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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/73

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d’ennemis par ses ouvrages contre Aristote.

Les affaires qu’on lui suscita dans la suite, sous prétexte qu’il suivoit les opinions des Protestans, l’obligerent de se cacher tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre. Enfin il fut assassiné en 1572 pendant le massacre de la S. Barthelemy, par des meurtriers que son ennemi Jacques Charpentier, docteur en médecine & professeur royal, envoya pour le tuer ; son corps indignement traité par les écoliers de ce professeur, fut jetté dans la Seine.

Il a fondé de son propre bien la chaire de mathématique qui porte son nom au college royal. Il nous reste de lui un traité de militiâ Cæsaris, un livre de moribus veterum Gallorum, & quelques autres ouvrages, qui sont à la vérité très-imparfaits, mais qu’on doit regarder comme le crépuscule du jour que Descartes fit luire ensuite pour les sciences. Le plus illustre des disciples de Ramus fut le cardinal d’Ossat, lequel a même écrit étant jeune, un ouvrage pour la défense de son maître ; & cet ouvrage honorable au disciple fut imprimé à Paris chez Wechel en 1564 in-8°. (D. J.)

VERMANTON ou VERMENTON, (Géog. mod.) petite ville de France, en Bourgogne, sur la riviere de Cure, dans l’Auxerrois, à cinq lieues au midi d’Auxerre. C’est une prevôté royale, qui députe aux états de Bourgogne alternativement avec les autres villes de l’Auxerrois. Longit. 21. 16. latit. 47. 40. (D. J.)

VERMEIL, s. m. (terme de Doreur en détrempe.) c’est une composition faite de gomme gutte, de vermillon & d’un peu de brun-rouge mêlés ensemble, & broyés avec du vernis de Venise & de l’huile de térébentine ; quelquefois ce vermeil se fait avec la seule lacque fine ou le seul sang de dragon appliqué en détrempe, ou même à l’eau seule. Les Doreurs s’en servent pour jetter un éclat d’orfévrerie sur leurs ouvrages ; c’est la derniere façon qu’ils leur donnent.

Vermeil doré, s. m. (Orfévrerie.) les Orfevres nomment ainsi les ouvrages d’argent qu’ils dorent au feu avec de l’or amalgamé. (D. J.)

VERMEILLE, (Hist. nat.) nom que quelques Lapidaires donnent à une pierre d’un rouge cramoisi très-foncé que quelques-uns regardent comme un grenat. On prétend qu’elle ne perd point sa couleur dans le feu.

VERMEJO ou BERMEJO, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne, dans la Biscaye propre, avec un port sur un bord de l’Océan. Le terroir du lieu est chargé d’orangers. (D. J.)

VERMELAND ou WERMELAND, (Géogr. mod.) province de Suede dans les terres. Elle est bornée au nord par la Dalécarlie, au midi parle lac Vener, au levant par la Westmanie & la Néricie, & au couchant par la Norwege. Elle peut avoir environ vingt lieues du midi au nord, & quarante du levant au couchant. C’est un pays coupé d’un grand nombre de lacs & de marais. Philipstad est la capitale. (D. J.)

VERMICELLI, s. m. (Mets d’Italie.) c’est une pâte faite de fine fleur de farine & d’eau, & réduite en petits filets de figure de vers, par le moyen d’espece de seringues percées de petits trous. On fait sécher ces filets, & on les garde ; ils sont ordinairement blancs, quoiqu’il y en ait aussi de jaunes, qu’on rend tels en y ajoutant du safran ou des jaunes d’œufs ; quelquefois on y met du sucre, pour les rendre plus agréables. Cette sorte de mets est plus d’usage en Italie qu’en France : on en mange en potage.

On donne plusieurs autres formes à la pâte du vermicelli, car on l’applatit, & on l’étend en rubans larges de deux doigts. On en fait aussi des petits bâtons, gros comme des tuyaux de plume, qu’on appelle macaroni. On réduit quelquefois en petit grains de la

grosseur des semences de moutarde. Enfin les Italiens en forment des especes de grains de chapelet, qu’ils appellent patres. Tous les mets de cette espece conviennent à un pays aussi chaud que l’est l’Italie. (D. J.)

VERMICULAIRE, est un nom que l’on donne à tout ce qui a quelque ressemblance à des vers. Voyez Vers.

Les anatomistes en particulier donnent ce nom au mouvement des intestins, & à certains muscles du corps. Voyez Intestin, &c.

Le mouvement vermiculaire ou péristaltique des intestins se fait par la contraction de leurs fibres de haut en bas ; comme le mouvement antipéristaltique se fait par la contraction de leurs fibres de bas en haut. Voyez Péristaltique.

La contraction qui arrive dans le mouvement péristaltique, que d’autres appellent vermiculaire, parce qu’il ressemble aux mouvemens des vers, n’affecte pas toutes les parties des intestins à la fois, mais une partie après l’autre.

Vermiculaires, en Anatomie, est le nom que l’on donne à deux éminences du cervelet situées près du quatrieme ventricule du cerveau ; elles se nomment en latin, processus ou apophyses vermiformes. Voyez Cerveau & Apophyses.

Vermiculaires, est aussi le nom que l’on donne à quatre muscles de chaque main & de chaque pié, qui tirent les doigts & les orteils vers les pouces & le gros orteil. On les nomme aussi lumbricaux. Voyez Lumbricaux.

Vermiculaire brulante, (Botan.) espece de petite joubarbe à fleur jaune, nommée par Tournefort, sedum parvum, acre, flore luteo. Voyez Joubarbe. (D. J.)

VERMICULÉ, terme de Sculpture ; le travail vermiculé, est un ouvrage rustiqué avec certains entrelas gravés avec la pointe, de-sorte que cela représente comme des chemins faits par les vers.

VERMICULITES, (Hist. nat.) ce sont des corps marins pétrifiés, qui ressemblent à des vers entortillés les uns dans les autres ; on les nomme aussi helmintolites, mais plus communément tuyaux vermiculaires. Voyez ces articles.

VERMIFORMES, appendices vermiformes, (en Anatomie.) nom de deux avances mitoyennes du cervelet, l’une antérieure & supérieure qui regarde en-devant, & l’autre postérieure & inférieure qui va en arriere.

On les appelle vermiformes, parce qu’elles ressemblent à un gros bout de vers de terre.

VERMIFUGE, (Médec. & Mat. méd.) nom général donné aux différens remedes vantés en médecine dans les cas où il s’agit d’expulser, ou de faire mourir les vers qui se trouvent dans le corps humain, surtout dans l’estomac & les entrailles. Exposons en peu de mots, d’après Hoffman, ce qu’il faut penser de ces différens remedes, & quelles sont les précautions à observer en usant des uns ou des autres.

On compte ordinairement au nombre des vermifuges les acides, tels que le suc de citron, d’orange, de limon, de groseille, d’épine-vinette & de grenade ; le phlegme & l’esprit de vitriol ; la crême de tartre, le vin tartareux du Rhin, & le vinaigre ; tous ces remedes ne sont de saison, que lorsqu’il y a complication de chaleur, d’ardeur contre nature, & de commotion fébrile ; alors non-seulement ils corrigent la chaleur, mais ils résistent puissamment à la putréfaction, & détournent la malignité dangereuse des symptômes.

On met dans la classe des vermifuges les amers, tels que l’absynthe, la petite centaurée, le scordium, le trefle de marais, la rue ; & plus encore les amers qui ont une qualité purgative, tels que l’aloès, la rhu-