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mailles, n’en peuvent échapper quand ils y sont une fois restés au jussant.

La neuvieme espece de tonnelle est la même que la précédente ; l’industrie du pêcheur y a ajouté encore un filet, pour fermer l’entrée de la tonnelle ; il prend du bout des pannes ou côtés qui joignent le verveux, dont il augmente de cette maniere l’embouchure : on le lace également sur la chasse, avec cette précaution. Les pêcheurs empêchent que les bars & les mulets qui sont dans la pêcherie ne se puissent évader en franchissant au-dessus du filet, comme ces sortes de poissons ont l’instinct de le faire.

On prend dans les verveux, de toutes especes de poissons, également des poissons plats & des poissons ronds, des raies, des folles, des barbues, des carrelets & limandes, aussi-bien que des mulets, des rougets, des petites morues, & de toutes autres especes.

Verveux volant ou bertaut, terme de Péche, sorte de verveux. Voyez Verveux. La pêche avec le bertaut ou verveux dans la riviere de Ladour, dans le ressort de l’amirauté de Bayonne, se fait de la même maniere que dans la Seine & aux côtes de Bretagne, mais la manœuvre en est différente.

Lorsque les pêcheurs basques veulent tendre leur bertaut, ils ont un petit piquet pointu, amarré avec un bout de corde, au bout ou à la queue de cet instrument, dont le ret qui le forme est tenu ouvert au moyen de plusieurs cercles, & dont l’embouchure est en demi-cercle, comme l’entrée d’un four ; ainsi tendu par une traverse, ils mettent ce petit piquet ainsi préparé dans le gros bout d’une perche, creusé à cet effet, pour enfoncer le pieux où ils veulent placer leur bertaut ; ensuite ils tendent le corps du bertaut, en passant une perche au-travers de deux annelets de corde frappés l’un au haut du demi cercle, & l’autre au-dessous ; au milieu de la traverse le pêcheur enfonce cette perche à la main ; & si elle ne lui paroît pas suffisamment arrêtée, il acheve de l’affermir avec le gros bout de sa perche creuse.

Il y a une autre sorte de bertaut, qu’on appelle verveux volant, qui se tend de deux manieres différentes : la premiere est le bertaut pierré, pour cela les pêcheurs mettent aux deux bouts du demi-cercle qui forme l’entrée une grosse pierre, & une au milieu de la traverse de corde qui est à l’ouverture ; le verveux qui a plusieurs goulets a quatre & cinq cercles pour le tenir ouvert ; il y a de même à la queue une pierre, mais pour empêcher que le courant ne l’emporte, le pêcheur plante sur le fond un petit piquet où est amarrée une corde, qui est à l’extrémité de la queue du verveux.

L’autre maniere de tendre le verveux est avec trois perches, deux de front, & éloignées l’une de l’autre de la grandeur de l’ouverture des aîles ou côtés du bout du verveux, qui reste ainsi arrêté par ces trois piquets ou petits pieux.

Les mailles des sacs des verveux ont 12 lignes en quarré.

VERVIERS, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne, dans l’évêché de Liege, aux confins du duché de Limbourg, sur la riviere de Wese, environ à six lieues de Liege, vers le levant. Long. 23. 50. latit. 47. 40. (D. J.)

VERVINS, (Géogr. mod.) ville de France, dans la Picardie, en Thiérache, au voisinage de Laon, entre la Chapelle au nord, & Marle au midi, sur une hauteur. Henri IV. & Philippe II. roi d’Espagne, y conclurent un traité de paix, l’an 1598. Elle commerce en blé. Long. 21. 35. latit. 49. 51.

Lescarbot (Marc) naquit à Vervins en 1550, & mourut à Paris l’an 1625, à 75 ans. Il a publié une histoire de la nouvelle France, où il avoit séjourné quelque tems ; cet ouvrage imprimé à Paris en 1611,

est assez agréable, parce que l’auteur y a entremêlé des remarques de littérature. Il suivit en Suisse Pierre de Castille ambassadeur de Louis XIII. & comme il se plaisoit à donner des relations des pays où il voyageoit, il fit le tableau de celui-ci en vers héroïques, & le publia en 1618. La plus ample édition de ses œuvres, est celle de Paris, en 1652. in-4°. (D. J.)

VERULÆ, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans le Latium, au pays des Herniques. Florus, l. I. c. xj. qui fait mention de cette ville, dit : de Verulis & Bovillis, pudet, sed trinmphavimus. Frontin de Coloniis, la met au nombre des colonies romaines. C’est la ville Verulanum de Tite-Live, l. IX. c. xlij. Elle conserve encore présentement son ancien nom. On l’appelle Veroli ; ses habitans sont nommés Verulani par Pline, l. III. c. v. (D. J.)

VERU MONTANUM, s. m. en Anatomie, est une espece de petite valvule, située à l’endroit où les conduits éjaculatoires se rendent dans l’urethre. Voyez Valvules, Urethre, &c.

Son usage est d’empêcher l’urine, lorsqu’elle coule par l’urethre, d’entrer dans ces conduits, & de se méler avec la semence. Voyez Urine, &c.

VESBOLA, (Géog. anc.) ville d’Italie, au voisinage des monts Cérauniens. Denys d’Halicarnasse, l. I. c. xiv. qui la donne aux Aborigenes, dit qu’elle étoit à environ 60 stades de Trebula, & à 40 de Suna. Sylburge soupçonne que ce pourroit être Suessula. (D. J.)

VESCE ou VESSE, s. f. (Hist. nat. Bot.) vicia ; genre de plante à fleur papilionacée : le pistil sort du calice, & devient dans la suite une silique qui renferme des semences arrondies ou anguleuses. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les feuilles naissent par paires sur une côte, & qu’elles sont terminées par une main. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

De trente especes de vesce que compte Tournefort sous ce genre de plante, nous dirons un mot de la noire & de la blanche.

La vesce noire, vicia sativa vulgaris, semine nigro, I. R. H. 396, a la racine déliée, fibreuse, annuelle : elle pousse plusieurs tiges à la hauteur d’environ deux piés, cannelées, velues, creuses, ses feuilles sont oblongues, étroites, plus larges par le bout, cotonneuses, attachées au nombre de dix ou douze, par paire, sur une côte que termine une main avec laquelle elle s’accroche aux plantes voisines. Ses fleurs sont légumineuses, purpurines ou bleuâtres, soutenues par un cornet dentelé. Quand ces fleurs sont passées, il leur succede des gousses velues, applaties, composées de deux cosses, remplies de semences presque rondes & noires, d’un goût désagréable. Cette plante se seme dans les champs, soit séparément, soit mêlée avec les pois & l’avoine pour la nourriture des chevaux, & autres bêtes de charge, surtout dans la disette de foin.

La vesce blanche, vicia sativa, alba, I. R. H. 397, est caractérisée par Linnæus, sous le nom de vicia leguminibus erectis, petiolis polyphillis, foliolis acumine emarginatis, stipulis dentatis, Hort. Cliffort. Ses feuilles varient beaucoup, les unes étant en cœur, & les autres longues & étroites. Sa fleur est simple ou double, mêlée de taches purpurines, portée sur un court pédicule. Ses gousses different aussi de celles de la vesce ordinaire ; elles sont remplies de semences, quelquefois au nombre de neuf, toutes blanches, ou un peu purpurines, ou bigarrées, ou d’un verd pâle, approchantes par leur figure, leur grosseur, & leur couleur des pois verds. On cultive cette plante dans les champs, comme la précédente ; on en a fait du pain en tems de famine, mais c’est un pain de difficile digestion. Elle sert de nourriture ordinaire aux pigeons. (D. J.)