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d’urine ; & ce remede est quelquefois très-efficace : l’application des herbes émollientes, réduites par la cuite ou par le pilon en consistence de cataplasme, sur la région des reins & de la vessie, ou même sur tout le bas-ventre, réussit quelquefois dans le même cas, aussi-bien que les bains & le demi-bain ; mais ces derniers remedes ne sont pas des diurétiques proprement dits, mais des remedes généraux. Le bain d’huile, auquel j’ai vû souvent avoir recours dans les mêmes cas, m’a toûjours paru une ressource fort équivoque : on peut cependant consulter encore à ce sujet une observation plus attentive & plus éclairée. Voyez Retention d’urine. Ce secours, s’il étoit réel, seroit un diurétique faux, ou un remede général.

Quant à la maniere d’agir des diurétiques, voyez les articles Excrétion, Secrétions, Rein, Urine, & Médicament. (b)

DIURNAIRE, s. m. (Hist. anc.) officier des anciens empereurs Grecs, qui écrivoit tout ce que l’empereur faisoit & ordonnoit par jour, dans un livre destiné à cet usage. Voyez la 8e. loi du cod. Théod. de cohort. Nous apellerions cet officier un journaliste ou historiographe. Chambers. (G)

DIURNE ou JOURNALIER, adj. se dit, en Astronomie, de ce qui a rapport au jour, par opposition au mot nocturne qui regarde la nuit. Voyez Jour & Nuit.

Arc diurne, c’est l’arc ou le nombre de degrés que le soleil, la lune, ou les étoiles décrivent entre leur lever & leur coucher. Arc semi-diurne, c’est l’arc qu’un astre décrit depuis son lever jusqu’à son passage au méridien, ou depuis son passage au méridien jusqu’à son coucher. On appelle cet arc semi-diurne, parce qu’il est environ la moitié de l’arc diurne.

Le cercle diurne est un cercle immobile dans lequel une étoile ou un point quelconque, pris dans la surface de la sphere du monde, se meut, ou est supposé se mouvoir par son mouvement diurne. Voyez Cercle.

Ainsi, en concevant une ligne droite tirée du centre d’une étoile perpendiculairement à l’axe du monde, & prolongée jusqu’à la surface de la sphere, & supposant que cette ligne droite fasse une révolution entiere autour de cet axe, elle décrira dans le ciel un cercle qui sera le cercle diurne de l’étoile.

Le mouvement diurne d’une planete est d’autant de dégrés & de minutes qu’une planete en parcourt dans l’espace de 24 heures. Pour avoir le mouvement diurne d’une planete, il faut connoître d’abord le tems qu’elle employe à faire sa révolution, c’est-à-dire à parcourir 360 degrés ; & l’on dira ensuite : comme le tems connu de la révolution est de 24 heures, ainsi 360 degrés sont au nombre de degrés que l’on cherche : mais cette proportion ne donne que le mouvement diurne moyen ; car le mouvement diurne véritable, dans le soleil, par exemple, est tantôt plus grand, tantôt plus petit.

Le mouvement diurne de la terre est sa rotation autour de son axe, ce qui forme le jour naturel. Voyez Jour.

La réalité de la rotation diurne de la terre est à-présent au-dessus de toute contestation. Voyez Terre & Copernic. (O)

Diurne, est aussi un terme dont on se sert en parlant de ce qui a rapport au nyctemeron, ou jour naturel de 24 heures : diurne, pris en ce sens, est opposé à annuel, menstruel, &c.

On explique les phénomenes diurnes des corps célestes, par le moyen de la révolution diurne de la terre autour de son axe en 24 heures. Pour nous faire entendre, supposons que le cercle PRTH (Pl. astron. fig. 2.) représente la terre, C le centre de la terre, & qu’au-travers du point C passe son

axe, autour duquel elle fait sa révolution diurne ; soit P un lieu quelconque de la terre, EW l’horison visible de ce lieu, E le point est de cet horison, W le point oüest ; que le cercle abcdef représente la circonférence du ciel, le cercle S le Soleil, le demi-cercle PRT l’hémisphere que la terre présente au Scleil qui en est éclairé ; & enfin le demi-cercle PHT, l’hémisphere de la terre non-éclairé. Nous supposons ici que le Soleil éclaire tout un hémisphere à la fois : ce qui n’est pas rigoureusement vrai ; mais à cause de la grande distance du Soleil à la terre, la partie éclairée differe si peu d’un hémisphere exact, qu’on peut la prendre sensiblement pour telle.

Supposons présentement que la terre dans cette situation vienne à se mouvoir autour de son axe, il est évident que le lieu P commencera précisément au premier instant de cette rotation à être éclairé par le Soleil, & que cet astre paroîtra se lever sur l’horison de ce lieu. La terre continuant à se mouvoir sur son axe, de sorte que le point P qui étoit auparavant sous le point a vienne sous le point b, il est évident que l’horison du lieu P sera pour lors situé de maniere que le spectateur placé en P verra le Soleil considérablement élevé par rapport au point est de son horison ; & tandis que par la révolution diurne de la terre autour de son axe, le lieu P passe sous le point b, & de-là sous le point c, l’horison du lieu P baissera continuellement par rapport au Soleil, de maniere que le Soleil paroîtra monter de plus en plus au-dessus, jusqu’à ce que le point P vienne sous le point c, auquel cas le Soleil paroîtra être à sa plus grande hauteur pour ce jour-là, & il sera alors midi pour l’observateur qui est en P. La terre continuant sa rotation, le lieu P passera sous le point d, & le point oüest de l’horison paroîtra monter toûjours de plus en plus, comme il est représenté par l’horison du point de la terre qui est sous d. Enfin quand le lieu P sera parvenu sous le point e, le Soleil paroîtra en W, c’est-à-dire au point oüest de l’horison, & par conséquent paroîtra se coucher. Quand le lieu P sera parvenu sous f, il sera minuit pour l’observateur. Le point P étant retourné au-dessous du point a, l’observateur verra de nouveau le Soleil se lever. La même chose a lieu pour le lever & le coucher apparent des autres corps célestes : car le cercle qu’on a pris pour le Soleil, peut représenter une planete ou une étoile quelconque. Il nous reste à remarquer que par la révolution diurne de la terre, tous les corps célestes semblent se mouvoir d’orient en occident ; & que ce mouvement apparent est appellé leur mouvement commun, parce qu’il a lieu également pour tous. Mais outre ce mouvement apparent, tous les corps célestes, excepté le Soleil, en ont un autre vrai & propre, d’où naissent les phénomenes qui sont propres à chacun d’eux. A l’égard des phénomenes propres du Soleil, ils semblent aussi être produits par le mouvement du Soleil, quoiqu’ils viennent réellement du mouvement annuel de la terre, c’est-à-dire de la révolution qu’elle fait chaque année autour de cet astre. Voyez Absolu. (O)

DIVUS, DIVA, adj. lat. (Hist. anc.) étoit le nom qu’on donnoit autrefois aux hommes & aux femmes qui avoient été mis au nombre des dieux. Voyez Dieu, Apothéose, &c.

C’est pour cela que sur les médailles frappées pour la consécration des empereurs ou des impératrices, on leur donne le nom de divus, diva : Par exemple, divus Julius, divo Antonino Pio, divo Pio, divo Claudio, diva Faustina Aug. &c. Chambers. (G)

DIX, (Arith.) c’est le premier ou le moindre des nombres qui ont deux chiffres ; il se marque par l’unité suivie d’un zéro, suivant la propriété qu’a le zéro de décupler tout chiffre qui le précede. Voyez