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vis-à-vis des medecins qui ne font aucune attention aux noms des maladies, & qui ne considerent que leurs causes. Comme ce baume est âcre & échauffant, s’il est utile quelquefois, il nuit toûjours quand on en use mal-à-propos & trop long-tems. Il irrite les tuniques délicates des premieres voies, il met les humeurs en mouvement, il allume le sang & le porte à l’inflammation : c’est pourquoi il faut ne le donner qu’avec connoissance, loin des repas, & en petites doses.

Son usage externe est dans les excoriations pour consolider les plaies, les ulceres, & corroborer les parties nerveuses affectées d’un commencement de paralysie ou de rhûmatisme. On peut dans ce dernier cas le mêler avec deux parties d’esprit-de-vin, & en former un liniment ; mais on ne doit point l’employer dans les plaies & ulceres qui ne sont pas suffisamment détergés, ni même à cause de son âcreté sans le mêlange d’autres substances onctueuses.

Sa principale vertu vulnéraire est de s’opposer à la pourriture des sucs qui sont fournis par la suppuration, & qui découlent dans les plaies. Tout ceci s’applique également aux baumes de la Mecque, de Tollu, du Pérou, &c. Si nous n’en pouvons faire de grands éloges dans les maladies où l’on les vante davantage, du moins nous tâcherons d’amuser le lecteur par leur histoire naturelle : n’est-ce point encore trop promettre ? Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

COPAIBA, voyez Copahu.

COPAL, s. m. (Phar.) gomme ou résine d’une odeur agréable, ressemblant à celle de l’encens, mais moins forte, que l’on apporte de la nouvelle Espagne, où elle sort des incisions que l’on fait à l’écorce d’un grand arbre, à-peu-près de la même maniere que la vigne rend une espece de liqueur, quand on la coupe dans le printems. Voyez Gomme & Résine.

Les Indiens s’en servent pour brûler sur leurs autels. Chez les Européens, on s’en sert contre les envies de vomir ; elle est échauffante & aromatique. Elle est fort rare ; lorsqu’elle est bonne, elle est d’un beau jaune transparent, & se fond aisément dans la bouche ou au feu.

Au défaut de celle-ci, on en apporte d’une autre espece des Antilles, qui est même presque la seule que les droguistes connoissent : elle sert principalement pour faire du vernis. Voyez Vernis. Chamb.

COPALXOCOTL, tepeacensium, (Hist, nat. bot. exotiq.) arbre dont il est fait mention dans Ray, qui nous apprend qu’il ressemble beaucoup au cerisier, que son fruit est gluant, & que les Espagnols l’ont appellé par cette raison cerasa gummosa. Voyez le dict. de James & Rai.

COPARTAGEANT, adj. (Jurispr.) est celui qui partage une chose avec un autre ; des héritiers, légataires universels, & autres copropriétaires, deviennent copartageans lorsqu’ils procedent à un partage de quelque bien commun qu’ils possedoient par indivis. Voyez Partage. (A)

* COPEAU, s. m. (Menuis. Charp. & Tourneur.) menu bois enlevé à l’instrument par ces ouvriers, lorsqu’ils donnent aux pieces les formes convenables. Les gens du commun en achetent par sachées, parce qu’il est commode pour allumer le feu promptement. Les marchands de vin s’en servent pour éclaircir leurs vins qu’ils jettent dessus. Les Tabletiers, Peigners, donnent le même nom aux morceaux de bois plats, débités à la scie, menus & quarrés, & prêts à être refendus en peigne. Voyez Peigne.

COPEC, s. m. (Comm.) monnoie d’or & d’argent qui se fabrique, & qui a cours en Moscovie.

Le copec d’or pese quatorze grains au titre de vingt-un carats dix-huit trente-deuxiemes, & vaut une livre dix-neuf fous huit deniers argent de France. Le

copec, comme on le conçoit facilement, est extrèmement petit. Son empreinte est une partie des armes du prince regnant, & de l’autre la lettre initiale de son nom.

Le copec d’argent est oval ; il pese huit grains au titre de dix deniers douze grains, & vaut argent de France seize deniers. Son empreinte est la même que celle du copec d’or.

COPEIA, (Hist. nat. bot. exot.) arbre qui croît dans l’ile de Saint-Domingue. On dit que sa feuille peut servir de papier, & que les Espagnols en font des cartes, & qu’il en découle une espece de poix. Rai & James.

COPENHAGUE, (Géog. mod.) grande ville très bien fortifiée, avec un port très-commode, capitale du royaume de Danemark, sur la côte orientale de l’île de Seiland, la résidence ordinaire des rois. Lon. 30. 25. lat. 35. 41.

COPERMUTANT, s. m. (Droit canoniq.) il se dit de deux ecclésiastiques qui se résignent réciproquement leurs bénéfices.

COPERNIC, système ou hypothese de Copernic, (Ordre Encyclop. Entendement, Raison, Philosophie ou Science, Science de la nat. Science du ciel, Astron.) c’est un système dans lequel on suppose que le Soleil est en repos au centre du monde, & que les planetes & la terre se meuvent autour de lui dans des ellipses. Voyez Système & Planete.

Suivant ce système, les cieux & les étoiles sont en repos, & le mouvement diurne qu’ils paroissent avoir d’orient en occident, est produit par celui de la Terre autour de son axe d’occident en orient. Voyez Terre, Soleil, Etoile, &c.

Ce système a été soutenu par plusieurs anciens, & particulierement par Ecphantus, Seleucus, Aristarchus, Philolaüs, Cleanthes, Heraclides Ponticus, & Pythagore, & c’est de ce dernier qu’il a été surnommé le système de Pythagore.

Archimede l’a soutenu aussi dans son livre de granorum arenæ numero : mais après lui il fut extrèmement négligé, & même oublié pendant plusieurs siecles ; enfin Copernic le fit revivre il y a 250 ans, d’où il a pris le nom de système de Copernic.

Nicolas Copernic, dont le nom à présent est si connu, & dont nous avons fait l’histoire abregée à l’art. Astronomie, adopta donc l’opinion des Pythagoriciens, qui ôte la Terre du centre du monde, & qui lui donne non-seulement un mouvement diurne autour de son axe, mais encore un mouvement annuel autour du Soleil ; opinion dont la simplicité l’avoit frappé, & qu’il résolut d’approfondir.

Il commença en conséquence à observer, calculer, comparer, &c. & à la fin, après une longue & sérieuse discussion des faits, il trouva qu’il pouvoit non-seulement rendre compte de tous les phénomenes & de tous les mouvemens des astres, mais même faire un système du monde fort simple.

M. de Fontenelle remarque dans ses Mondes, que Copernic mourut le jour même qu’on lui apporta le premier exemplaire imprimé de son livre : il semble, dit-il, que Copernic voulût éviter les contradictions qu’alloit subir son système.

Ce système est aujourd’hui généralement suivi en France & en Angleterre, sur-tout depuis que Descartes & Newton ont cherché l’un & l autre à l’affermir par des explications physiques. Le dernier de ces philosophes a sur-tout développé avec une netteté admirable & une précision surprenante les principaux points du système de Copernic. A l’égard de Descartes, la maniere dont il a cherché à l’expliquer, quoiqu’ingénieuse, étoit trop vague pour avoir long tems des sectateurs : aussi ne lui en reste-t-il gueres aujourd’hui parmi les vrais savans.

En Italie il est défendu de soûtenir le système de