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Manilius, per eundem Fayum, cum notis Petri Dan. Huetii. Paris. Leonard, 1679, in-4o.

Val. Martialis, per Vinc. Gollessonem. Paris. Cellier, 1680, in-4o.

Val. Maximus, per Pet. Jos. Cantelium. Paris. Thiboust, 1679, in-4o.

Cornel. Nepos, per Nic. Courtin. Paris. Leonard, 1675, in-4o.

Ovidius, per Dan. Clispinum. Lugd. Rigaud, 1686, 4 vol. in-4o.

Panegyrici veteres, per Jac. de la Baune. Paris. Benard, 1676, in-4o,

Vel. Paterculus, per Rob. Riguez. Paris. Leonard, 1675, in-4o.

Phædrus, per Petrum Danetium. Patis. Leonard, 1675, in-4o.

Plautus, per Jac. Operarium. Paris. Leonard, 1679, 2 vol. in-4o.

Plinii Secundi historia naturalis, per Joan. Harduinum. Paris. Muguet, 1685, 5 vol. in-4o.

Prudentius, per Steph. Chamillard. Paris. Thiboust, 1687, in-4o.

Sallustius, per Dan. Crispinum. Paris. Leonard, 1674, in-4o.

Statius, per Claud. Beraldum. Paris. Roulland, 1685, 2 vol. in-4o.

Suetonius, per Aug. Babelonium. Paris. Leonard, 1684, in-4o.

Tacitus, per Julianum Pichon. Paris. Thiboust, 1682, 4 vol. in-40.

Terentius, per Nic. Camus. Paris. Leonard, 1675, in-4o.

Aurel. Vidor, per Annam Fabram. Paris. Thierry, 1681, in-4o.

Virgilius, per Car. Ruœum, secunda editio. Paris. Benard, 1682, in-4o.

DAURADE ou DAURADILLE, voyez Dorade.

DAURÉE, voyez Poisson de S. Pierre.

DAX ou ACQS, (Géog. mod.) ville de France en Gascogne. C’est la capitale des Landes. Elle est située sur l’Adour. Long. 16. 36. 5. lat. 43. 42. 23.

DDAFAR, (Géog. mod.) ville de l’Arabie heureuse, au royaume d’Yemen, Long. 70. lat. 15.

DE

DE, prép. voyez Article (Gramm.).

DÉ, (Jeu de) s. m. Littér. sorte de jeu de hasard fort en vogue chez les Grecs & chez les Romains. L’origine en est très-ancienne, si l’on en croit Sophocle, Pausanias, & Suidas, qui en attribuent l’invention à Palamede. Hérodote la rapporte aux Lydiens, qu’il fait auteurs de tous les jeux de hasard.

Les dés antiques étoient des cubes de même que les nôtres ; c’est pourquoi les Grecs les appelloient κύϐοι : ils avoient par conséquent six faces, comme l’épigramme xvij. du liv. XIV. de Martial le prouve.

Hic mihi bis seno numeratur tessera puncto.


Ce qui s’entend des deux dés avec lesquels on joüoit quelquefois. Le jeu le plus ordinaire étoit à trois dés, suivant le proverbe, ἢ τρεῖς ἕξ, ἢ τρεῖς κύϐοι ; trois six ou trois as, tout ou rien.

Je ne parcourerai point les diverses manieres de joüer aux dés qui étoient en usage parmi les anciens, il me suffira d’indiquer les deux principales : je renvoye pour les autres aux ouvrages des érudits, qui les ont rassemblés dans des livres exprès.

La premiere maniere de joüer aux dés, & qui fut toûjours à la mode, étoit la rafle, que nous avons adoptée. Celui qui amenoit le plus de points emportoit ce qu’il y avoit sur le jeu. Le plus beau coup étoit, comme parmi nous, rafle de six, mot dérivé

de ῥᾴως ἀφελών. On le nommoit venus, qui désignoit dans les jeux de hasard le coup le plus favorable. Les Grecs avoient donné les premiers les noms des dieux, des héros, des hommes illustres, & même des courtisanes fameuses, à tous les coups différens des dés. Le plus mauvais coup étoit trois as. C’est sur cela qu’Epicharme a dit, que dans le mariage comme dans le jeu de dés, on amene quelquefois trois six & quelquefois trois as. Outre ce qu’il y avoit sur le jeu, les perdans payoient encore pour chaque coup malheureux : ce n’étoit pas un moyen qu’ils eussent imaginé pour doubler le jeu ; c’étoit une suite de leurs principes sur les gens malheureux, qu’ils méritoient des peines par cela même qu’ils étoient malheureux. Au reste comme les dés ont six faces, cela faisoit cinquante-six combinaisons de coups, savoir six rafles, trente coups où il y a deux dés semblables, & vingt où les trois dés sont différens.

La seconde maniere de joüer aux dés généralement pratiquée chez les Grecs & chez les Romains, étoit celle-ci : celui qui tenoit les dés nommoit avant que de joüer le coup qu’il souhaitoit ; quand il l’amenoit, il gagnoit le jeu : ou bien il laissoit le choix à son adversaire de nommer ce coup ; & si pour lors il arrivoit, il subissoit la loi à laquelle il s’étoit soûmis. C’est de cette seconde maniere de joüer aux dés que parle Ovide dans son art d’aimer, quand il dit,

Et modò tres jactet numeros, modò cogitet aptè,
Quam subeat partem callida, quamque vocet.


Voyez les mém. des Inscript. & Belles-lett. tome I. & les dictionn. des antiq. greq. & rom.

Comme le jeu s’accrut à Rome avec la décadence de la république, celui de dés prit d’autant plus faveur, que les empereurs en donnerent l’exemple. Quand les Romains virent Néron risquer jusqu’à quatre mille sesterces dans un coup de dés, ils mirent bien-tôt une partie de leurs biens à la merci des dés. Les hommes en général goûtent volontiers tous les jeux où les coups sont décisifs, où chaque évenement fait perdre ou gagner quelque chose : de plus, ces sortes de jeux remuent l’ame sans exiger une attention sérieuse dont nous sommes rarement capables ; enfin on s’y jette par un motif d’avarice, dans l’espérance d’augmenter promptement sa fortune ; & les hommes enrichis par ce moyen sont rares dans le monde, mais les passions ne raisonnent ni ne calculent jamais.

Ceux qui tirent avec Ducange l’étymologie du mot jeu de dé, du vieux Gaulois jus de dé, auront beaucoup de personnes de leur avis ; car nous savons que jus autrefois signifioit jugement, que nos anciens poëtes ont dit De pour Dieu ; & personne n’ignore que la superstition n’a fait que trop souvent intervenir la divinité dans les évenemens qui dépendent entierement du hasard. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

Dé, (Anal. des hasards.) Il est visible qu’avec deux dés on peut amener trente-six coups différens ; car chacune des six faces du peut se combiner six fois avec chacune des six faces de l’autre. De même avec trois dés on peut amener 36 × 6, ou 216 coups différens : car chacune des 36 combinaisons des deux dés peut se combiner six fois avec les six faces du troisieme dé. donc en général avec un nombre de dés = n, le nombre des coups possibles est 6n.

Donc il y a 35 contre 1 à parier qu’on ne fera pas rafle de 1, de 2, de 3, de 4, de 5, de 6, avec deux dés. Voyez. Mais on trouveroit qu’il y a deux manieres de faire 3, 3 de faire 4, 4 de faire 5, 5 de faire 6, & 6 de faire 7, 5 de faire 8, 4 de faire 9, 3 de faire 10, 2 de faire 11, 1 de faire 12 ; ce qui est évident par la table suivante qui exprime toutes les 36 combinaisons.