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d’un manche pour le tenir. La partie tranchante a la figure d’une portion de cercle, dont le grand diametre a environ cinq pouces, & le petit deux à trois pouces. Du milieu du grand diametre sort une queue d’environ sept ou huit pouces de longueur, enfoncée dans un manche de bois qui en a trois ou quatre. Tel est le couteau à pié dont les Cordonniers se servent.

Celui des Selliers & des Bourreliers ne differe de celui des Cordonniers, qu’en ce que la queue en est plus longue, & qu’elle est recourbée par le milieu, de maniere qu’elle forme comme une équerre. Voy. la Pl. du Bourrelier, fig. 12.

Les Bourreliers ont encore deux autres sortes de couteaux à-peu-près semblables, & qui ressemblent assez aux grands couteaux de cuisine ; l’un se nomme couteau à surtailler, & l’autre se nomme couteau à parer. Le couteau à surtailler sert à couper exactement de la grandeur qu’il le faut, les différens morceaux de cuir qui n’ont été qu’ébauchés avec le couteau à pié. Le couteau à parer sert à amincir ou diminuer de l’épaisseur du cuir.

Couteau à pié, (Ceinturier.) Il a le tranchant fait comme un couperet à pointe ronde ; mais le manche, au lieu d’être droit, est recourbé sur la lame à la distance de dix-huit lignes. Voyez la Pl. du Ceinturier, fig. 3.

Couteau à effleurer, ou Couteau de Riviere, outil de Chamoiseur & de Mégissier. C’est un instrument d’acier long & tranchant, qui a une poignée de bois à chaque bout ; on s’en sert pour effleurer les peaux de chamois, de chevres, de moutons, &c. sur le chevalet. Voyez Chamoiseur.

Couteau à meche, sert aux Chandeliers pour couper les meches des chandelles. Ce couteau est monté sur un petit banc, ayant deux piés de même largeur que le banc, pour qu’il puisse être stable ; une coulisse pour allonger & raccourcir, suivant les longueurs des meches. Sur la partie qui ne se meut point est attachée perpendiculairement une broche de fer ronde, & sur la coulisse est le couteau, qui forme une ligne parallele à la broche, & distant de cette broche suivant la longueur de la meche qu’on veut couper. Il y a des couteaux montés différemment. Voyez la Planche du Chandelier, fig 5. & l’art. Chandelle.

Couteau à Chapelier. Les Chapeliers font usage de deux sortes de couteaux pour arracher & pour couper le poil de castor.

Le premier, qu’ils appellent le grand couteau, & qui ressemble assez au tranchet des Cordonniers, sert à arracher les longs poils de la peau, qui ne peuvent point entrer dans la fabrique des chapeaux. Voyez la Pl. du Chapelier, fig. 11.

Le second, qu’ils nomment le petit couteau, & qui est construit comme une serpette de vendangeur, à l’exception qu’il ne coupe que par le dos, sert à couper, ou plûtôt à raser le poil court de l’animal, dont on fait l’étoffe des chapeaux appellés castors. Voyez Chapeau.

Couteau à tête, en terme de Cirier ; c’est une espece de couteau de buis dont le tranchant est fait en biseau, pour former la tête de la bougie de table. Voyez Pl. du Cirier, fig. 11.

Couteau à trancher, en Marqueterie. Voyez Pl. du Ciseleur-Damasquineur, fig. 15. & la fig. 1. de la vignette, qui représentent un ouvrier qui tranche un canon de fusil avec un couteau à trancher, qui n’a rien de particulier.

Couteau à pié, du Cordonnier ; il sert à couper les empeignes des souliers. Voyez Pl. du Cordonnier-Bottier, fig. 8.

Couteau à revers, instrument dont se servent les Corroyeurs pour travailler leurs cuirs ;

c’est un instrument d’acier dont le tranchant est fort émoussé & un peu renversé. Cet instrument a deux manches, un à chaque bout, & on s’en sert pour écharner les peaux de vache, &c.

On appelle aussi cet instrument couteau-sourd, écharnoir, boutoir & drayoire. Voyez Echarnoir, Boutoir, Drayoire.

Couteau-sourd, terme de Corroyeur. Voyez l’article précédent Couteau à revers, & Planche du Corroyeur, fig. 3.

Couteau, en terme de Doreur sur bois, s’entend d’un morceau de buis plat, dont la tranche est un peu épaisse, & qui sert à couper l’or étendu sur le coussinet, figure 6. de la largeur & de la longueur dont on a besoin. Voyez Pl. du Doreur, fig. 7.

Couteau à escarner, outil des Doreurs sur cuir ; est un couteau large & arrondi du côté du tranchant, emmanché dans un manche de bois, comme une lime, dont ils se servent pour amincir les bords des pieces de cuir qu’ils veulent coller ensemble. Voyez Pl. du Doreur sur cuir, fig. 9. & l’art. Parer, terme de Reliure.

Couteau à détirer, outil de Doreur sur cuir ; est un outil fait à-peu-près, pour le manche, comme le brunissoir : dans le milieu du manche est fixée une lame longue & étroite, avec laquelle on étend les pieces de cuir sur la pierre. Voyez Pl. du Doreur sur cuir, fig. 12.

Couteau à hacher. Les Doreurs sur métal appellent ainsi un couteau à lame courte & un peu large, dont ils se servent pour faire des hachures sur le cuivre ou sur le fer, avant de les dorer de ce qu’on appelle or haché. Voyez Dorure au feu, & Pl. du Damasquineur.

Couteau à trancher, outil dont se servent les Ebénistes : il consiste en une lame tranchante des deux côtés, & emmanchée dans un bâton long d’un pié & demi ou environ. Voyez Pl. de Marqueterie, fig. 5. Cet outil leur sert à couper les pieces de placage selon les contours du dessein qu’ils ont tracé dessus.

Couteaux, (Epicier.) sont des morceaux de buis façonnés en forme de couteaux, & marqués sur le dos au nom de l’ouvrier qui les met en œuvre. Tous les cierges doivent en avoir l’empreinte, afin qu’on connoisse le marchand, en cas de défaut dans la cire ou dans l’ouvrage. Pl. 1. fig. 3.

Couteaux, (Fonderie des canons) sont des barreaux d’acier dont les arrêtes sont fort vives, que l’on monte sur une boîte de cuivre qui s’ajuste sur la tige de l’alezoir. Ces couteaux servent à accroître & à unir l’ame des pieces de canon. Voyez Alezoir, & Planche de la Fonderie des canons, figure 3. de l’alezoir.

Couteau à Fondeur ; c’est un instrument dont les Fondeurs en sable se servent pour dresser le courroi de sable ou de terre dont ils font leurs moules. Il est de fer, emmanché de bois, & long en tout d’un pié & demi : ce n’est ordinairement qu’un morceau de vieille lame d’épée un peu large, dont on a rompu quelques pouces de la pointe, & auquel on a ajoûté un manche. Voyez Fondeur en sable, & Pl. du Fondeur en sable, fig. 13.

Couteau de chasse, en terme de Fourbisseur, est une espece d’épée courte & forte, dont la garde n’a qu’une coquille, qu’une croix, & qu’une poignée sans pommeau : cette poignée est ordinairement de corne de cerf, ou autre de cette nature.

Couteau, (grosses-Forges.) c’est dans la machine à fondre le fer, la partie qui divise les barres en plusieurs parties. Voyez grosses-Forges.

Couteau à tailler, (Fourbisseur.) Les Fourbisseurs appellent ainsi un petit outil de fer aceré, ou d’acier très-tranchant, dont ils se servent pour