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fait différens tarifs pour la perception de ce droit sur chaque sorte de marchandise. Ce droit est présentement compris nommément dans le bail des fermes générales. Voyez ce qui est dit au mot Comptablie. (A)

CONVOIER des Vaisseaux marchands, (Marine.) C’est le soin que le vaisseau de guerre prend de leur conduite, pour laquelle il leur donne la route, & les signaux pour la manœuvre qu’ils doivent faire, en cas de rencontre d’ennemis ou de corsaires. (Z)

CONVOLER à de secondes Noces, (Jurisprud.) ou convoler simplement, signifie passer à un second mariage. Voyez Mariage & Secondes Noces. (A)

CONVOLVULUS, voyez Volubilis ou grand Liseron.

CONVULSIF ou SPASMODIQUE, (Medecine.) Voyez Spasme.

CONVULSIONNAIRES, s. m. pl. (Hist. eccl.) secte de fanatiques qui a paru dans notre siecle, qui existe encore, & qui a commencé au tombeau de M. Paris. Les convulsions ont nui beaucoup à la cause de l’appel, & aux miracles par lesquels on vouloit l’appuyer ; miracles attestés d’ailleurs par une foule de témoins prévenus ou trompés. Jamais les Jansénistes ne répondront à cet argument si simple : Où sont nées les convulsions, là sont nés les miracles. Les uns & les autres viennent donc de la même source ; or, de l’aveu des plus sages d’entre vous, l’œuvre des convulsions est une imposture, ou l’ouvrage du diable : donc, &c. En effet, les plus sensés d’entre les Jansénistes ont écrit avec zele & avec dignité contre ce fanatisme, ce qui a occasionné parmi eux une division en anti-convulsionistes & convulsionistes. Ceux-ci se sont redivisés bientôt en Augustinistes, Vaillantistes, Secouristes, Discernans, Figuristes, Mélangistes, &c. &c. &c. &c. noms bien dignes d’être placés à côté de ceux des Ombilicaux, des Iscariotistes, des Stercoranistes, des Indorfiens, des Orebites, des Eoniens, & autres sectes aussi illustres. Nous n’en dirons pas davantage sur un sujet qui en vaut si peu la peine. Arnaud, Pascal & Nicole n’avoient point de convulsions, & se gardoient bien de prophétiser. Un archevêque de Lyon disoit dans le jx. siecle, au sujet de quelques prétendus prodiges de ce genre : « A-t-on jamais oui parler de ces sortes de miracles qui ne guérissent point les malades, mais font perdre à ceux qui se portent bien la santé & la raison ? Je n’en parlerois pas ainsi, si je n’en avois été témoin moi-même ; car en leur donnant bien des coups, ils avoüoient leur imposture ». Voyez le reste de ce passage très curieux dans l’abrégé de l’histoire ecclésiastique en 2 volumes in-12. Paris, 1752, sous l’année 844. C’est en effet un étrange saint, que celui qui estropie au lieu de guérir. Mais il est peut-être plus étrange encore que les partisans d’un fanatisme si scandaleux & si absurde, se parent de leur prétendu zele pour la religion, & veuillent faire croire qu’ils en sont aujourd’hui les seuls défenseurs. On pourroit leur appliquer ce passage de l’Ecriture : Quare tu enarras justitias meas, & assumis testamentum meum per os tuum ? Voyez Constitution & Jansenisme. (O)

CONZA, (Géog.) petite ville d’Italie au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure, sur la riviere d’Offante. Long. 32. 55. lat. 40. 50.

CONYZOIDES, (Botaniq.) genre de plante à fleurs, à fleurons semblables à ceux de la conyze ; mais elle differe de ce genre par ses semences, qui n’ont point d’aigrette. Tournefort, mém. de l’acad. royale des scien. année 1706. Voyez Plante, (I)

C O O

COOBLIGÉ, adj. (Jurispr.) est celui qui est obligé avec une ou plusieurs autres personnes à une même chose. Les coobligés sont appellés dans le droit Romain, correi debendi seu promittendi : cette matiere est traitée principalement dans les institutes de Justinien, liv. III. tit, xvij. de duobus reis stipulandi & promittendi. On voit dans ce titre que chez les Romains il pouvoit y avoir plusieurs coobligés, de même que plusieurs co-créanciers ; mais ce qui est de remarquable dans leur usage, c’est que les coobligés étoient toûjours solidaires, lorsque chacun avoit répondu séparément qu’il promettoit de payer la dette : cependant l’un des coobligés pouvoit être obligé purement & simplement, un autre à terme, ou sous condition, & les délais dont l’un pouvoit exciper, n’empêchoient pas que l’on ne pût poursuivre celui qui étoit obligé purement & simplement : si l’un des coobligés étoit absent ou insolvable, les autres étoient obligés de payer pour lui. Cet ancien droit fut corrigé par la novelle 99, qui explique que quand il y a plusieurs cofidéjusseurs, ils ne sont point tenus solidairement, à moins que cela n’ait été expressément convenu. Parmi nous il y a deux sortes de coobligés, les uns solidaires, les autres sans solidité. On tient pour principe qu’il n’y a point de solidité, si elle n’est exprimée. Voyez Obligation solidaire. (A)

COOMB ou COMB, s. m. (Comm.) est une mesure angloise contenant quatre boisseaux ou un demi-quart. Voyez Mesure & Boisseau.

M. Savary, dans son dictionnaire de Commerce, évalue ainsi le comb, que l’on nomme aussi carnok. Le comb est composé de quatre boisseaux, chaque boisseau de quatre pecks, chaque peck de deux gallons à raison de huit livres environ le gallon poids de troy : sur ce pié le comb pese 256 livres poids de troy.

Il ajoûte que deux combs font une quarte, & dix quartes un lest qui pese environ cinq mille cent vingt livres, poids de troy. Voyez Chambers, Dish, & le dictionn. du Comm. (G)

COORDONNÉES, adj. pl. (Géom.) on appelle de ce nom commun les abscisses & les ordonnées d’une courbe (Voyez Abscisses & Ordonnées), soit qu’elles fassent un angle droit ou non. La nature d’une courbe se détermine par l’équation entre ses coordonnées. Voyez Courbe. On appelle coordonnées rectangles, celles qui font un angle droit. (O)

* COOPÉRATEUR, s. m. (Gramm.) celui qui concourt avec un autre à la production d’un effet, soit dans l’ordre naturel, soit dans l’ordre surnaturel. La volonté de l’homme coopere avec la grace de Dieu dans les actions salutaires. Il faut dans la guérison des infirmités du corps, que la nature & le medecin cooperent. Ce terme s’employe beaucoup plus fréquemment en matiere théologique, qu’en aucune autre. On en tire les termes coopération, coopératrice, coopérer, qui ne renferment que les mêmes idées considérées sous différentes faces grammaticales.

* COOPTATION, s. f. (Hist. anc. & mod.) maniere dont quelques corps peuvent s’associer des membres, lorsqu’il y a des places vacantes. Les augures, les pontifes se choisissoient anciennement des collégues par cooptation. Aujourd’hui l’université a quelquefois conféré des dignités réservées pour ceux qui avoient acquis le droit de les remplir par des études faites en son sein, à des étrangers à qui elle sembloit accorder des dispenses de formalités en faveur d’un mérite extraordinaire. Ainsi la cooptation est proprement une nomination extraordinaire & sans