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sera un pié neuf pouces plus bas que la profondeur qu’on a dessein de lui donner. Elevez & adossez contre la terre le mur de maçonnerie H, depuis le fond jusqu’au niveau de la terre, & bâti de moellons & libages, avec du mortier de chaux & sable tout autour ; ensuite commencez le massif du fond I, d’un pié d’épaisseur, & construit des mêmes matériaux & mortier ; on joindra au mur, & au plat-fond, un massif ou chemise de ciment K, de neuf pouces d’épaisseur bâti de petits cailloux de vigne mis par lits, & couverts de mortier de chaux & ciment, qu’il ne faut point épargner, de maniere que les cailloux ne se touchent point, & regorgent de mortier partout ; il faudra enduire le tout avec du mortier plus fin, c’est-à-dire, avec du ciment passé au sas avant que de le délayer avec la chaux, unir cet enduit avec la truelle, & le frotter ensuite plusieurs jours avec de l’huile.

Les bassins de plomb (fig. 3.) n’ont de singulier, dans leur construction, que les murs faits du mortier de plâtre, parce que la chaux mine le plomb ; on fera le mur de terre L, du double d’épaisseur de celui du plat-fond M, & l’on assûrera dessus ces murs les talles de plomb n, n, n, qui seront jointes ensemble avec des nœuds de soudure o, o, o.

Les bassins en terre franche sont à peu près construits comme ceux de glaise, à l’exception que les corrois seront plus larges, ayant trois & quatre piés, & les murs d’un pié & demi ou deux, seront en mortier de terre seulement, & fondés sur la masse de terre franche qui regne dans tout le terrein. Ces bassins se peuvent faire avec un seul mur du côté de l’eau, en délayant la terre franche sur le bord, & la coulant dans le corroi.

On aura soin d’entourer le pourtour des bassins, de bordures de gason, afin de préserver les corrois de l’ardeur du soleil. (K)

Bassin (Marine.) on donne ce nom, dans les ports de mer, au lieu où l’on retire les vaisseaux pour les mettre plus à l’abri, les radouber, les armer & desarmer avec plus de facilité, ou y faire les réparations nécessaires. Voyez Pl. VII. fig. 1. Mar. un bassin coté AA, & sa disposition au milieu de l’arsenal. Il y a deux sortes de bassins ; les uns qu’on peut emplir & mettre à sec à volonté, au moyen d’une écluse qui en ferme l’entrée ; & d’autres qui sont tout ouverts, & dont le fond étant de vase molle, se remplit d’eau quand la mer monte, & se vuide quand elle descend. Voyez Darse. (Z)

Bassin, en terme d’Anatomie, est la partie la plus inférieure de la cavité de l’abdomen : il est ainsi appellé de sa ressemblance à un bassin ou à une aiguiere, appellée pelvis en Latin. Voyez Abdomen.

Le bassin est toûjours plus large ou plus grand dans les femmes que dans les hommes, pour faire place à l’accroissement du fœtus. Voyez Matrice.

Cette cavité est très-bien fortifiée par les os, pour mettre à couvert des injures du dehors les parties qui y sont contenues. Le bassin est formé ou environné par les os des hanches, le coccyx, & l’os sacrum. Voyez Hanche, Coccyx.

Le bassin des reins est un grand sinus ou cellule membraneuse dans la partie concave des reins. Voy. l’article Anat. les Planch. & leur explic. Voy. Reins. Des douze mammelons des reins sortent douze canaux appellés tuyaux membraneux, fistulæ membranaceæ ; ils se réunissent ensuite en trois grosses branches, d’où enfin il en résulte une seule qui forme le bassin ; ce bassin venant encore à se contracter, se termine en un canal membraneux appellé l’urétere. Voy. Mammelon & Uretere.

L’urine étant séparée du sang par les canaux urinaires, auxquels elle a été apportée par les mammelons, les tuyaux membraneux la reprennent pour la

reporter dans le bassin, d’où elle se décharge dans l’urétere, & de-là dans la vessie, &c. Voy. Urine, &c.

Bassin oculaire, instrument de Chirurgie, petite soûcoupe ovale très-commode pour laver l’œil. Sa matiere est d’argent ; sa construction consiste en une petite gondole qui a environ un pouce cinq lignes de long, sur dix ou onze lignes de diametre, plus élevé par les angles que dans le milieu, afin de s’accommoder à la figure globuleuse de l’œil : elle n’a pas plus de cinq lignes de profondeur, & est montée sur un pié artistement composé, comme on peut le voir dans la fig. 16. Pl. XXIII. ce pié a environ deux ou trois pouces de hauteur.

Pour se servir de cet instrument, il faut le remplir à moitié de la liqueur avec laquelle on veut bassiner l’œil, puis on le prend par le pié, & l’on baisse la tête, afin de faire entrer le globe de l’œil dans la soûcoupe, qui est construite de façon à occuper toute la circonférence de la cavité orbitaire : on ouvre ensuite l’œil, & la liqueur contenue dans ce bassin le mouille parfaitement.

Fabrice d’Aqua-pendente, célebre Medecin-Chirurgien, & professeur d’Anatomie à Padoue, a le premier imaginé l’application des remedes aqueux sur l’œil : il se servit d’abord de ventouses communes que l’on tenoit sur l’œil avec la main, comme le bassin oculaire dont on vient de parler ; ce qu’il remarqua être fort incommode : il en fit faire avec des anses sur chaque côté, dans lesquelles on passoit un cordon pour attacher le vase derriere la tête. Ces petits vaisseaux de crystal faits de façon à s’appliquer exactement sur la circonférence de l’orbite, lui parurent exiger encore une perfection ; car les liqueurs tiedes faisant transpirer la partie, & la matiere de cette transpiration ne trouvant aucune issue, l’œil & les parties qui l’avoisinent pouvoient se gonfler par l’usage de ces remedes. Pour prévenir les fluxions, & autres accidens qui seroient l’effet du défaut de transpiration, il fit ajoûter au-dessus de la gondole un petit tuyau percé, par lequel on pût aussi verser les liqueurs convenables au moyen d’un entonnoir, après avoir mis le vase en situation. L’auteur la nomme phiole oculaire, & assûre avoir dissipé des cataractes commençantes par l’usage des remedes convenables appliqués par le moyen de cet instrument. (Y)

Bassin (vente au) Comm. nom que l’on donne à Amsterdam aux ventes publiques qui se font par autorité de justice, & où préside un officier commis par les bourgue-mestres, qu’on nomme vendu-meester, c’est-à-dire, maître de la vente. On appelle cette vente vente au bassin, parce qu’avant que de délivrer les lots ou cavelins au plus offrant & dernier enchérisseur, on frappe ordinairement sur un bassin de cuivre, pour avertir qu’on va adjuger. Voyez Vendu-meester. (G)

Bassins d’une balance, sont deux especes de plats qu’on suspend au bout des bras d’une balance, & dans lesquels on met les poids qu’on veut peser. V. Balance. (O)

Bassin, terme de Boulanger, est une espece de casserole à queue de tole blanche, ou fer-blanc épais, dont on se sert pour puiser l’eau dans la chaudiere, & la mettre dans le pétrin en quantité convenable. Voy. Pl. du Boulanger, fig. 4.

Bassin, instrument de Chapelier, c’est une grande plaque ronde de fer ou de fonte, qui se place sur un fourneau, pour bâtir les étoffes dont on compose les chapeaux.

Les Chapeliers ont aussi des bassins à dresser les bords des chapeaux : ces bassins ont au milieu une ouverture ronde, assez grande pour y faire entrer les formes les plus larges. Ces bassins sont ordinairement de plomb, & ont par-dessus deux mains, afin que le chapelier puisse les mettre sur les bords des