire, discipline des Romains.

J’ajouterai seulement que pour bien entendre les historiens romains qui parlent souvent des vélites, il faut savoir que ces sortes de soldats armés à la légere, se divisoient en frondeurs qui jettoient des pierres ; en dardeurs qui lançoient le javelot, & en archers qui tiroient des fleches.

Sous les empereurs Trajan, Adrien & Antonin le pieux, les vélites portoient un corcelet de fer, ou une cuirasse à écailles de poisson ; mais les frondeurs en particulier, n’étoient vétus que de leurs habits à pans du bas retroussés. Les archers ou tireurs d’arc avoient le pot en tête, une cotte-d’armes à écailles, un carquois garni de fleches, & du côté gauche une épée. Enfin ils portoient à la main l’arc avec lequel ils tiroient des fleches. (D. J.)

VELITIÆ, (Géog. anc.) ville d’Italie. Festus, de