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Si c’est une figure que vous desiriez faire paroître pour porter ce feu, comme, par exemple, un dragon ; la figure étant faite de carton ou d’osier très léger, couvert de papier peint, on lui passe ces deux fusées au-travers du corps, de maniere que l’une sorte par la gueule, & l’autre par le derriere, en observant de les proportionner au poids de la figure. Voyez les Feux d’artifice de M. Frezier. (V)

COURAP, s. m. (Medecine.) espece de herpe ou gale, commune à Java & autres contrées des Indes orientales ; elle paroît aux aisselles, à la poitrine, aux aînes, & au visage, avec une démangeaison très-vive ; les parties déchirées par les ongles rendent une humeur âcre qui les irrite. Elle est si contagieuse, qu’il y a peu de personnes qui n’en soient ou qui n’en ayent été attaquées. Voyez, sur la maniere de la guérir, Bontius, de med. Ind. & James.

COURBARIL, sub. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont la fleur est papilionacée. Il s’éleve du fond du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit ou une silique dure, composée d’une seule capsule qui renferme des semences dures, arrondies, & environnées de farine & de fibres. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

Le courbaril autrement courbary, est un grand arbre des pays chauds de l’Amérique, dont le bois est rouge, dur, pesant, ayant le fil mêlé, très-propre à faire d’excellens ouvrages de charpente : on l’employe à la construction des arbres & des rôles qui servent aux moulins à sucre ; il sert aussi à faire de grandes roulettes d’une seule piece, tant pour les chariots que pour les affuts de canon.

Le courbaril porte un fruit de forme à-peu-près ovale, long de 5 à 6 pouces, large de 2 ou 3, épais de 15 à 18 lignes, & attaché à une forte queue.

L’écorce de ce fruit est ligneuse, dure, épaisse de deux lignes, & très-difficile à rompre ; elle renferme trois ou quatre semences extrèmement dures, couleur de maron foncé, plus grosses que des féves de marais, & de figure ovale ; entourées d’une substance fibreuse, fort déliée, dont les interstices contiennent une poussiere grise qui remplit tout le vuide du fruit ; elle ressemble, tant par la couleur que par le goût, à de la poudre de reglisse un peu vieille. On en fait peu d’usage.

Lorsque l’arbre est vieux, il sort de son tronc de gros morceaux d’une parfaitement belle résine, d’un jaune clair, solide, transparente, & de bonne odeur ; elle brûle comme le camphre ; elle n’est pas soluble dans les esprits ardens, non plus que dans les huiles essentielles ni dans les grasses. Cette résine ressemble tellement à la gomme copal, qu’il n’est pas aisé de les distinguer : on peut au moyen d’un procédé particulier les employer également dans les vernis transparens. Article de M. le Romain.

COURBATONS, s. m. pl. (Marine.) On appelle courbatons, des pieces de charpente fourchues ou à deux branches, presque courbées à angle droit. On les employe pour lier les membres, & pour servir d’arcboutans. Il y en a au-dessus de chaque berrot, il y en a aussi vers l’arcasse, & ailleurs. Ce sont proprement des courbes petits & minces.

Courbaton de beaupré ; c’est une piece de bois qui fait angle aigu avec la tête du mât, au bout duquel est un petit chouquet où l’on passe le perroquet de beaupré.

Le courbaton qu’on place sur le perroquet de beaupré, doit avoir en sa branche supérieure un pié de longueur par chaque dix piés de long que l’on donne au mât, & pour sa branche inférieure on la tient aussi longue qu’il est possible ; il faut qu’il soit quarré sous le chouquet, & que dans ce même endroit il ait la même épaisseur que le perroquet.

Courbaton de bittes, Voyez Bittes.

Courbatons de l’éperon ; ce sont ceux qui font la rondeur de l’éperon, depuis la fleche supérieure jusqu’au premier porte-vergue. Voyez Pl. IV. de Marine, fig. 1. la position des courbatons de l’éperon, qui sont cotés 189, le porte-vergue 188, & la fleche 183 ; c’est entre ces courbatons que dans les grands vaisseaux on fait des aisances pour l’équipage.

Les courbatons sont quarrés ; & aux endroits où ils posent sur les porte vergues, ils ont autant d’épaisseur que le porte-vergue a de largeur.

Lorsque le plus haut & le plus bas porte-vergues sont posés, on pose les courbatons de l’éperon, qui panchent un peu en-avant en suivant la quite de l’étrave, & font une rondeur entre les porte-vergues, & puis après on pose le troisieme porte-vergue par-dessus.

Courbatons ou Caquets de hune ; ce sont plusieurs pieces de bois, longues & menues, qui sont mises en maniere de rayons autour des hunes, & qui servent à lier ensemble le fond, les cercles, & les garites qui composent la hune. Voyez Pl. VI. de Marine, fig. 19.

Le nombre des courbatons de hune se regle sur le nombre de piés que le fond a dans son tour où sont les cercles, si bien que lorsqu’il y a douze piés de tour, il faut mettre vingt-quatre courbatons. En faisant les trous par où passent les cadenes de haubans, il faut bien prendre garde qu’il se trouve toûjours un trou tout droit devant le courbaton du milieu. Voyez Hune. Dictionn. de Marine. (Z)

COURBATURE, s. f. (Medecine.) Voyez Rhumatisme.

Courbature, (Maréchallerie.) On appelle ainsi le battement ou l’agitation du flanc du cheval, & un mouvement tel que celui que la fievre cause aux hommes. La courbature peut arriver lorsque le cheval a été surmené, & la respiration n’est alors altérée que par l’excès du travail ; à la différence du cheval poussif, dont le poumon est alteré avec de grands redoublemens de flanc. Il devient aussi courbatu sans être surmené, & c’est lorsqu’il est trop échauffé ou plein de mauvaises humeurs. La courbature, suivant Soleisel, est une chaleur étrangere, causée par les obstructions qui se forment dans les intestins & les poumons, ce qui donne les mêmes signes que pour la pousse, & même avec plus de violence. Voyez Pousse.

Le remede le plus sûr & le plus facile à la courbature est le vert : si le cheval est jeune, il se remettra assûrément le prenant dans les premieres herbes, & si on le laisse pendant la nuit à l’herbe ; car la rosée d’Avril & de Mai le purgera & lui débouchera les conduits. L’orge vert, donné comme nous venons de dire, est aussi parfaitement bon.

La courbature est un des trois cas redhibitoires qui annullent la vente d’un cheval. On en est garant pendant neuf jours, parce que ce défaut peut être caché durant ce tems-là. (V)

COURBE, adj. pris subst. (Ordre encycl. Entend. Raison, Science, Science de la Nat. Science des quantités abstr. Science de l’étendue, Géométrie, Géométrie des lignes courbes.) est, dit-on, une ligne dont les différens points sont dans différentes directions, ou sont différemment situés les uns par rapport aux autres. C’est du moins la définition que donne Chambers après une foule d’auteurs Voyez Ligne.

Courbe, ajoûte-t-on, pris en ce sens, est opposé à ligne droite, dont les points sont tous situés de la même maniere les uns par rapport aux autres.

On trouvera peut-être chacune de ces deux définitions peu précise ; & on n’aura pas tort. Cependant elles paroissent s’accorder assez avec l’idée que tout le monde a de la ligne droite & de la ligne courbe : d’ailleurs il est très-difficile de donner de