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fluent de la Lohn & de la Disle, à 9 lieues au nord de Francfort, & à 6 au sud-ouest de Marpourg. La chambre impériale qui étoit à Spire, y a été transférée, & lui donne tout le lustre qu’elle peut avoir. La prevôté de cette ville appartient au landgrave de Hesse-Darmstad, qui nomme le prévôt pour présider à la justice en son nom. Long. 24. 15. latit. 50. 29. (D. J.)

WEXALA, (Géog. anc.) golphe de la grande Bretagne. Ptolomée, l. XX. c. 3. le marque sur la côte occidentale, entre le golphe Sabriana, & Herculis promontorium. C’est presentement Ivelmouth, selon Camden. (D. J.)

WEXFORD (Géog. mod.) ou WEESFORD, en irlandois loghhagarm ; comté d’Irlande, dans la province de Leinster. Il est borné au nord par le comté de Waterford, au levant par l’Océan, & au couchant par les comtés de Catherlagh, de Kilkenny. On donne à ce comté 47 milles de longueur, & 27 de largeur. Il est fertile en grain, & en pâturage. On le divise en huit baronies. Wexford est la capitale. Il contient huit villes qui députent au parlement d’Irlande, deux desquelles ont en outre, le droit de tenir marché public. (D. J.)

Wexford, (Géog. mod.) ville d’Irlande, dans la province de Leinster, capitale du comté de même nom, à 60 milles au midi de Dublin. Elle est grande, belle, bien bâtie, avec un bon port, à l’embouchure du Slany. On remarque que le flux & le reflux s’y font trois heures plutôt que dans l’Océan. Long. 11. 10. latit. 52. 18. (D. J.)

WEXIO, (Géog. mod.) ville de Suéde, dans la Gothie méridionale, sur le bord du lac Salen, à 10 lieues au nord de Calmar, avec un évêché suffragant d’Upsal. Long. 32. 40. latit. 56. 2.

Wexionius, (Michel), étoit né à Wéxio, & mourut à Stockholm en 1671. Il a publié quelques ouvrages sur le droit suédois, & une description latine de la Suede, descriptio Sueciæ, Aboæ 1672. in-12 ; ce petit livre est rare, ayant été défendu, parce que l’auteur y découvroit des secrets sur le gouvernement de l’état. (D. J.)

WEY, le, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, en Dorset-Shire. Elle donne son nom à la ville de Weymouth, qui est bâtie à son embouchure. (D. J.)

WEYMOUTH, (Géog. mod.) ville d’Angleterre, dans la province de Dorset, entre Dorchester au nord, & l’île de Portland au sud. C’est un bon port, situé à l’embouchure de la riviere de Wey, d’où lui vient le nom de Weimouth. Cette ville est à 108 milles au sud-ouest de Londres. Elle a titre de vicomté, droit de députer au parlement, & celui de tenir marché public. Long. 13. 47. lat. 50. 44. (D. J.)

W H

WHARFE, la, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, dans Yorckshire. Elle descend des montagnes de Craven, & s’abouche avec l’Ouse, après un cours de 50 milles d’étendue, & qui dans certains endroits est extrèmement rapide. (D. J.)

WHEALLEP-CASTLE, (Géog. mod.) lieu d’Angleterre, dans la province de Westmorland, au quartier du nord, près de Kir-by-Thore. On voit dans ce lieu de beaux restes d’une ancienne ville, & l’on y a déterré plusieurs médailles, avec l’inscription suivante :

Deo Belatuend
Ro. Lib. Votu
M. Fecit
Jolus.

Il y a apparence que c’est la ville dont les anciens ont parlé sous le nom de Gallagum ou Gallatum : &

il faut que cette place ait été considérable, puisque les Romains tirerent delà jusqu’à la muraille, un chemin pavé au-travers des montagnes marécageuses, de la longueur de 20 milles ou environ. On appelle aujourd’hui ce chemin Maidenway, c’est-à-dire, le chemin des filles ; peut-être a-t-on dit Maidenway par corruption, au-lieu de Headen-way, le chemin des payens. Tout près delà, dans un lieu nommé Crawedun-dale-Waith, on trouve des remparts, des fossés, & d’autres pareils ouvrages militaires, d’où l’on peut juger qu’il y a eu autrefois dans cet endroit un campement. (D. J.)

WHIDAH, (Géog. mod.) petit royaume d’Afrique. Son terrein est extrèmement fertile, couvert de verdure & de prairies. Tout le long de la côte le sol est plat ; mais il s’éleve insensiblement. Une vaste chaîne de montagnes lui sert de rideau, & le défend au nord-est contre les courses des voisins. Les arbres y sont grands, & forment de longues avenues. Tout le terrein y est cultivé. A peine la moisson est faite, que les semailles recommencent. Ce petit état est si prodigieusement peuplé, qu’un seul de ses villages contient plus de monde que des royaumes entiers de la côte de Guinée.

Les habitans de ce climat, surpassent les autres negres en bonnes & en mauvaises qualités. Leur grande divinité est le serpent, qui a des prêtres & des prêtresses. Les femmes qui jouissent de cette dignité, sont beaucoup plus respectées que les prêtres. Elles commandent à leurs maris en reines absolues, & exercent un empire despotique dans leurs maisons. Chaque année on choisit un certain nombre de jeunes filles, que l’on met à-part pour être consacrées au serpent ; & ce sont les vieilles prêtresses qui sont chargées de faire ce choix. (D. J.)

WHISK, le, (Jeux.) ou Whist, jeu de cartes, mi-parti de hazard & de science. Il a été inventé par les Anglois, & continue depuis long-tems d’être en vogue dans la grande Bretagne.

C’est de tous les jeux de cartes, le plus judicieux dans ses principes, le plus convenable à la société, le plus difficile, le plus interessant, le plus piquant, & celui qui est combiné avec le plus d’art.

Il est infiniment plus judicieux dans ses principes que le reversi, & plus convenable à la société, parce qu’on sait d’avance ce qu’on peut perdre dans une partie ; & qu’on ne vous immole point à chaque coup, en vous faisant des complimens que dicte le mensonge. On n’y donne point de prérogative despotique à une seule carte, & l’on n’y connoît point de dictateur perpétuel, comme est le redoutable spadille ou le maudit quinola.

Le whisk est bien éloigné de tendre à aiguiser méchamment l’imagination, comme fait le reversi, par une allure contraire au bon sens. La marche du whisk est naturelle ; ceux qui y font le plus de points & de mains, emportent de droit, & avec raison la victoire. C’est la regle de tous les jeux sérieux, & en particulier celle du jeu des rois, trop connu de leurs sujets sous le nom de guerre.

Le whisk est plus difficile que le piquet, puisqu’il se joue avec toutes les cartes ; que les associés ne parlent point, ne se conseillent point, ne voient, ni ne connoissent réciproquement la force ou la foiblesse de leur jeu. Il faut qu’ils la devinent par leur sagacité, & qu’ils se conduisent en conséquence.

Le whisk est plus intéressant, plus piquant qu’aucun jeu de cartes, par la multiplicité des combinaisons qui nourrissent l’esprit ; par la vicissitude des événemens qui le tiennent en échec ; par la surprise, agréable ou fâcheuse, de voir de basses cartes faire des levées auxquelles on ne s’attendoit point ; enfin, par les espérances & les craintes successives qui remuent l’ame jusqu’au dernier moment.