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Couronne, (ouvrage à) Voyez Ouvrage à Couronne.

Couronne, en Musique, autrement Point de repos, est une espece de C renversé avec un point dans le milieu, qui se fait ainsi point d'orgue. Quand il est dans toutes les parties sur la note correspondante, c’est la marque d’un repos général : on doit arrêter-là la mesure, & souvent même on peut, si l’on veut, finir par cette note. Ordinairement la partie principale fait quelque passage à sa volonté, que les Italiens appellent cadenza, sur l’harmonie de cette note, pendant que toutes les autres s’arrêtent sur le son qui leur est marqué : mais si la couronne est sur la note finale d’une seule partie, alors on l’appelle en françois point d’orgue, & elle marque qu’il faut continuer le son de cette note, jusqu’à ce que les autres parties soient arrivées à leur conclusion naturelle. On s’en sert aussi dans les canons, pour marquer l’endroit où toutes les parties peuvent s’arrêter quand on veut finir. V. Repos, Canon, Point d’Orgue. (S)

Couronne, (Comm.) monnoie d’argent d’Angleterre, au titre de dix deniers vingt-un grains, vaut cinq livres quinze sous onze deniers de France ; il y a des demi-couronnes, des quarts.

Couronne, (Comm.) monnoie d’argent de Danemark, qui vaut trente-trois sous lubs d’Hambourg, le sou lubs évalué à un denier un cinquieme, argent de France ; ce qui fait 39 den. & , ou 3 sous 3 den. & .

Couronne, (Fauconnerie.) c’est le duvet qui est autour du bec de l’oiseau, à l’endroit où il se joint à la tête.

Couronne, (greffer en) Jard. voyez Greffer.

Couronne, (Maréchall.) c’est la partie la plus basse du paturon du cheval, qui regne le long du sabot, se distingue par le poil, joint & couvre le haut du sabot. Atteinte à la couronne ; crapaudine à la couronne. Voyez Atteinte & Crapaudine.

Couronne est aussi une marque qui demeure à un cheval, qui s’est si fort blessé au genou par chûte ou autrement, que le poil en est tombé. Trév. (V)

Couronne ou Coronaire, partie du moulin à tordre le fil & à ovaler la soie. Voyez Moulin & Ovale.

Couronne, terme de Couverturier, marques qui se font à l’aiguille aux quatre coins des couvertures. Ce nom leur vient de leur figure. Les couronnes sont le dernier travail de la couverture.

Couronne, (Rubannier.) est une piece de l’ourdissoir rond, assez ressemblante à une petite table ronde à trois piés : ces trois piés sont disposés de façon qu’ils en supposent un quatrieme, qui n’y est cependant pas. On va voir pourquoi il manque : comme il faut que l’extrémité de ces piés entre dans les trous des traverses de la lanterne, le quatrieme pié y nuiroit s’il y étoit, puisqu’il empêcheroit le passage de la corde du blin. La couronne a un trou au centre de sa petite table, où entre le bout de la broche de l’arbre du moulin : par ce moyen cet arbre est fixé, & ne peut varier d’aucun côté ; ce qui fait que l’ourdissoir tourne parfaitement rond, ce qui est d’une nécessité absolue.

Couronne, terme de Tourneur, piece qui s’ajuste à l’extrémité de l’arbre du tour figuré, & qui par ses creux & ses reliefs, fait avancer & reculer cet arbre selon sa longueur, par le moyen d’un ressort ; ensorte que l’outil creuse plus ou moins la piece que l’on tourne, & forme sur cette même piece des creux ou des reliefs dépendans de ceux de la couronne : celle-ci fait dans le sens de la longueur de l’axe du tour, à-peu-près les mêmes effets que la piece appellée rosette produit dans le sens perpendiculaire à l’axe. Voyez Tour figuré, Rosette. Article de M. de la Condamine.

Couronne, (Verrerie.) calote ou voûte ; partie du fourneau de verrerie. Voyez Verrerie.

COURONNÉ, adj. (Jard.) en fait d’arbres veut dire mort & desséché ; ce qui ne se dit ordinairement que de la cime d’un arbre : ces chênes sont couronnés.

Une fleur peut être couronnée, quand elle est chargée à son sommet d’une couronne : tel est le martagon, la couronne impériale, &c. (K)

Couronné, adj. (Maréchall.) on appelle cheval couronné, celui qui s’est emporté la peau des genoux en tombant, de maniere que la marque y reste.

Les chevaux couronnés ne sont pas de vente, parce qu’on les soupçonne d’être sujets à tomber sur les genoux. (V)

Couronné, en termes de Blason, se dit des lions, des casques, & des autres choses qui ont une couronne. V. le P. Menet. & le Dict. de Trév.

Bournonville en Flandre, de sable au lion d’argent, couronné d’or, armé & lampassé de même, la queue fourchue & passée en sautoir. (V)

* Couronnées, (stances) Belles-Lettres ; une stance est couronnée, lorsque les mots qui forment la derniere ou les deux dernieres syllabes de chaque vers, sont exactement la derniere ou les deux dernieres syllabes des mots qui les précedent. Exemple : La blanche colombelle, belle, &c.

COURONNEMENT, s. m. (Hist. mod.) cérémonie dans laquelle on place la couronne sur les têtes des souverains.

Couronnement, terme d’Architecture, ouvrage de sculpture & d’architecture, servant à exhausser quelqu’avant corps qui doit prééminer dans l’ordonnance d’un bâtiment, connu sous le nom d’amortissement. Voyez Amortissement. Plusieurs auteurs anciens ont appellé l’entablement couronnement, parce que cette partie dans l’Architecture est considérée comme le couronnement de l’ordre, quoiqu’il soit lui-même le plus souvent surmonté d’une balustrade ou d’un attique. (P)

Couronnement du Chemin couvert, Art milit. est dans l’attaque des places, le logement qu’on fait sur le haut des glacis, qui enferme ou couronne toutes les branches du chemin couvert du front de l’attaque. (Q)

Couronnement, (Marine.) c’est la partie du haut de la poupe, qui est un ornement de menuiserie & de sculpture pour l’embellissement de l’arriere. Voyez, Mar. Pl. III. fig. le dessein de la poupe d’un vaisseau, où le couronnement est cotté N : ce qui suffit pour faire connoître cette partie. (Z)

* Couronnement, (Chirurgie.) Il n’y a point de partie du corps humain qui s’appelle ainsi ; c’est une position de l’enfant, lorsqu’il est sur le point de venir au monde, dans laquelle l’orifice de la matrice lui embrasse la tête.

COUROU, s. m. (Comm.) monnoie de compte en Perse. Le courou de roupies vaut cent mille laixs de roupies, & le laix cent mille roupies.

COUROUK, s. m. (Hist. mod.) en Perse se dit d’une défense que le roi ou le sophi fait à différens égards. On l’entend principalement de celle que le prince fait à ses sujets, de se trouver sur le chemin par où il doit passer avec ses femmes. Ce qui est beaucoup plus rigoureux que le chelvet du serrail : car alors il faut que tous les hommes abandonnent leurs maisons, & fuyent dans un quartier éloigné ou à la campagne ; parce qu’il y a peine irrémissible de mort contre quiconque oseroit seulement regarder les concubinés du roi. Ces courouks sont très-fréquens, & extrèmement fâcheux à Ispahan. Il y en a d’une autre espece qui ne le sont guere moins : c’est quand le roi met un courouk sur la volaille, le poisson, ou autres denrées qui sont de son goût ; on n’o-